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Titre : Origines de Paris et de toutes les communes, hameaux, châteaux etc. des départements de Seine et Seine-et-Oise : étymologies, cultes et cérémonies religieuses, usages, superstitions etc.... |Tome 1 (1re livraison) / par J.-B. Robert
Auteur : Robert, J.-B. (ancien notaire). Auteur du texte
Éditeur : Dumoulin (Paris)
Date d'édition : 1864
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31225365w
Type : monographie imprimée
Langue : français
Langue : Français
Format : 1 tome en 2 fasc. (XXXVII-286 p.) ; in-8
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Île-de-France
Description : Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Droits : Public domain
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6481583p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-Z LE SENNE-13230 (1)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/04/2013
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ORIGINES DE PARIS
ET DE
TOUTES LES COMMUNES , HAMEAUX, CHATEAUX, ETC.
DES DÉPARTEMENTS DE
SEINE ET SEINE-ET-OISE PAR J.-B. ROBERT
ÉTYMOLOGIES, CULTES ET CÉRÉMONIES RELIGIEUSES USAGES, SUPERSTITIONS, ETC.
« Emigrés de l'Asie centrale vers l'occident » de l'ancien monde, avec leur religion, leur « langue et leurs traditions, les peuples de la « famille indo-celtique s'étaient ramifiés d'é« tape en étape.
« Leur culte conservait pareillement des « traces plus visibles d'une origine orientale; « l'adoration du feu, qui en faisait le fond, « comme des religions indiennes et persanes, « ne les mettait pas moins au-dessus des peu« ples barbares, leurs voisins, que la science « et l'austère génie de leurs druides. a HERSART DE LA VILLEMARQUÉ.
TOME PREMIER - Ire LIVRAISON
PARIS DUMOULIN, LIBRAIRE QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 13
E SEMNH MDCCCLXIV
ORIGINES
PARIS
SEINE ET SEINE- ET-OISE
Typographie Radenez à Montdidier.
ORIGINES DE PARIS
ET DE
TOUTES LES COMMUNES , HAMEAUX , CHATEAUX , ETC.
DES DÉPARTEMENTS DE
SEINE ET SEINE-ET-OISE PAR J.-B. ROBERT.
ÉTYMOLOGIES, CULTES ET CÉRÉMONIES RELIGIEUSES USAGES, SUPERSTITIONS, ETC.
« Emigrés de l'Asie centrale vers l'occident « de l'ancien monde, avec leur religion, leur « langue et leurs traditions, les peuples de la « famille indo-celtique s'étaient ramifiés d'é« tape en étape.
« Leur culte conservait pareillement des « traces plus visibles d'une origine orientale; « l'adoration du feu, qui en faisait le fond, « comme des religions indiennes et persanes, « ne les mettait pas moins au-dessus des peu« ples barbares, leurs voisins, que la science « et l'austère génie de leurs druides. Il HERSART DE LA VILLEMARQUÉ.
------ 1 C-
TOME PREMIER
PARIS DUMOULIN, LIBRAIRE QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 13
MDCCCLXIV
INTRODUCTION
Nous n'avons rien trouvé dans la bibliographie des départements de la Seine et de Seine-et-Oise, qui puisse nous indiquer ce que beaucoup de personnes désirent savoir : la signification des noms des lieux qu'elles habitent.
Pourquoi un bourg, une ville, un village, un château, une montagne, une rivière, un bois, un champ, a-t-il telle ou telle dénomination, quelles ont été les causes de cette distinction , et de quelle langue ces noms se sont-ils formés ? Questions jusqu'ici éludées ou imparfaitement résolues.
Nous posons en principes : que les noms de villes, de villages, de hameaux, etc., sont dus à des circonstances inhérentes à la situation, à la conformation et à la production du sol ; c'est ainsi , par exemple, que Boulogne est l'indice de la proximité d'un bois et d'une rivière : ne auprès, log bois et rivière, de là log en esclavon petite forêt et log en ancien saxon, lac, eau, bou demeure, habitation ; Auteuil d'un bois et d'une
éminence; euil, wil bois, aut bord ; wil près, aut éminence, etc. ; et que ce fût le langage des premiers habitants qui servit à la formation de ces noms distinctifs.
Les Gaulois ayant été les possesseurs de notre contrée de temps immémorial, la conséquence toute logique est que ce fût de la langue qu'ils parlaient et qui était encore en usage sous les deux premières races dff nos rois, que se formèrent les noms de nos habitations.
TM ous nous sommes donc attaché aux expressions du langage de nos ancêtres qui se trouvent réparties dans les dictionnaires gallois de Davies et de Thomas Guillaume, dans le glossaire de Baxter, dans les vocabulaires basque, irlandais, écossais, de l'Ile de Mona, et de la province de Cornouailles ; dans les dictionnaires bretons du père Maunoir, du sire de Rostrenem, de dom Lepelletier et de Legonidec; dans le dictionnaire de l'abbé de Bullet; dans les anciens auteurs grecs et latins qui nous ont conservé quelques mots gaulois ; dans les vies des saints, chroniques, chartes, etc. ; et dans les patois1 des différentes parties de la France.
Si dans ces descriptions étymologiques on est surpris de rencontrer une si grande quantité de termes synonymes : trente ou quarante pour signifier eau ; douze ou quinze pour indiquer bois, forêts, pâturages, etc., nous répondrons sur le témoignage des auteurs cités plus haut, qu'ils sont tous puisés dans les sources où l'on doit chercher la langue gauloise. Cette abondance d'ailleurs serait-elle un crime? On ne reproche pas au grec la multitude de ses synonymes ; l'arabe est considéré par les savans comme une des plus belles langues de l'univers, et l'on peut en
1. PATOIS, wis parole, langage, pal commun, ordinaire, riche, supérieur, dominant.
arabe désigner un lion par cinq cents termes, un serpent par deux cents, le miel par quatre-vingts, une épée par plus de mille ; et dans notre langage actuel depuis palais jusqu'à chaumière et galetas1, combien de mots divers pour exprimer : un logis, une habitation en général.
Il n'y a pas plus lieu d'être surpris de rencontrer un même terme ayant des significations paraissant opposées, signifiant en même temps, par exemple : haut et bas, montagne et vallée , commencement et extrémité ; en y réfléchissant, la contradiction n'est qu'apparente; montagne et vallée ont une telle corrélation que si l'œil ne distinguait pas les montagnes, les parties basses ne seraient plus des vallées, mais des plaines ; commencement et extrémité sont tellement de convention relative, que le même point, qui, pour l'un sera le commencement, sera pour un autre l'extrémité ; l'habitant de la porte Maillot appelera l'arc de triomphe de l'Étoile, le commencement de Paris, tandis que l'habitant du faubourg Saint-Antoine, le nommera l'extrémité ; haut et bas, subiront la même variation suivant l'idée et la position de chacun, et ces contradictions se retrouvent dans toutes les langues; en français, haut signifie : élevé et profond, nous disons une haute montagne et un précipice bien haut ; en hébreu, gib, gab, signifient : creux et hauteur ; en arabe, doun dessus et dessous; en chaldéen, gelima : colline et vallée; en grec, chonos : élévation et creux; en latin, altus : haut et profond ; en gothique, dian: haut et profond ; en espagnol, hondo : haut et profond, etc.; et le sacer latin, ne signifie-t-il pas tout à la fois : sacré et maudit ; Cicéron
1. GALETAS, taz amoncellement, de là notre mot tas ; e de, gal fumée, graisse, tout ce qui est malpropre et défectueux, souillure; gaal en hébreu, souiller; taz logis, logement, habitation; e, dans, gal, indigence, pauvreté, souillure, malpropreté.
l'employait dans le sens de consacré, et Virgile comme équivalent de méchant et exécrable.
Et si un terme gaulois se retrouve dans d'autres langues, c'est évidemment à la communauté d'origine des peuples qu'il faut l'attribuer ; c'est ainsi pour n'en citer que quelques-uns, que dans les anciennes langues : a, ah, ach, ac , ag , signifient : eau en général, toute pièce d'eau, mer, fleuve, rivière, ruisseau, torrent, fontaine, source, lac, marais, mare, étang; que al, el, ol, ar, er, or, signifient : hauteur, élévation, montagne, colline, cime, sommet, faîte, pointe, sur, dessus, au-dessus ; que ach, ahh, signifient : famille, race, lignée, parenté, parents en tous degrés ; le propre ayant enfanté le figuré, c'est ainsi que ce qui signifiait parenté, exprima : une tribu, un peuple, une nation, et que l'amitié donnant les mêmes droits que la parenté on étendit ce terme à signifier : ami, amitié, puis liaison en général; c'est ainsi enfin que les termes indiquant une hauteur, une montagne , tout ce qui est élevé signifièrent ensuite grand de l'État, seigneur, préposé, prince, roi, souverain, etc., et pour citer encore un autre exemple, phil ou fil ayant commencé par signifier: peau, écorce découpée ou broyée , avec laquelle on faisait des nattes, des tissus, des cordes, des liens, etc., signifia ensuite : union, enchaînement, entrelacement, attache, puis attachement, amour et amitié et c'est alors que les grecs en firent leur verbe philein, aimer, qui est composé de : ein marquant l'action, l'emploi et le fréquent usage comme les terminaisons des infinitifs de tous nos verbes français, et de: phil ou fil, amour, amitié, à ce moyen, phil pût servir à la composition du mot philantrope , indiquant celui qui aime l'humanité d'une façon noble et désintéressée; e de, trop, le commun, le peuple, la multitude,
an noble, généreux, désintéressé, phil amour et amitié, etc.
Bien que l'on croie assez généralement que nos noms de lieux furent empruntés à des langues étrangères, au grec, au latin, et plus particulièrement au latin , nous le disons avec une profonde conviction, et avec l'assurance que comporte une étude longue et spéciale ; c'est là une grave erreur, et l'on ne donnera des étymologies justes, naturelles et faciles des noms des lieux de notre pays qu'en langue gauloise.
Ce langage fût celui du plus ancien et du puissant peuple de l'occident, du peuple qui, — ne craignant que la chute du ciel, — sous des noms différents, mais avec une origine toute gauloise, alla se répandre dans toutes les contrées de l'Europe, et quand par des revers de fortune auxquels sont sujets tous les conquérants, la Gaule eût à subir des invasions, son langage survécut ; il ne pouvait en être autrement ; n'est-ce pas la langue de la nation supérieure en nombre qui prévaut toujours ? Et puis , cette langue était-elle réellement étrangère aux envahisseurs ? Lors de la seconde invasion des Cimbres1, ils se jetaient sur les légions de Marius, au cri de guerre national gaulois : Ambra2! et les Franks3 ne seraient-ils pas les descendants du guerrier Sigovèse4.
Nous partageons cette opinion qu'il n'y a pas de langues
1. CIMBRES, c'est-à-dire: puissant et compatriote; bre, région , pays, patrie; cym égal, ensemble, réuni ; bre le souverain honneur, la liberté, la puissance; cim, cym, kym avec; cimber, kimber en breton, guerrier, qui aime la guerre; cimber.
voleur dans l'ancienne langue gauloise au rapport de Faustus et de Solin. Plutarque, dit que les Germains appelèrent les voleurs cimbres; caimber, bon soldat, soldat distingué en écossais. Le même terme signifiait : soldat, guerrier, voleur et brigand, comme en latin : latro; ces dernières qualités n'étaient pas regardées comme déshonorantes parceque ces vols, ces pillages se faisaient à main armée sur les ennemis de la nation.
2. AMBRA, c'est-à-dire sans peur ; bra peur, crainte; am particule négative, sans.
3. FRANK, grand, vaillant, libre, généreux (voir au chap. II, Paris sous les Franks).
4. SIGOVÈSE, prompt comme la foudre ; e qui est; wes prompt; o comme; sig pointe, trait, flèche, foudre.
mères, nous les croyons toutes sœurs, élaborées sous diverses influences et se rattachant à une unité primitive ; chaque peuple peut avoir la prétention de posséder ce langage primitif, actuellement perdu ou éparpillé, mais les ressemblances qui se rencontrent dans les langages grec et gaulois n'ont rien de surprenant ; elles remontent à cette unité primitive ; les deux peuples eurent un berceau commun : l'Asie1 ; c'est à cette partie de l'univers que toutes les autres semblent se souder, aussi asiad en gallois veut-il dire soudure ; et l'Asie, berceau du monde, fût nécessairement le lieu d'origine de toutes les langues.
L'Europe2 reçut le trop plein des populations asiatiques.
Sous le nom de Pelasges3, puis d'Hellènes4, une partie vint se fixer en Grèce5; et sous le nom d'Ibères6, de Gaulois7 ou Celtes8, une autre portion s'arrêta dans la Gaule9, de Gaule sous le nom d'Ombres10, les Celtes allèrent peupler
1. ASIE, vraie origine; ie vraie, véritable; as origine, commencement; de la en basque asia semence et commencement; ie oui, vraiment, certainement; ie en theuton, ia en allemand, yea en anglais. Oc, et wi que nous prononçons oui exprimaient aussi en gaulois, la vérité, la science, la raison, la lumière; et le oui, que nous répétons si souvent équivaut à dire : c'est vrai, c'est la vérité; langue d'oc, langue d'tui, signifient: langage de raison, langage de vérité.
2. EUROPE, contrée à l'extrémité; e à, op extrémité; eur, contrée, pays, surface.
3. PELASGE, dénomination locale: e de; asg tribu, pays; pel lointain, éloigné.
Qualification de peuple: e de; asg tribu, famille; pel ancienne, éminente, illustre.
4. HELLÈNE, dénomination locale : e auprès ; len mer, eau, en grec: lenos, lac ; hel demeure.
Qualification de peuple: e qui est; len le plus; hel vaillant, distingué.
5. GRÈCE, grec; dénomination locale : e, dans; grec lieu protégé, défendu par la nature; e eau, grec division, partage; dénomination de peuple: grec, ancien, fort, puissant; kretos en grec, puissant.
6. IBÈRE, dénomination locale: e dans, auprès; ber eau, embouchure de rivière et montagne; i contrée, pays, habitation.
7. GAULOIS, ois, wis, hommes; gaul, gall, courageux, puissants, redoutables, grands, généreux.
8. CELTE, dénomination locale: e dans; celt, kelt bois, forêts, pâturages.
Qualification de peuple: e qui est; celt, kelt, vaillant, courageux, fameux guerrier.
9. GAULE, le, lieu; gau bois, forêts et pâturages.
10. OMBRE, AMBRE, OMBRIE, dénomination locale; e dans; bre, bri, montagne, rocher, eau, promontoire, terre fertile; om, am demeure.
Qualification de peuple: e, avec; bri, bre, courage, valeur, impétuosité; am. om, um beaucoup, qui se multiplie.
l'Italie1 ; de Grèce les Pelasges abordèrent à l'extrémité orientale de cette contrée, y fondèrent des colonies; puis, arrivèrent les Rhasènes2 ; ces nations se réunirent dans le Latium3 et ne formèrent dans le canton qu'une société qui fût nommée le pays latin4 ; les langages de ces nations se mélèrent et de ce mélange naquit la langue latine , qui n'est ainsi composée que de termes grecs et gaulois.
D'autres migrations eurent lieu en Grèce, en Italie et en Gaule, mais Kimris5, Belges6 et Germains7, tous ces peuples sortent également de l'Asie, et c'est le sanscrit8, le langage japhétique9, qui, en définitive, forme le fond des dialectes européens.
L'élément gaulois, émanation du sanscrit, dominant dans la langue latine, ne saurait être contesté ; Pline et Florus disent que les Ombriens étaient les plus anciens peuples de l'Italie; Denis d'Halycarnasse, livre 1er, dit qu'ils occupaient déjà beaucoup de terres en Italie lorsque les Pelasges vinrent de Grèce dans ce pays, 800 ans avant la
1. ITALIE, dénomination locale: ie, qui est vraiment; tal pointe, extrémité; i terre, contrée; ie qui est; tal auprès, au bord; i eau.
Qualification de peuple : ie vraiment; al très; il bon, grand, généreux.
2. RHASÈNE, dénomination locale: e dans, auprès: sen eau, rivière; rha, ra habitation; camp fermé de palissades.
Qualification de peuple: e qui est; sen, ancien, vénérable; rha, ra, au plus haut degré.
3. LATIUM, um, wm habitation, contrée, pays; i près; lat eau, mer, humide, arrosé.
4. LATIN, dénomination locale: in eau; lat à côté, beaucoup, de là latus, ample, étendu.
Qualification de peuple: in origine, puissance, intelligence; lat grande, vigoureuse, guerrière, de là lathin en irlandais, soldat.
5. KYMRI, ri fort, puissant, vaillant, généreux; kim, cym, tout-à-fait, entièrement.
6. BELGE, dénomination locale: e eau et terre; belg sinuosité et embouchure.Qualification de peuple: ge lance, javelot, dard, flêche; bel grand, long; ge propre à, apte à; bel guerre, attaque, assaut, rapine.
7. SANSCRIT, scrit écriture; san ancienne, parfaite, sacrée, vénérée.
8. JAPHET, phet, fet, la voix, la parole, la science, l'harmonie; ja, qui marche, qui s'avance, qui progresse; fet doux, harmonieux, mûri: ia langue, langage.
9. GERMAIN, dénomination locale: main épais; ger bois, forêt; main pâturages couverts; ger auprès; main, bornes frontières servant de limites; ger garder.
Qualification de peuple: main conduire, mener: ger guerre, combat ; main idée, notion; ger subtil; main distingué, abondant; ger discours; main force, puissance; qer grande, élevée.
fondation de Rome ; d'après Solin, ces Ombriens étaient descendants des Gaulois ; Auguste dans Sempronius au livre de la division de l'Italie, assure la même chose ; Caton appelle les Gaulois : primo genitores umbrorum; St-Isidore de Séville s'explique dans les mêmes termes; Caton dans ses fragments assure même que les Aborigènes1 descendaient des Ombriens, et Timagènes dans Ammien Marcellin, livre XV, chap. 9, dit que les Aborigènes étaient Gaulois ; Denis d'Halycarnasse sur la fin de son 1er livre, dit que la langue romaine n'était ni entièrement barbare ni entièrement grecque, mais mêlée de l'une et de l'autre; Quintilien, livre Ier, chap. 5, fait observer que la langue latine était remplie de termes barbares, et Cantu, dans son histoire universelle, dit que la langue ombre ou la langue osque2 demeura toujours au fond des idiomes italiens ; qu'elle était en usage à Rome lors de la plus grande splendeur de la république, puisque la plèbe et les jeunes gens se récréaient aux fables atellanes qui se chantaient en osque, et, qu'au déclin de la grandeur romaine , l'osque survécut conjointement avec le langage vulgaire pour donner naissance à l'idiome actuel.
La fondation de Rome3 ne remonte qu'à l'an 753 avant l'ère chrétienne; on sait que les quelques aventuriers qui fondèrent cette ville, pour avoir des mariages enlevèrent les filles des Sabins; les Sabins étaient des Gaulois, or les femmes des premiers Romains durent apprendre la langue maternelle à leurs enfants, et ceux-ci la transmettre à leurs descendants.
1. ABORIGÈNE, e qui est; gen engendré; i dans, or pays, contrée; ab ensemble.
2. OSQUE, e, qui est; osk grand, supérieur, généreux; e contre; osk eau et montagne.
3. ROME, e près; rom courant rapide et élévation; e qui est; rom fort, puissant, vigoureux, en grec rome, force. Flora était le second nom de Rome, il est synonyme; a près; fl-or montagne et rivière rapide.— A très; fl-or puissante, belle, distinguée, de là le nom de Florus donné au roi Louis-le-jeune.
Quelques mots pris au hasard dans le latin nous donneront cette justification : Deus, pater, puer, soror, rosa, et même omnibus, admis dans la langue latine, sont purement gaulois, et leur signification se trouve ainsi expliquée par le langage de notre pays.
Deus: us, superlatif, de, grandeur, élévation, puissance, majesté, etc.; de, dans la langue gauloise, marque la primauté, la distinction , l'excellence, la perfection, et il nous est resté comme signe distinctif et nobiliaire Pater: er homme, pat bon, grand, généreux.
Puer: er homme, pu petit.
Soror: or, article la, sor sœur.
Rosa : a, superlatif comme us et um, ros belle, agréable, etc.
Omnibus: bus, utilité, avantage, etc. et lieu couvert, bus en persan , couverture , ni, pour, à cause de , om divers, plusieurs, multitude.
C'est à l'infini qu'on pourrait faire de semblables citations.
« Le langage n'est ni l'œuvre du hasard, ni d'un usage aveugle, ni le résultat d'une convention arbitraire ; il procède aussi de Dieu, et fût donné à l'homme comme le chant à l'oiseau. Les idiomes les plus anciens, ceux que parlent les peuplades les plus barbares, sont souvent des merveilles de régularité, des prodiges de logique, des miracles de complexité. Tous les arts inventés par la volonté de l'homme, ont procédé du simple au composé ; au rebours des arts, les langues vont du composé au simple. » Il y a deux parties dans les langues : les mots qui sont formés d'une ou de plusieurs syllabes1 qui sont
1. SYLLABE, e de; laI) voix, parole, discours, témoignage de sentiments de bouche ou par écrit; syl usage, division et enchaînement.
elles-mêmes autant de mots, et leur arrangement, la construction latine peut être différente de la celtique, lui être même opposée sans que pour celà les mots aient cessé d'être gaulois, et chacun d'ailleurs pourra faire cette remarque: c'est que dans tous les dictionnaires latins réunis, on ne trouvera pas 150 radicaux, et encore, cette minime quantité de monosyllabes est-elle extraite des langues étrangères.
Jusqu'au moment où la Gaule, par suite de ses divisions devint tributaire de Rome qu'elle avait vaincue tant de fois, jamais ce peuple n'avait connu de maître, jusqu'alors point de doute qu'il n'eût conservé sa première langue, sauf les changements que les altérations du temps peuvent introduire. Les Gaulois, les Celtes, la perdirent-ils lorsqu'ils furent assujétis à la domination romaine? non, pas plus que, lorsque les peuples du nord s'établirent parmi eux; aussi chaque fois, dit Augustin Thierry, que dans la suite des temps, un envahisseur étranger traversait leurs plaines après les victoires les plus complètes , il entendait les vaincus lui dire: « tu as beau faire, ni « ta puissance, ni aucune autre, si ce n'est celle de « Dieu, ne détruira notre nom, ni notre langue. »
La langue romaine fût la langue de l'État, elle fût employée dans les lois des empereurs, dans les ordonnances des proconsuls, dans les sentences des tribunaux ; mais le celtique continua d'être dans les Gaules la langue de la société et du commerce. Un petit nombre de Gaulois, sans oublier leur langage, apprirent aussi celui de leurs maîtres, par des vues d'ambition ou d'intérêt, mais le gros de la nation conserva l'usage de sa langue naturelle et n'en parla point d'autre. Comment concevoir en effet, qu'une multitude infinie de paysans, d'artisans, de femmes,
de vieillards aient cessé de s'exprimer comme ils l'avaient toujours fait et se soient donné toutes les peines inséparables de l'acquisition d'une nouvelle langue. S'il est vrai que le mélange des peuples produise des altérations dans les langues, la nation conquérante étant en plus petit nombre que la nation conquise, celle-ci conservera son langage, c'est le cours naturel des choses ; qu'on grossisse tant qu'on voudra les colonies que l'empire avait envoyées dans les Gaules, et qu'on augmente à son gré les troupes qu'il y entretenait, elles n'égaleront jamais la centième partie des Gaulois ; Guillaume-leConquérant avait cru que pour s'assurer de l'Angleterre1, il devait abolir la langue de ce royaume et introduire le français à sa place ; il fit mettre en français toutes les lois du pays, il voulût qu'on ne plaidât qu'en français devant tous les tribunaux ; il ne permit point qu'on se servit d'autre langue dans les écoles, afin que les enfants l'apprissent dès l'âge le plus tendre ; mais comme les anglais étaient bien supérieurs en nombre aux normands2, tous les efforts de ce prince furent inutiles et n'aboutirent à jeter dans la langue anglaise qu'une très-petite quantité de mots français.
Volney cite aussi cet exemple tiré du récit d'un voyageur (Pallas) : deux hordes tartares étaient en guerre, l'une surprit l'autre, elle extermina tous les mâles et garda seulement les petits enfants et les femmes, comme un moyen d'accroître promptement sa population ; les
1. ANGLETERRE, c'est-à-dire contrée à limites resserrées ; re dans ; ter contrée, pays ; le bords, limites; ang étroit, serré; anglais, lais, bande, ligne, bord ; ang étroit et étendu; glais, cri de mariniers; an, habitude.
2. NORMAND, c est-à-dire d'un grand courage; mand grand; nor force, vigueur, courage ; northman homme du nord et d'une grande force; man homme; north nord, septentrion; north en anc. saxon, septentrion; northus anc. mon., nord, septentrion; man remarquable; north force, vigueur, courage.
femmes des vaincus ne surent ou ne voulurent pas apprendre la langue de leurs maîtres, les enfants qui naquirent, élevés dans la langue de leurs mères la conservèrent de préférence, et la langue des vaincus supplanta en deux générations la langue des vainqueurs.
Saint Irénée, dans sa préface, demande qu'on ne s'attende pas à trouver dans son ouvrage les fleurs et les agréments de la langue grecque, parceque, demeurant avec les Celtes, il est obligé de faire usage d'une langue barbare.
Ulpien, jurisconsulte, qui vivait au commencement du IIIe siècle, décide §§§ livre 32, que les fidei-commis peuvent être laissés non-seulement en latin ou en grec, mais aussi en gaulois ou autre langue vulgaire.
Saint Jérome, dans la préface du IIe livre de son Commentaire sur l'épitre aux Galates, qu'il écrivait environ l'an 392, dit que les Galates, outre la langue grecque en avaient une propre, fort semblable à celle que l'on parlait à Trèves, or, Trèves était une des principales villes des Gaules.
Sévère Sulpice, prêtre qui vivait au Ve siècle, introduit dans le premier de ses dialogues un des interlocuteurs qui dit à l'autre : « parlez Gaulois si vous l'aimez mieux, « pourvu que vous nous entreteniez de Saint-Martin. »
On parlait donc encore gaulois dans les Gaules lorsque les Romains eurent cessé d'en être les maîtres.
Les Gaulois, au surplus, n'étaient pas les seuls qui eussent conservé leur langage sous la domination romaine.
Il en arriva de même chez les autres peuples, et cela d'autant plus facilement que les Romains ne les forçaient point à le quitter ; l'hébreu était la langue vulgaire de la Palestine au temps des apôtres, quoiqu'elle fût alors
province romaine; saint Paul, acte 22, parle en hébreu aux juifs irrités contre lui, et saint Mathieu écrivit son évangile en hébreu, en faveur des juifs de la Palestine qui avaient embrassé la religion chrétienne.
Dans la Syrie, sous les empereurs on parlait communément syriaque; saint Jérôme dans la vie de sainte Paule, Cyrille de Scytople qui écrivait au VIe siècle la vie de saint Euthyme, assurent qu'on se servait de la langue syriaque dans les églises de Syrie.
La langue grecque fût toujours en usage dans la Grèce et dans plusieurs pays voisins, même après qu'ils furent devenus provinces romaines ; les ouvrages de Strabon, de Dion, de Ptolomée, de Plutarque, de saint Ignace, de saint Justin et d'une infinité d'autres ne permettent pas d'en douter.
- Cette langue gauloise que les Romains appelaient barbare1, mais dont ils s'appropriaient si bien les termes, se prêtait merveilleusement au langage figuré, au langage mystique et sacré ; l'agencement des mots présentait de ces significations multiples dont le double sens pouvait n'être pas toujours compris du vulgaire, mais dont les druides2 qui étaient jurisconsultes, physiciens, médecins et devins connaissaient parfaitement le secret et savaient tirer un parti qui rehaussait encore leur science aux yeux de la nation dont ils étaient les véritables dominateurs ; c'est ainsi qu'avec des pratiques bizarres et des formes mystérieuses on allait à la recherche du gui; celui
I. Ce nom de barbare n'avait point alors l'acception défavorable que nous lui avons donnée, depuis. — Il signifiait d'un bouillant courage; e de; bar, ardent, bouillant; bar courage.
2 DRUIDE, e qui est, druyd, sage, devin, magicien ; dans la version irlandaise du nouveau testament, les mages sont appelés druides. Les druides étaient originairement des sages qui étaient les instituteurs, les précepteurs, les directeurs de la nation; druid fort, vaillant, illustre, respecté; druidim en irlandais, conduire, diriger.
seulement qui croissait sur le chêne et que les druides appelaient d'un mot qui signifie : guérit tout ; qu'on cueillait le samolus qui guérissait les bestiaux, le selage qui guérissait les maladies des yeux et fortifiait la vue, qu'on employait la verveine comme remède souverain contre les maux de tête ; c'est ainsi que l'ambre était portée par les guerriers pour éloigner la mort et qu'on en retrouve des chapelets enfouis à leurs côtés dans les tombeaux ; c'est ainsi enfin, que le talisman sacré de l'œuf symbolique , connu sous le nom d'œuf de serpent, et que les druides portaient parmi leurs ornements distinctifs, était doué d'une vertu miraculeuse pour faire gagner les procès et ouvrir un libre accès auprès des rois.
Dans le langage ordinaire, les mots gui, chêne, sélage, samolus, verveine, ambre et œuf de serpent signifient: Gui: plante; la plante par excellence.
Chêne: arbre; l'arbre par excellence.
Sélage: qui agit sur la vue: e avec, ag action, sur, sel, la vue.
Samolus: herbe pour les animaux; lus herbe, plante, de là olus latin (o article), o pour, à cause, sam animal, bête de somme.
Verveine: décoction pour les maux de tête; e pour, à cause, ein, tête, verw, décoction, ébullition, jus de ce qui a bouilli.
Ambre: éternelle protection ; bre protection, rempart, défense, am tout autour, de tous côtés; éternellement.
OEuf de serpent: dont l'extrémité se replie et la tête s'élève ; pent queue, extrémité, ser courbée, pliée, repliée; de, élevée, wf tête.
Et dans le langage symbolique ou sacré dont les druides se réservaient la connaissance exclusive, leur signification était :
Gui: science, vérité, lumière, justice, etc.
Chen: force, puissance, autorité, etc.
Selage1 : double vue ou divination, e avec, ag multiplicité, double, sel vue, lumière et divination, prophétie, etc.
Samolus: vaste science, lus, lumière, de là lux latin; science, etc., o très, sam vaste, grande, étendue, brillante, éclatante, remarquable.
Verveine: perfection du génie poétique; e, du, wein, génie propre pour la poésie, inspiration, enthousiasme poétique, ver la plus haute intention, le plus haut degré, la perfection.
Ambre: multiplicité des honneurs; bre, la puissance, le souverain honneur, am multiplicité.
OEuf de serpent: principal gardien du feu ; pent prin- cipal , ser ouvrier, gardien, conservateur; de, du, wf bûcher, feu, foyer. On sait que c'était le supplice du feu que subissaient les voleurs, les brigands, les meurtriers, et que le châtiment était infligé au nom de la religion, par le ministère des prêtres.
Mentionnons encore ces mots qui se rencontrent si souvent dans l'histoire de nos ancêtres: nemede, nemet, ovide, ovate ou owaidd, barde, rotte et harpe, menhir ou peulvan, cromlech, dolmen, galgal ou barrow, lichaven et tumulus.
Nemede dans le langage ordinaire signifie : qui réside dans d'épaisses forêts; e, dans, ed épais, nem bois, forêt; et saint Paulin se sert du mot nemus pour désigner un arbre.
Dans le langage sacré, nemede signifie : dont la protection est divine; e qui est, ed, le secours, la protection, nem saint, sacré, divin.
1. Le selage ou herbe d'or, ne pouvait être touché par le fer sans qu'il arrivât un grand malheur.
Nemet dans le langage vulgaire ; habitation des forêts ; et, habitation, nem, bois, forêt.
Et dans le langage druidique, temple sacré; et, habitation, demeure, temple, nem, saint, sacré, divin.
Les nemèdes étaient les druides proprement dits composant la première classe des prêtres de la nation.
Ovide : qui a un haut emploi ; e, avec, wyd, signe, marque, emploi, o, haut, élevé.
Dans le langage mystique : qui consulte les plantes, les arbres, etc.; e, sur, dans, wyd, arbres, plantes, herbes, o, interpellation, interrogation.
Ovate: très-bon, très-sage; e, qui est, vat, bon, sage, utile, o, le degré le plus élevé.
Langage symbolique : qui consulte les fontaines, les eaux, etc.; e, dans, vat, sources, fontaines, o, interrogation , interpellation.
Owaidd: poète sublime ; waidd, faiseur dé vers, poète, panégyriste, o, sublime, éminent.
Les ovides ou ovates, composaient la seconde classe des prêtres ; ils étaient chargés de la partie extérieure et maté- rielle du culte et de la célébration des sacrifices ; en cette qualité ils étudiaient spécialement les sciences naturelles.
Barde: poète, devin; e, qui est, bard, constitué en dignité, poète, devin , prophète; bardas: poésie, l'histoire, l'art poétique.
La rotte et la harpe étaient les instruments dont les accords accompagnaient les chants des bardes, et dans le langage symbolique rott signifie : délivrance, liberté , affranchissement ; et harp appui, soutien.
Menhir : qui dans le langage vulgaire signifie : pierre longue; hir longue, men pierre; veut dire dans le langage mystique: qui dirige la justice; hir, droit, justice, men
conduire, diriger, de là notre verbe mener qui signifie aussi: conduire, diriger1.
Peulvan indique également une pierre longue; van pierre, peul longue ; et dans la langue symbolique exprime la puissance perpétuelle et l'intelligence sans bornes ; van force, puissance, lumière, intelligence, peul de longue durée, éternelle.
Cromlech : cercle druidique composé de menhir , veut dire: tombeau, sépulcre, lech, sépulture en général, crom qui renferme, qui cache, qui couvre ; lech poussière, crom ce qui contient; et sa signification dans le langage mystique est : marque de soumission, dissolution du pouvoir, lech, marque, crom soumission et force; lech ruine, dissolution, crom force et puissance ; lech soulagement, crom joug.
Dolmen signifie : pierre du sacrifice ; men pierre, dol souffrance, sacrifice, douleur; de là le dolor latin; et c'est le symbole du jugement de Dieu ; men jugement, dol ciel.
Galgal : monument funèbre comme barrow , signifie bon lit, repos calme, gal, lit, repos, gal bon, calme, et dans le langage élevé c'est la distinction de la bravoure, la suprême distinction; gal courage, valeur, gal distinction; gal honneur, gal suprême.
Barrow : fin de l'existence, ow vie, existence, barr fin, limite, est le signe de la valeur dans le langage élevé; ow éclat, bravoure, valeur, barr, signe, marque.
Lichaven : pierres pour sépulture, dit le langage ordinaire : ven pierres, a, pour, à cause de, lich sépulcre,
1. Er, re, oir; qui forment les terminaisons de nos verbes, expriment l'action de l'homme; l'action en général ; exemple : aller, marcher ; er action, mouvement et empêchement; all, march, cheval etc.
sépulture, poussière, le petit os de l'estomac1, et c'est la marque du courage dit l'expression symbolique, aven, courage , lich place, marque.
Tumulus: c'est de la poussière, de la cendre, dans un lieu surélevé et fermé ; lus poussière, cendre, u, dans, tum lieu élevé et fermé ; et selon le langage druidique, c'est la distinction du mérite; lus, valeur, courage, mérite, u, en, tum, distinction, honneur; et dans notre mot tombeau se retrouve également l'idée mystique et symbolique, car il signifie : fin des honneurs, fin des nullités ; beau, beal, bel, bord, fin, limite, tom, élévation, distinction, honneur, orgueil, hauteur, arrogance ; au, suprême , be partage, division, répartition, tom, distinctions, honneurs, bassesses et nullités Une langue si diversifiée, si riche en expressions , s'alliant si bien à leur caractère, ne pouvait être répudiée par nos pères, aussi nous l'ont-ils transmise et l'avons nous si religieusement conservée qu'on s'aperçoit à peine des altérations du temps ; dans tous nos mots français nous retrouvons sinon l'agencement, du moins les radicaux gaulois, nous retrouvons surtout ces définitions si claires, si heureuses et si originales des objets qu'ils indiquent.
Citons également quelques exemples : Dieu, soleil, lune, terre, tocsin , lutrin, jacquemart, échevin, mystère, tonnerre, pilori , nonnain, boire à tire la rigod.
Dieu: toujours bon, toujours puissant, etc.; se composant de : eu, qui exprime le bien et signifie toujours ; en
1. On déposait dans une urne plus ou moins grande, plus ou moins riche selon la condition du mort, l'os réservé qu'on enterrait avec pompe. On découvrit à Rosnysur-Seine, deux vases funéraires renfermant chacun un os et des parfums, reposant religieusement au milieu des débris d'un bûcher.
grec il a le même sens ; et de di, qui signifie : puissant magnanime, magnifique, bon, brillant, éclatant, lumineux, etc.; de là di en picard , jour, diane en vieux français, pointe du jour, et le dies latin.
Soleil; eil qui parcourt, sol l'espace et la terre; eil bouche, et la bouche était chez les anciens le signe de la force, de la puissance, de même que la main, le bras; sol œil, et l'œil était chez eux le symbole de la lumière.
Lune : lu de même que lwch signifiait en même temps lumière et obscurité ; de lwch lumière et obscurité, les latins firent : lux, et nous : louche ; ne signifiait comme en grec, comme en latin et en ancien saxon: non, qui n'est, qui n'est pas, et cette expression est restée dans le français actuel, de sorte que lune exprime: ce qui n'est pas la lumière, mais ce qui n'est pas non plus l'obscurité.
Terre: veut dire : très-vaste, très-étendu ; re très, ter grand , vaste, étendu ; re vaste, ter espace.
Tocsin: sin, son, toc, triste, languissant, gémissant; syn, signal, toc, feu, incendie.
Échevin: win, qui domine, qui est éminent, supérieur, remarquable, e, dans, ech, lieu, canton, contrée, habitation, etc.
Jacquemart : n'est nullement le nom de l'inventeur, mais bien celui de l'horloge; mart marque, signe, e, du, de, jack, l'action, la vie, le temps; mart, durée, e, qui est, jack, mise à profit.
Lutrin : rin secrets, mystères, lut harmonie, expression', réunion et répartition, louange et gloire.
Tonnerre: la voix du maître ; re, du, ner, maître, seigneur, ton, voix; re très, ner, fort, ton, bruit, éclat, écho.
Mystère: sentiments impénétrables, e, qui est, ter impénétrable, mys, sentiment, opinion, conception.
Pilori : ri, lien, attache, action d'attacher, o, contre,
dans, sur, pil, peau, de là le gallois pilio peler, cÎter l'écorce, écorcher, lever la peau.
Nonain : qui habite un lieu consacré ; ain habitant, non , nonn , lieu sacré.
Tirelarigod : od, bon, excellent, ig, jus, lar, plein et superflu, e, dans, tyr, le ventre.
Les mots qui précèdent comme tous ceux qui nous viennent de la même source avaient encore d'autres significations , il serait bien long et peut-être superflu de les énumérer toutes, car toutes se rapportent à l'objet indiqué; et nous ne signalerons ici que notre mot parole comme type de ces significations multiples; parole marque d'abord; la voix et le serment, le voix, vœu, jurement, serment, o, de; (en gallois et en irlandais, o est encore une préposition qui répond à nos de, du, des,) par, homme, de là le vieux latin par homme ; parole est ensuite : un don, un ornement de Dieu; ole divin, par, don, charme, ornement et perfection ; c'est l'expression de la bouche et des yeux; e, de, ol, bouche et œil, la voix et le regard, par, expression vive , enthousiasme ; c'est enfin ce qui voile et ce qui décore la pensée de l'homme, e, de, ol ce qui existe intérieurement, par, voile et décor, de là para en basque, voile, et par en hébreu, décorer, de là aussi notre verbe parer.
Les noms appellatifs de nos jours de semaine, sont l'expression de l'ancien culte gaulois et non de la mythologie latine; ils nous sont restés comme un témoignage de la religion primitive de nos ancêtres, et nous en indiquerons la signification au chapitre de Paris sous les Franks.
Et, si des jours de la semaine nous passons aux quatre saisons entre lesquelles notre année est divisée, nous en reconnaissons encore les origines toutes gauloises.
Printemps. Ce mot exprime l'action de faire fructifier; temps, action de faire fructifier, tempsi faire fructifier; prin arbres à fruits, bois, forêts, pâturages; temps relever le mérite, donner de l'agrément, prin prêt à.
Été; signifie: grande chaleur; é, chaleur, et, grande, abondante, bonne, désirable; etew tison, torche, feu, eithe en theuton, feu, estia en grec, foyer, fourneau, ethari en gallois, bouillant; est, et, eth, moisson sur pied, de là ethin en vieux français, herbe, pâturage.
Automne: abondance en toutes choses ; ne, en, tom, tum, tout, toutes choses, au, aw, abondance; ne, dans tum, tom, habitation et monde entier, au, abondance; ne dans, tum, vase, tonneau, au, jus, liqueur.
Et hiver signifie: sans verdure ; neige sur les arbres et habitation chaude; er, sans, hyw verdure; er neige, hyw bois, arbre, tronc d'arbre et racines ; ver chaude, hy habitation; hyffer en gallois, qui peut geler.
Nos noms de mois sont également formés du même langage ; c'est ainsi que mars signifie : lumière, sauveur et merveille, etc., de là dans l'ancien breton, ce terme tredemars trois fois merveille, trois fois miraculeux; qu'avril signifie : arrangement, disposition, ouverture et déchirure du sol ; ril disposition , arrangement, déchirure , ouverture, aw sol, pré, terrain; que mai exprime notamment: champs, campagnes et fleurs, de là en breton: mai, fleuri; que jwin indique l'herbe et des prairies, les fêtes que juin ramenait, s'ouvraient par celle de la déesse carna, parce que carna signifie : en tas, en monceau, en meule; et juin était consacré à la jeunesse, parce que jeune est synonyme de verd dont juin était l'expression, comme de prairie et d'herbe ; c'est ainsi que juillet signifie soleil ou dieu bienfaisant; llet géné-
reux, qui porte le bonheur et l'abondance, Iwi chaleur, dieu, soleil; qu'aoust, awst, signifie: mûr et moisson, etc., etc.
Nous ne pouvons non plus passer sous silence ces articulations primitives: a, e, i, o, u, que nous ont transmises nos ancêtres et auxquelles ils ajoutaient le h qui leur servait à accentuer plus fortement. Il eût été difficile de manifester d'une manière plus concise et plus expressive les diverses gradations des sentiments de l'homme aux prises avec la nature; jeté dans cette immensité, ce qu'il ressentit d'abord, fût de la crainte et de l'étonnement, il l'exprima par ha; ensuite de l'espoir et de l'admiration qu'il traduisit par he ; et de ce mélange naquit le hi qui accusa sa douleur et sa joie ; l'homme s'étant enfin recueilli il exclama son indépendance par ho; et de l'indépendance passant au commandement, il l'exprima par hu, de là le nom de Hu-le-puissant, chef des premiers Kymris, nos ancêtres.
Les dénominations de peuples, tribus et confédérations furent locales et déterminées par la situation des emplacements qu'ils occupaient, c'est ainsi que les Ombres étant venus s'établir près du Tibre1, prirent ou reçurent le nom de Sabins2, (Denis d'Halycarnasse, 2e livre de ses antiquités romaines) que les Rhasènes, passant en Italie devinrent des Étrusques3, etc. Mais il est utile de faire remarquer cette signification double que ces peuples savaient si merveilleusement s'appliquer, de là
1. TIBRE, rivière rapide; bre rapide; ti rivière; tibra en irlandais, source, fontaine.
2. SABIN, dénomination locale : in dans, autour; sab eau et montagne.
Qualification de peuple : in origine, sab élevée, distinguée.
3. ETRUSQUE, dénomination locale: e dans, prés; usk, eau, rivière et montagne; eu habitation, de là le vieux mot français êtres.
Qualification de peuple: é dans, usk, la contrée, le pays; êtr' atr, puissant, dominant, éminent, remarquable, etc.
la similitude que l'on rencontre si souvent entre les noms
de lieux et les noms de familles.
Dans ces cas de similitude de noms de lieux et de noms de famille , ne croyons pas à une corrélation textuellement identique ; exemple : plusieurs communes en France portent le nom de Chaussy qui veut dire : chemin solide, sy, solide, chaus, voie, chemin ; de Balagny signifiant : habitation pres d'une montagne, ny habitation, ag auprès, bal source et montagne, etc.; ce n'est point une raison pour que les familles Chaussy et Balagny ne portent ce nom que parce qu'elles seront originaires de ces localités, car chaussy signifie encore : qui a beaucoup de force, de vigueur, y beaucoup, chawss force, vigueur; et balagny signifie aussi: qui est d'une famille très-élevée, y race, famille, agn, le plus haut degré, bal élévation ; mais on pourra remarquer l'art ou l'habileté qui présidait au choix et à l'agencement ou combinaison de leurs mots.
Et puisque ceci nous conduit à parler des noms de famille, qu'on nous permette d'affirmer que ce n'est point non plus dans les langues étrangères qu'il faut aller rechercher l'origine des nôtres ; les motifs sont les mêmes que pour les noms de lieux, inutile d'emprunter à ses voisins quand on est assez riche ; noms dits de baptème ou noms dits de famille, surnoms, etc., existent de toute ancienneté ; de tout temps il y a eu nécessité de ne pas confondre l'un avec l'autre, Pierre avec Paul, et tous les noms d'hommes sont dus à la distinction et à l'expression de qualités physiques, morales et intellectuelles, ou d'imperfections, de qualifications, de conditions sociales, de professions, etc.; puis, il est à remarquer que les tribus ou peuples gaulois se distinguaient entr'eux, par des noms empruntés à la nature
visible, qu'ils s'appelaient par exemple : hommes de la montagne, de la plaine, de la mer, etc.; cette habitude se conserva parmi nous et l'on distingua chaque homme, puis chaque famille, soit par l'appellation propre, soit par l'application figurée des qualités ou imperfections à nos sens, de chacun des êtres et objets de la nature visible, en s'exerçant sur les significations multiples, ce qui entrait dans les habitudes et le génie de la nation; ce n'est peut-être pas trop nous éloigner de notre sujet que de citer ici quelques exemples : Balzac signifie : de haute origine ; ac, race, origine, balz, haute, élevée. 1 Baptiste qui en hébreu signifie: baigneur ou teinturier, veut dire dans notre ancien langage, qui procède, qui agit au moyen de l'eau; te, prompte, active, tis manière d'agir, de procéder, bap eau.
Baraguey signifie : d'un brillant courage ; guey ou gwy, éclat, brillant, a, en, bar, ardeur, courage.
Baroche: le plus élevé en dignité; e, qui est, och le plus, bar, grand, élevé en dignité ; bar en hébreu, en syriaque, en persan, haut, grand; bar en gallois, premier, principal.
Barrot : homme libre ; rot, libre, affranchi, bourgeois d'une ville municipale, bar homme.
Barthelemy en hébreu, fils de celui qui suspend les eaux, signifie dans notre ancien langage : d'une famille élevée et puissante; y fils, famille, race, em, tout-à-fait, thel, élevée, bar puissante.
Bayard: d'un grand courage; ard courage, bay grand; bayard en vieux français a signifié aussi: attentif, spectateur ; cette dernière signification venait de : ard qui s'arrête, bay bouche.
Bazile: qui fait plusieurs métiers, ile, diversité, variété, baz, métier, homme de métier, serviteur; bazile en grec signifie: roi, royal, etc., bazile dans ce sens et dans notre ancienne langue signifie: haut et puissant, e, qui est, sil, haut, ba, puissant.
Belbœuf : très-puissant seigneur, uf très, bœ, puissant, bel, chef, seigneur, etc., et de belbœuf: uf, auprès, contre, au-dessus, bœ, eau, sinuosité de rivière, élévation et pâturages, bel, château, fortification, de marque - la possession.
Bellière; généreux dans le combat; ère grand, noble, généreux, i dans, bell combat, de là le latin bellum.
Belmontet: d'une origine distinguée ; et, avec, mont, haute, élevée, bel origine.
Berryer: noble et puissant seigneur; er noble, ry puissant , ber, seigneur, grand de l'État, magistrat, etc.
Bescherelle: très-renommé dans le combat; e, dans, ell choc, combat, cher, grande, bes, réputation, renommée, considération.
Bessières: qui a de nobles sentiments, es, qui est, er, noble , grand , si, dans , bes , sentiments , opinions , desseins , etc.
Bethmont: très-courageux; mont, beaucoup, beth, feu, ardeur, courage.
Beugnot: vif dans ses manières: gnot, manière, coutume, habitude, beu, bew, vif, prompt, actif.
Beurdeley: qui a la figure pâle; deley, delew, figure, beur, blanc , pâle.
Bierfuhrer : très-savant magistrat; er, très, fuhr, savant, prudent, circonspect , bier, magistrat.
Bietry : très-entreprenant ; ry, tout-à-fait, biet, prompt, vif, actif, entreprenant.
Billault : qui a une grande autorité; ault, grande, haute, bill, puissance, autorité.
Billon : qui a de quoi vivre ; lon provision , vivres, bil, abondance.
Blacas: de famille illustre ; as famille, origine, race , blac, illustre, grande, élevée.
Blache : puissant; e, qui est, blach, grand, élevé, illustre, puissant.
Boileau: qui a beaucoup de prudence et de discerne-
ment; au beaucoup, e, de, boil, prudence, sagesse, jugement, , discrétion, discernement, intelligence, raison, bon sens.
Boissy : de famille puissante; sy, famille, bois, élevée, puissante.
Boniface: convaincu en apparence, et figure en extase; e, qui est, fac, convaincu, i, en, bon, apparence, semblant; e, avec, fac, extase, i, sur, bon, figure, visage.
Bonjour : qui n'a plus de rancune, et qui a des façons aimables ; jwr, malice couverte , inimitié cachée, amitié feinte, rancune, bon, fin ; jwr, manière, façon, bon distinguée, aimable.
Bonnesœur: extrêmement bienfaisant; swr, franc, bienfaisant, e, sans, bonn bornes, limites.
Bonnet: protecteur distingué; net, protection, bon, distingué,
élevé, le bonnet sur les médailles est le symbole de liberté.
Bonnelat: patrice de distinction; tat, patrice; les Patrices avaient le premier rang dans l'empire après les Césars ; cette dignité se multiplia dans le Ve siècle, elle fût donnée à des rois Franks; e, de, bonn, marque, distinction.
Bonvalet : qui courbe la tête, et, habitude, val tête, bon, courbe, courbée.
Bouzemont: élevé en honneurs; mont, haut, élevé, e, en, bwz, puissance, dignité, honneurs.
Brisebarre: d'une énergie peu commune; re avec, barr excès , surabondance , e, de, bris, force , énergie.
Bruno: chef distingué; o, éminent, distingué, brun chef, roi.
Bure : constitué en dignité; e, qui est, bur, bwr, illustre, constitué en dignité, etc. , etc.
Il en est de même des noms d'animaux ; ils expriment leurs qualités, leurs défauts, leurs habitudes; pour abréger nous n'en mentionnerons que quelques-uns : Le cheval : cheval signifie : grande force et intelligence ; al haute , grande, chev, tête, force, intelligence.
Le chat : chat signifie : prudent et rusé ; de là catus en latin, chat et homme adroit et rusé.
L'ours: ours, wrs, veut dire: acariâtre, mutin, revêche, et sauts, gambades.
Le rat : rat signifie : mouvement et destruction.
Le loup : lwp veut dire: ruse, finesse, tromperie.
Le renard1: goinfre, gourmand; ard, nourriture, aliment , ren beaucoup, quantité, choisie, recherchée ; qui a la tête pointue; ard tête, ren pointue; et d'une intelligencè remarquable; ard, intelligence, ren ouverte, développée, remarquable.
Le lion; fort et généreux; on, au suprême degré, li, fort, puissant, généreux.
La chèvre; re, dans, chev, montagnes et rochers.
Biche; e, qui est, bich, vif, alerte.
Cerf; alerte, dispos, vigoureux, etc., etc.
Nous avons dit précédemment que les paysans, c'està-dire le gros de la nation, malgré les invasions, malgré
1. L'ancien nom du renard était GOUPIL, pil animal; gou fausseté; tout ce qui n'est pas bien au propre et au figuré, cajoler, enjoler; golpil, pil poil; gol jaune; werpil, pil, animal; wer vif, rapide, qui fuit.
la sujétion étrangère, n'avaient cessé de s'exprimer comme ils l'avaient toujours fait; ceci, nous le pensons, ne pourrait être contesté, car, malgré le voisinage de la capitale, malgré leur contact journalier, leurs fréquentes relations avec des personnes parlant un français plus conforme aux règles grammaticales, un français en usage depuis plusieurs siècles déjà; nous entendons encore aujourd'hui les habitants des campagnes de l'Ile-de-France, dire : abre pour arbre, arcol pour alcool , sumence pour semence, cel'ri pour céleri , mal'las pour matelas, meur pour mûr, per pour père, ter pour terre, assiner pour assigner, fatiqué pour fatigué, angue pour angle, linas pour lilas, fagulté pour faculté, blo pour bloc, balafe pour balafre, muse pour mufle, musiau pour museau, ainanimé pour inanimé, voture pour voiture, norir pour nourrir, oscur pour obscur, vass pour vaste, cataplass pour cataplasme, pauveurté pour pauvreté, etc.
Mais qu'on ne s'y trompe pas et surtout qu'on ne prenne pas en mauvaise part au point de vue de la langue française ces expressions des habitants de nos campagnes , ils ne font que continuer le langage de nos ancêtres.
Abre est un mot qui signifiait : généralement tout ce qui met à couvert, tout ce qui couvre, tout ce qui cache, tout ce qui environne, de là notre mot abri, et il est composé de: bre, bri, tout ce qui couvre, etc., et de a qui était l'article le, la, les, comme ar; ils sont alors très-excusables de dire: abre, synonyme de arbre.
Arcol : al se changeait en ar, était synonyme de ar, le r se substituait à la lettre l, exemple : del, der insolent, et arcol signifie: ar, liqueur, col, cool forte, belle, blanche.
Cel'ri, mat'las; e, s'omettait ou se plaçait indifféremment dans le mot; exemple: dele, die, dette, deru, drus, chêne;
dans les mots composés comme céleri, prononcer et même écrire cel'ri, c'est se rapprocher de l'origine, car: ri signifie fort, dur, et cel qualité, état, apparence, habitude , il en est de même pour matelas prononcé ou écrit mat'las, las signifie : couché et reposant, mat commodité.
Meur: peut se dire pour mûr, par ce même motif que eu et u, se mettaient l'un pour l'autre.
Sumence ; u et e se substituaient; exemple: mun, men montagne , glub , gleb humide, etc.
Per ; ter; c'est l'ancien langage celtique ; ter contrée, pays, région, etc; per homme constitué en dignité, exquis, charmant, doux, etc.
Assiner ; c'est la suppression du g exemple : brein, breign pourri, etc.
Fatiqué; c'est le g et le q mis l'un pour l'autre, exemple , disqibl , disguibl , disciple , etc.
Angue; c'est dans le langage celtique, la lettre l changée en u comme salf, fol dont nous avons fait sauf, fou, etc.
Linas; la mutation de l en n, avait lieu dans l'ancien langage, exemple, velym, venym venin, etc ; cette conversion était aussi usitée dans le grec et dans le latin ; lilas vient de las ou nas bleu, li blanc, ce sont les deux couleurs de cette fleur.
Fagulté, le changement du c en g est très-ordinaire dans le langage celtique et se voit encore dans le breton; clan, glan bord de rivière, con, gon rocher, etc; le même changement se voit dans le grec , le latin , etc.
Blo et bloc rocher, étaient synonymes dans l'ancien langage.
Balafe, muse, c'est la suppression de l et de r dans la langue celtique, exemple : gwyd pour gwyld sauvage , etc, et jardin pour jardrin.
Muiau: e et i étaient mis l'un pour l'autre, mil, met, miel, bi, be deux etc.
Ainanimé; ain dans le langage celtique signifie: non, et se trouve être synonyme de in ; ainanimé indique donc ce qui est non animé.
Voture; le retranchement de l'i, avait également lieu dans l'ancien langage, exemples: can, cain, blanc, crag, craig roc, etc.
Norir : ou et o étaient mis l'un pour l'autre, exemple: crom, croum cercle, et en prononçant norir, c'est rappeler l'étymologie: ir marque l'action, l'emploi, l'usage, nor nourriture.
Oscur : la suppression du b avait lieu dans l'ancien langage , exemple : emrys pour embrys Ambroise, oscur signifie : cur ce qui cache, os la vue, la lumière.
Vass, cataplass; le t se supprimait à la fin du mot, exemple: can, cant, cent, m se remplaçait par s, ex : sud, mud qiuçt, vass signifiait: ample, étendu, etc. cataplass provient de : plass picotement, ce qui pique, a sur, avec, çat chiffon, morceau , pièce , fragment.
Pauveurté: le changement de vre ou bre en veur, beur était usité dans le langage celtique , bre , vre n'étaient eux-mêmes que la transposition de ber, ver, et veur, ver, vre étaient synonymes, ils signifiaient: beaucoup, grandement; et pauveurté, exprime : té habituellement, veur vre très, pau misérable.
On a pu remarquer la grande quantité de noms de lieux qui commencent par le mot Saint.
Se substituant au druidisme, les premiers novateurs chrétiens plaçaient des croix sur les menhir et avaient aussi leur langage symbolique et sacré, ils établissaient les objets de leur culte dans les endroits mêmes où le paganisme
avait célébré le sien, Saint-Grégoire, évêque de Rome, recommande expressément l'observation de cette règle en autorisant dans les temples chrétiens la continuation des sacrifices des bœufs qu'on y égorgeait ; ils transformaient en saints des divinités du paganisme, ils christianisaient les dénominations et maintenaient la chose, les évêques ne combattaient que les superstitions qui pouvaient nuire à leur domination et à leurs intérêts, les talismans étaient remplacés par des reliques, l'eau lustrale par l'eau bénite, etc., nous serons amenés du reste à parler plus longuement dans le cours de cet ouvrage des divers rites et objets religieux.
Pour l'origine vraie, pour la véritable étymologie, il ne faudrait donc pas s'en référer à la signification du mot saint, telle qu'elle est exclusivement adoptée par les textes chrétiens; il ne faut pas en conclure que ces lieux sont, ou ont été par préférence sous le vocable ou l'invocation de tel ou tel saint, et ce qui indique clairement que le mot saint dans cette acception exclusive des textes religieux n'est très-souvent pour rien dans cette origine, c'est que les lieux ci-après en sont précédés sans que le martyrologe universel de Châtelain fasse mention des noms qui y sont joints, et pourtant ce martyrologe , qui fait autorité, enregistra bon nombre de saints, même sous la forme dubitative.
Ainsi : Saint-Chartres (Deux-Sèvres), Saint-Chef (Isère) , Saint-Corps (Aveyron), Saint-Egout (Var), Saint-Eny (Manche) , Saint-Fontaine (Moselle), Saint-Fort (Charente) , Saint-Forget (Seine-et-Oise) , Sainte-Escobille) (Seine-et(Oise), Saint-Auriol (Aude), Saint-Baillon (Var), Saint-Bel (Rhône) , Saint-Berain (Saône-et-Loire) , Saint-Bois (Ain) , Saint-Bonnet, Saint-Bosc (Ardèche), Saint-Bresson (Haute-
Saône), Saint-Buc (Ile-et-Vilaine), Saint-Calais, Saint-Groux (Charente) , Saint-Isle (Mayenne) , Saint-Laon (Vienne) , Saint-Linge (Puy-de-Dôme), Saint-Murat (Vaucluse), SaintUsage (Aube) , Sainte-Vigne (Basses-Pyrénées) , SaintPompont (Dordogne), Saint-Sols (Lot-et-Garonne), etc., etc, figurent comme lieux dans les descriptions géographiques de notre pays , et ne sont nullement mentionnés comme saints dans le martyrologe universel.Ce mot saint ne doit pas fausser nos origines, il faut spécialement s'attacher au nom qui le suit, et n'attribuer à saint que la signification qu'il avait dans l'ancien langage, c'est-à-dire, de sacré, consacré, beau, haut, grand, élevé, remarquable, etc., il est alors synonyme des autres mots gaulois, bel, hawt, grand, dam, not, mont, sant, san, etc. Employé dans les premiers temps chrétiens dans son ample signification, il se trouvait appliqué à tout ce qui paraissait grand au propre et au figuré, et il en résultait nécessairement de la confusion, des erreurs, des abus, c'est alors qu'en ce qui concerne notamment la canonisation , il fut ordonné que personne ne serait plus appelé saint qu'après une procédure régulière, et c'est à partir de ce moment et vers la fin seulement du dixième siècle que le mot saint fit plus spécialement partie du vocabulaire religieux.
Ceci explique comment notre géographie contient les noms de lieux suivants.
Saint Lay, Grand Lay, Bel Lay, Haut Lay.
Saint Igny, Damigny, Beligny, Montigny.
Saint Ay, Belay, Montay.
Saint Ville, Dam Ville, Belleville, Hauteville, Grandville, Saint David , Haut David, Grand David , Mont David.
- Saint Benoist, Haut Benoist, Dam Benoist, Bel Benoist, Mont Benoist.
Saint Loup , Dam Loup, Mont Loup.
Saint Pont, Hautpont, Grandpont, Dampont, Montpont.
Saint Leu, Bel Leu , Mont Leu.
Saint Luc , Bel-Luc, Mont Luc, Haut Luc.
Saintval, Hautval, Grandval, Damval, Belval, MontvaL Saintvert, Belvert, Mont vert.
Saint Jean, Grandjean, Montjean.
Saint Fort, Belfort , Montfort.
Saint Clair , Hautclair , Montclair.
Saint Jouan, Grandjouan , Beljouan.
Le Saint, Le Haut, Le Not, le Bel, le Mont.
La Sainte , La Haute , La Notte , la Belle.
Les Saints, Les Hauts, Les Grands, Les Nots, Les Bels, Les Monts, etc, etc.
Quant aux noms de lieux commençant par Notre-Dame, ils sont l'indice de l'existence d'un temple à une époque plus ou moins reculée , ainsi Notre-Dame-du-Pé (Sarthe), signifie : Pé enceinte , château, forteresse , du auprès.
Notre-Dame, re remarquable, re nous est resté comme superlatif et avec la signification de grand, comme dans le mot renom; not temple, de là en cornouailles, notua sanctuaire, e du , dam Dieu, Seigneur, soleil, de là dam anciennement, en breton: Seigneur, ce mot s'est conservé en notre langue dans vidame, et de là aussi en grec, daman dompter, se rendre maître ; Notre-Dame-des-Crottons, grottes servant de temple du Seigneur , ton profond, crot caverne, grotte , souterrain, crote se disait en vieux français pour caverne, il se dit encore en languedocien dans le même sens et l'on trouve dans les vieux monuments, crota caverne, grotte.
DESCRIPTION
DES DÉPARTEMENTS
DE LA SEINE ET DE SEINE-ET-OISE
ANCIENS PEUPLES QUI HABITAIENT CE TERRITOIRE
La contrée qui comprend aujourd'hui les départements de la Seine et de Seine-et-Oise, faisait partie de la Gaule transalpine; du temps de l'indépendance elle était occupée par les Senons1 qui habitaient la majeure partie de l'arrondissement d'Étampes et une portion de celui de Corbeil, et par leurs clients les Parises2 qui habitaient les deux rives de la Seine ; par les Carnutes3 qui occupaient la majeure partie de l'arrondissement de Rambouillet en s'étendant jusqu'auprès de Mantes, et par les Vélocasses4 et les Bellovakes5 qui occupaient une grande partie de
1. SENON, dénomination locale; on pays, contrée, sen beau, agréable, on eau,' rivière, sen lente.
Qualification de peuple : on très, sen ancien, respectable, vaillant, brave ; on source, origine, sen distinguée.
2. PARISE, dénomination locale: e dans, is contrée, pays, par, beau , agréable, e prés, is rivière, par division, courbure, sinuosité.
Qualification de peuple: e qui est, is homme, par vaillant, courageux; e sur, is rivière, par remarquable, courageux.
3. CARNUTE. dénomination locale, e dans, ut abondante, fertile; carn province, contrée; e prés, sur, ut grand, carn rocher.
Qualification de peuple, equi est, ut toujours, carn puissant, vaillant, généreux, etc.
4. VÉLOCASSE, dénomination locale, e au-dessus, ass eau, oc contrée, région, vel élevée, e dans, ass contrée, on touchant, wel embouchure de rivière.
Qualification de peuple : e de, cass réputation, o très, vel grande, étendue.
5. BELLOVAKE, dénomination locale, e en, vak plaine, o sur, bell hauteurs.
Qualification de peuple : e qui est, vak prompt, léger, adroit, o dans, bell combat..
l'arrondissement de Pontoise et du canton de Magny ; les Vélocasses et les Bellovakes étaient de la confédération belge ou Kymris purs, et les Senons, les Parises et les Carnutes de la confédération armoricaine ou gallo-kymris ; la ligne de la Seine et de la Marne faisait de ce côté les limites des domaines de ces deux confédérations.
Le Brenn1 des Senons fit trembler Rome à la bataille d'Allia2, les Bellovakes ne se soumirent à César3 qu'après la capitulation de Bratuspans4, et quand à son tour la confédération armoricaine fût contrainte de poser les armes, les Carnutes arborèrent les premiers le signal de l'insurrection ; les nobles efforts du jeune chef Arverne5 Vercingetorix6, pour soustraire la Gaule à la domination romaine vinrent échouer devant Alise7, et ce fût en vain que Drappès8 chez les Senons, Corrée9 chez les Bellovakes et Guthruat10 chez les Carnutes résolurent de venger ce grand désastre, leur défaite et leur mort firent cesser les combats de l'indépendance et la Gaule déposa les armes pour la dernière fois.
La Gaule primitive avait eu son milieu sacré à Alesia11, mais le centre religieux et politique fût transporté sur le territoire des Carnutes par suite de l'arrivée des Kymris de la première
1. BRENN roi, chef.
2. ALLIA, a près, li eau, rivière, al jonction; la bataille se donna à l'endroit où cette rivière se jette dans le Tibre.
3. CÉSAR, ou chef illustre; ar grand, illustre, ces chef; César ou aisar, étrusque, nom générique de chaque divinité des étrusques. Les latins appelaient Cœsares les enfants nés au moyen de l'opération césarienne; César dans ce sens vient des mots gaulois: ar couper, ces le ventre.
4. BRATUSPANS, pans, panz, vallée et élévation, us pays, brat fortifié ; pans lieu, us habitude, brat trahison.
5. ARVERNE, dénomination locale, e dans, sur, vern, montagne, ar contrée, pays, habitation.
Qualification de peuple : e qui est, vern grand, distingué, vaillant, ar au plus haut degré; e dans, vern, montagnes, rochers, ar guide, conducteur.
6. VERCINGETORIX, Le premier magistrat et le plus grand de tous les rois; rix roi.
chef, o grand, éminent, get le premier, le principal; cin le plus élevé, ver magistrat, autorité constituée.
7. ALISE, e près, is eau, rivière, al plusieurs et jonction; e dans, is contrée, al élevée; Alise était bâtie sur le faite d'une haute montagne, au pied de laquelle coulaient deux rivières se jetant à peu de distance de là dans la Brenne.
8. DRAPPÈS, pès pointe, épée, drap excellente.
9. CORRÉE, e de, ré la défense, cor l'âme, la tête, la supériorité.
10. GUTHRUAT, qui résiste à l'oppression; wat le joug, l'oppression, gwthr qui repousse, qui résiste, qui est hostile à.
11. ALESIA, a auprès, si eau, rivière, e dans, prés, al montagne, roc, rocher.
invasion, et depuis lors les forêts de notre contrée furent témoins bien souvent des — conseils armés des Gaulois — et des pratiques religieuses que les Druides accomplissaient dans le — sanctuaire du chêne.
Pendant la période romaine, cette région fût comprise dans la quatrième lyonnaise.
Dans les premiers temps de la monarchie apparaissent les dénominations de Pays, et en ce qui concerne la Seine et Seine-et-Oise : Le territoire des Senons devient le Gastinais , le Stampenti et la Brie.
Celui des Parises ; le Parisis, le Pincerais ou Pincernais, et une partie du Hurepoix.
Le territoire des Carnutes devient une partie du Hurepoix, le Mantois, le pays de Madrie et la Beauce.
Et celui des Vélocasses et Bellovakes : le Vexin , divisé par la suite en vexin français, et vexin normand.
Gastinais ou Gatinais , signifie : contrée en friche, contrée avec bois, vallées et montagnes, ais, territoire, contrée, pays, région, in dans, avec, yast, gat bois, vallée et élévation, ais contrée, pays, région, gastin avec terre en friche, de là gastine en vieux français, mauvais terrain, sol stérile.
Mais il signifie encore : châteaux, forteresses en grand nombre, ais château , forteresse, in en , gat quantité.
Et de plus : habitants courageux , généreux dans le combat, ais habitants, gastin courageux, ais nobles, généreux, in dans, gat combat.
Stampenti : contrée avec côtes et vallées, i dans, auprès, pent vallée et montagne, tam autour, de tous côtés, s abréviation de es contrée, pays.
Brie : Pagus brigensis terre grasse et fangeuse, e dans , bri terre grasse, argileuse; mais il signifie aussi contrée de plaines fertiles, e terre, contrée, bri valeur, richesses, moissons; sis lieu, contrée, en étendue, spacieuse, brig belle, bonne, fertile, unie; et de plus: hommes d'un grand courage, is hommes, ens avec, de là le vieux mot français ens ensemble , brig force, vertu, courage.
Parisis exprime une contrée auprès de l'eau, une contrée vignoble et délicieuse, is contrée, is eau, rivière, par près, entre; is petite, is contrée, par agréable, délicieuse; is contrée, is avec, par grappes de raisin. Il signifie encore navigateurs, hommes de bateaux ; is homme, is avec, par bateaux. Les Parises étaient adonnés à la navigation et leur commerce par eau fût florissant jusqu'au temps des rois de la troisième race; c'est ce qui donna lieu à la ville de Paris de prendre un navire pour ses armes.
Pincerais ou Pincernais, contrée entourée de bois et de montagnes , ais contrée, pays, cer, cern entouré, pin montagnes et bois.
Hurepoix indique: quantité de pays avec forteresses et lieu de sécurité. Po-ix pays nombreux (ix grand nombre, po pays), e avec, pour, à cause, hur forteresse, fortification, rempart, retranchement, Po-ix pays nombreux, e en hur sécurité.
Il signifie encore : forteresses sur la frontière, pwych, pwys, pwech, puesch, châteaux, forteresses, e sur, hwr limites, frontières; qui se trouve chargé de la défense, pwych charge, honneur, e de, hur garde, défense, protection et de plus : châteaux de vassaux, pwych châteaux, forteresses, e de, hur noble, vassal.
Mantois marque une contrée de vallées et de montagnes, wis, ois contrée , mant vallée et montagne ; il signifie aussi hommes distingués, wis hommes, mant distingués, remarquables.
Madrie, Madricensis veut dire: terre frontière, fertile, avec eau et pâturage, ce pays servait de frontières aux Carnutes, et Épone de ce côté, en était la limite; e terre, contrée, ri très, mad bonne, fertile ; e terre, contrée, ri contre, mad borne , frontière; is contrée, territoire, ens avec, ric abondants, fertiles , mad prairies, pâturages ; sis lieu , contrée, cen auprès, ri rivière, mad embouchure, union , jonction.Beauce, Belsia signifie : forêt consacrée, la meilleure contrée, la contrée du milieu.
Belsia: a dans, si forêt, bel sacrée, a dans, si contrée, bel. la meilleure.
Beauce: e dans, auc contrée, région, be milieu; e dans, auc contrée , région , be bonne, fertile.
Et vexin: pâturages, bois et plaines, in dans, vex, vech pâturages , bois, plaines.
Aujourd'hui les départements de la Seine et de Seine-et-Oise, font partie de la contrée appelée Ile de France, et Ile de France a pour signification: petite contrée, dans une plus grande, îl-e, e terre, contrée, il petite, dedans, France pays vaste, e terre, contrée, franc vaste, ample, étendue, puissante, etc.
RIVIÈRES ET RUISSEAUX
Les rivières et principaux ruisseaux des départements de la Seine et de Seine-et-Oise, sont : 1° La Seine1, elle a sa source dans la forêt de Chanceaux , vallon de Huis-de-Seine, près de Saint-Seine (Côte-d'Or); dans son parcours sur Seine-et-Oise, elle reçoit sans que leurs eaux se soient mélangées à d'autres rivières : L'Écoute2 qui prend naissance à Bondoulfe.
L'Étiolles et Hauldres3 dont les sources sont : partie dans Seine-et-Marne, et partie dans la forêt de Senart.
Le Marinel4 ou Ru de Sèvres.
Le Ruisseau de Bougival5.
Le Buzot ruisseau qui prend sa source à Saint-Léger près Saint-Germain.
Le Ru de Vienne7.
1. SEINE, dans César, cette rivière est nommée sequana, et dans les auteurs du moyen âge: Segona, Sigona, Secana: Seine signifie: grande rivière, rivière lente; e eau, rivière, sein grande, belle, e eau, rivière, sein lente, Seine à Besançon est une pièce d'eau dormante. Les autres noms, de même que sienna qu'on trouve également dans les auteurs du moyen âge, signifient rivière avec sinuosité , montagnes et rochers; a avec, can, kan, gon, enn, sinuosités, détours, montagnes, rochers; se si eau, rivières.
2. ÉCOUTE, e prés, cout bois, e source, rivière; e rivière, out wt à l'opposé, ec habitation.
3. ÉTIOLLES et HAULDRES, ÉTIOLLES, es eau, rivière, oll source, i dans, et bois ; HAULDRES, dre, dres, buissons, halliers, haut réunion de ruisseaux.
4. MARINEL, el petite, in rivière, mar qui arrive subitement, et mar qui serpente ; el petit, in rivière, mar qui s'unit, qui se joint.
5. BOUGIVAL, val source, i dans, boug vallées, pâturage; val lieu, bac, valleé, i avec, bwg eau, source; buq en grec, fontaine: val source, i orés. bwa maison, habitation.
6. BUZOT, ot petit, buz ruisseau, ot près, buz bois ; Saint-Léger, er dans, leg, lieu et bois, saint consacré.
7. VIENNE, enne tête, source, commencement, wi eau, ruisseau; e qui est, enn petit, vi ruisseau, vie en albanais: eau.
Le Ru de Guervillef.
Le Ruisseau de Blairy2.
Le Ruisseau de Saint-Adjutor3.
2° La Marne4, dont la source est auprès d'une montagne à cinq kilomètres de Langres (Haute-Marne).
3° L'Oise5, qui a sa source près de Selogne dans les bois dits de la Thiérache.
Dans son cours sur le département de Seine-et-Oise cette rivière reçoit : Le Chambly6 qui vient de l'Oise, nommé aussi rivière de Méru7.
Le Sausseron ou Sauceron8 ruisseau important , formé de plusieurs sources; il commence à Berville sur les confins de l'Oise et de Seine-et-Oise.
La Thève9 qui vient du département de l'Oise.
La Viosnc, Vionne ou Viorne10 qui prend sa source à Villetertre (Oise).
L'Iseu11, iseux, isieux ou Lisieux qui a sa source un peu au nord de Fosses.
Le Ru de Presles12 dont la naissance est près de Saint-Martindu-Tertre.
1. GUERVILLE, le près, wil ruisseau, gwer petit: le lieu, vil bord, gwer ruisseau.
2. BLAIRY, ry ruisseau, blai faible, mince, petit.
3. SAINT-ADJUTOR, or ruisseau, rivière, jwl joint, adlac, étang, saint sacré, consacre.
4. MARNE, cette rivière est appelée Alatrona dans César et dans Ausone. Son lit est renfermé par des terres basses et sablonneuses, pour la plupart, ce qui la rend trouble dans les grandes eaux et cause plusieurs débordements, a article la, ron rivière, mat abondante, fertilisante, marne : e, eau rivière, marn abondante, e terre, marn grasse, fertile.
5. OISE, cette rivière était nommée Isara, Oësia; a rivière, ar bords, is courbes, tortueux, sinueux ; ara lente, is rivière; a eau, rivière, i dans, oes prairies, pâturages, a rivière, i avec, oes lenteur; oise: e rivière, ois, wis courbe, tortueuse, sinueuse, e dans, ois, oes prairies, pâturages,
6. CHAMBLY, ly rivière, chamb courbe, tortueuse, ly grand nombre, chamb courbures, sinuosités.
7. MÉRU, u source, mer plusieurs, u eau, rivière, mer coupée, divisée, meros en grec, partage, division, méru en gallois: qui est liquide.
8. SAUSSERON ou SAUCERON, on eau, rivière, ser, cer près, entre, sau, saws pâturages. Berville, le lieu, vil bord, ber source et courant d'eau.
9. THEVE, e rivière, thew grande, abondante; e source, thew reculée, éloignée.
10. VIOSNE ne auprès, os habitation, vallon, enfonçure naturelle, wi source, fontaine, vionne, e dans, onn pierres et arbres, wi source. Viorne : ne prés, or colline et vallée, wi eau, source.
Il. ISEU, ISEUX, ISIEUX, LISIEUX; eu rivière, is petite, eux source, is petite, eux source, i dans, is et, lis bas, creux, vallée.
12. Ru de PRESLES les eaux, ruisseau, près rapide.
Le Ru de Chauvry1 qui sort de la forêt de Montmorency.
Le Ru de. Mery2 ou de la Fontaine du Four, qui vient de la même forêt.
Et le Ru de PierrelayeS.
48 L'Yeres, Yerres ou Hières4 qui sort des étangs de Maillard, près de la forêt de Jouy, aux environs de Villegagnon (Seine-etMarne ).
A cette rivière se joignent: le Ru de Montgeron9 dont la source est dans la forêt de Senart et le Rouillon6 ou Réveillon.
5° Le crould ou la croue , creuld ou croud7 dont la source est au-dessus de Goussainville dans le vallon, et à l'ouest de Louvres.
Cette rivière reçoit: La petite Rosne ou RhoneS qui vient des environs d'Ézanville, et qui reçoit elle-même: le ruisseau de Vaux9 le ruisseau du long pré10 et le ruisseau des champs11; Et le Ru de Sausset12 qui vient du grand Tremblay et dans "- lequel se jette le Ru de Servant 6° UAubètte de Meulan ou Guiry ou Banthelu14 dont la source est 'sur le territoire de Wy.
1. CHAUVRY, vry source, chau creux, ravin et bois.
2. MÉRY, y source, mer bois et forêt de la merica dans les anc. mon. forêt, y ruisseau, mer source, commencement.
3. Ru de PIERRELAYE, e eau, source, lay petite, re dans, pi er contrée misérable.
4. YERES, YERRES, HIERES, eres admirable, hi eau, rivière et vallée; es rivière, er, err beaucoup, hi, v sources.
5. MONTGERON, geron ruisseau, mont source; on ruisseau et source, ger auprès; mont habitation et colline.
6. ROUILLON, RÉVEILLON, on eau, ruisseau, rwyll creux, enfoncé, qui se croise, soudain, prompt, qui se précipite. Ion plein, rhwyl creux, trous, concavités.
7. CROULD, LACROUE, CREULD, CROU, crou, crUP source; e rivière, crott origine, commencement, e rivière, crou, cro, crw serrée , étroite, creud, creuld, crwlo impétueux, rapide, de là creuder en breton rapidité.
8. ROSNE ou RHONE, e rivière, ruisseau, Rhon, rosn, coupé, partagé, divisé, ne auprès, ros, rhos pâturages.
9. VAUX, vaux, vauch, vallée, creux, buissons, halliers.
10. LONG-PRÉ, pré prairie et contrée. lona uarfaite.
11. CHAMP, champ terre, contrée et courbure, sinuosité.
12 SAUSSET, set petite, sau, saw rivière; set abondants, saus, saws pâturasres.
13. Ru de SEVRAN, ran courant d'eau, seusource, commencement, ran courant d'eau, sew étroit, serré, il s'appelle aussi morve, e eau, rivière et contrée, more ombragée, e dans, more campagne verte qui produit de l'herbe.
14 AUBETTE, GUIRY, BANTHELU, e de, bett plusieurs, au sources et ruisseaux; ry plusieurs, gui sources et ruisseaux; lu source et rivière, e dans. Banth vallée et colline.
Cette rivière reçoit : Le Ru d'Avernesl.
Et les ruisseaux de la Bernon2 et de Montaient, Montcian ou Montiens3 qui, réunis près de Gaillon, - se jettent dans l'Aubette à Meulan ; la source de la Bernon est entre Lainville et Montalet, et celle de Montcient est près de la ferme de ce nom.
7° L'Epte4 qui commence au nord de Forges (Seine-Inférieure).
Cette rivière reçoit : L'Aubette de Magnys dont la source est à l'est de Nucourt, et à laquelle se joignent les ruisseaux de Saint-Gervais6 et de Genainville?.
Le Ru de Chaussy8.
Le Ru d'Amenucourt9.
Et le Cuderon10.
8° L'Ecole11 qui vient de Vaudoué (Seine-et-Marne).
9° L'Essonne12. qui commence dans la forêt d'Orléans, formée de plusieurs ruisseaux qui se réunissent au-dessous de Mureauaux-Bois et dont le plus considérable se nomme l'OEuf13.
Cette rivière reçoit la Juine ou Juigne14 qui prend sa source à Autruy (Loiret).
1. AVERNES, nés auprès, av-er source abondante.
2. BERNON, on rivière, bern de peu de longueur, on ruisseau, bern commencement.
3. MONTCIENT, MONTCIAN, MONTIENS, an ruisseau; ci à côté, mont habitation, eut habitation, ci à côté, mont source et embouchure, ens auprès, ty habitation, mon source et embouchure.
4. EPTE, le rapide, ep rivière, te joignant, ep bord, frontières, dans les anc. mon., illa, ella, elle; a, e rivière, itt, ett rapide.
5. AUBETTE, e de, bett plusieurs, au sources; nucourt, court auprès, nu eau.
6. Ruisseau de SAINT-GERVAIS, vais abondance, ger source, saint consacrée.
7, Ruisseau de GENAINVILLE, le lieu, vil bord ain petit, gen source et ruisseau.
8. Ru de CHAUSSY, sy eau, ruisseau, chaws, source, commencement.
9. Ru D'AMENCCOCRT, court auprès, u source, en petite, am habitation, métairie.
10. CUDERON, ron rivière, e avec, cud saut, bond, bruit, en breton cudurum tonnerre.
11. ÉCOLE, e avec, col courbure, sinuosité, e eau, rivière; e dans, col vallée. montagne et bois, e source, rivière; vaudoué, e prés, dou métairie et vallée, lieu bas, vau source, e auprès, dou deux, plusieurs, vau sources.
12. ESSONNE, ne dans, son vallée et collines, es source et rivière, e dans, sonn fertile, es contrée.
13. OEUF, wf source et rivière.
14. JUINE, JUIGNE, dans les auc mon., Juiina, na dans ,jun vallée et pâturages; e eau, rivière, in dans, ju vallée et pâturages, ne dans, ig contrée. ju verte et pâturages; ne à cause de, ig cure, guérison.,ju source.
Et la Juine reçoit elle-même : Le Ru d'Arrancourt ou de Climont, ou Clignonl, Le Ru de la Chalouette ou Chailouette2, qui vient de ChàlouMoulineux.
Le Ru de l'Ouette ou de la Louette5.
Le Ru de Guillerva]4 qui prend naissance à Garsanval, hameau de cette commune.
Et le Ru de Ballancourt5.
10° L'Orge6 dont la source est près de Saint-Martin de Bretancourt.
A cette rivière viennent se joindre : Le Blutin7.
Le Villeconin, ou Misère, ou Renard8, réunion de deux sources dont la principale vient de Boissy-le-Sec.
Le Molu9 dont la source est près de Nozay.
La Sallemouille10 dont les sources sont dans les bois des Carrés et des Charmeaux.
Le ruisseau la Gironde11.
La Remardel2 dont la source est près de Sonchamp, au hameau des Chènes-Sées, près de bois faisant partie des bois de Sonchamp.
La Remarde reçoit : La Rabette13 qui prend sa source au sud de Saint-Remy-desLandes.
1. Ru D'ARRANCOCRT, de CLIMONT ou CLIGNON, court auprès, ran partie, fragment; bras, ar rivière. Mont rivière, cli petite, [courbe, sinueuse, mont source, cli claire, limpide, on rivière, clign petite.
2. CHALOUETTE ou CHAILLOUETTE, e rivière, ett petite, w dans, chai, chaill bois, forêt, vallée.
3. OUETTE ou LOUETTE, e qui est. ett petite, w. lw rivière.
4. Ru de GUILLERVAL, val lieu, er le long, gwil ruisseau; Garscmval: val nais.sance, commencement, san rivière, aar petite.
5. Ru de BALLANCOTJRT, court auprès, lan ruisseau, bal source, origine.
6. ORGE, dans les anc. mon., urbia. a avec, bi division, partage et réunion, ur rivière, ge division et réunion, or rivière.
7. BLUTIN, in ruisseau. ilut mince, faible. tin netit. hlu ruisseau.
8. VILLECONIN, in dans, con vallée, le petit, wil ruisseau. Renard, ard pâturage, ren contrée, pays, ard mauvais, difficile, ren courant d'eau, Misère, e eau, er très, mis fâcheuse, désagréable ; ère contrée, mis écartée, mauvaise.
9. MOLU, u rivière, mol petite, faible; u eau, mot mwl source, commencement.
10. SALLEMOUILLE, e eau, rivière, rnwl/ll retenue, perennt, e dans, sali bois, forêt.
11. GIRONDE, de au bord, on bois, vallée et élévation, air ruisseau.
12. REMARDE, e dans, ard pâturages et collines, rem source qui coule rapidement.
13. RABETTE, e qui est, ett petite, rab rivière, rabai en arabe, ruisseau.
La Celle, ou Selle, ou Aulnel qui a sa source à Saint-Benoit, près de Vaux de Cernay.
Le Bullion2 dont la naissance est dans la forêt des Yvelines.
Et le ruisseau de Limours ou Briis, ou Predecelle3 qui prend sa source près de la ferme de Predecelle entre Pecqueuse et Cernay-la-Ville.
Et l'Yvette4 qui se compose de plusieurs sources dont l'une à Yvette, commune de, Lévy-Saint-Nom, une autre à Auffargis.
L'Yvette reçoit le Saint-Lambert5; Et le Ru de Ballainvillers ou Rouillon6 qui prend sa source près de la Poitevine, sur le territoire de Villejust.
11° La Bièvre7 dont la source principale est à la fontaine de Bouviers, commune de Guyancourt.
12° Le Gouzain ou Orgeval8 qui commence à Orgeval.
13° La Maudre ou Mauldre9 formée de la réunion de plusieurs ruisseaux qui se réunissent à Vicq, et dont l'une des principales sources est dans les bois de Coignières.
1. CELLE, SELLE, AULNE, e rivière, cell, sell petite; e dans, sell, cel bois, forêt, enclos et réservoir, ne dans, aul bois et pâturages, auli en irlandais, arbres qui ne produisent point de fruits.
2. BULLION, on eau, source, i dans, bull lieu, boueux, plein d'eau.
3. LIMOURS, BRIIS, PREDECELLE, BRIIS, is rivière, bri petite, is rivière, ruisseau, bri courbure, sinuosité, is eau, bri source; LIMOURS. mours petite, li rivière, mours fertile li herbe, prairie ; PRÉDECELLE, e rivière, cell petite, e dans, pred prairie.
4. YVETTE, e près, vett bois, pâturages, prairies et habitations, y source, rivière, e près, vett abondante, y source, auffargis, gis bord,far herbe, pâturages, auf source.
5. SAINT-LAMBERT, bert de peu d'étendue et enfermé, lam amas d'eau, petit lac, Saint sacré, consacré.
6. ROUILLON, lon plein, rwil trous, cavités, ouvertures, on rivière, rwyll qui se joint, qui se réunit.
7. BIEVRE, re avec, eu eau, rivière, bi coupée, divisée ; re avec, ev source, bi plusieurs.
8. GOUZAIN ou ORGEVAL, appelé aussi PIAT, GOUZAIN, zain claire, limpide, gow eau, source, ORGEVAL, al auprès, gev élévation, or source. PIAT, at à côté, en arrière, pi colline, élévation; dans son commencement une portion de cette rivière porte le nom de SAINT-MARC, c'est à-dire lieu consacré; marc lieu, endroit, saint consacré.
9. MAUDRE, MAULDRE dans les anc. mon., maldira, maudira, mandra, Ces différents noms signifient: passage de rivière à travers des montagnes et des pâturages; maudre dans sa partie supérieure, c'est-à-dire traversant des pâturages, et mauld/re dans la partie inférieure, c'est-à-dire passant, plus spécialement dans des contrées montueuses ; dire passage de rivière, à travers, mou pâturages; dre entre, à travers, maul lieu montueux, dre passage de rivière, viaul petit; dra entre, mat arbres, bois et pâturages; dira entre, mau montagnes et pâturages, dra entre, man habitation et montagnes ; dra passage, man petit, étroit.
Cette rivière reçoit : Le Cordel ou Lieutelt dont la source est sur la commune de Galluis-la-Queue.
Le Ru de Chavenay ou Gally2 qui a sa source près de Fontenayle-Fleury2.
Le Tremblay3.
Le ruisseau de la Coquerie4.
Et le Maldroit qui prend sa source dans les bois de SainteAppoline5.
14° La Vaucoitleurs6 formée de la réunion de plusieurs ruisseaux qui se rassemblent sur le territoire de Septeuil, près des maisons du Bas-Courgent, et dont l'une des sources principales est celle de Saint-Odo, à Boissets.
Cette rivière reçoit : Le Ru de Flexanville7.
Le Ru de Prunay-le-Temples.
Le Ru d'Orgerus9 passant à Moyencourt10.
Le Ru de Leuze11.
Le Ru de Montchauvet ou des Trois-Fontainest2.
Le Ru de Longnes ou de Houville13.
1. CORDEL, LIEUTEL, del petites et nombreuses, cor courbures, sinuosités, del petite, cor vallée, tel petite, liw rivière, tel vallée, liw fertile.
2. CUAYENAY et GALLY, ay petit, en rivière, chav commencement. y source, grill abondante, ly petit, gai lit de rivière, y contrée, gall fertile.
3. TREMBLÂT, bla-y petite rivière, trem passage, de là dans les anc. mon., Irema passage.
4. La COQUERIE, e de, ri rivière, e qui est, cock commencement, tête, origine, e prés, cri habitation, cock source.
5. Le MALDROIT, droit à travers, mal bois, pierres, rochers, côtes, montagnes.
6. VAUCOULEURS, eurs, wrch contre, dans, cwl enceinte. habitation, bergeries, case, cabane, chaumière, vau origine, source, commencement, em's, torch au-dessus.
civl vallée, vau source, SAINT-ODO: source consacrée, o eau, rivière, od source, saint consacrée ; o rivière, od commencement; o herbes, prairies, od excellentes.
7. Ru de FLEXANVILLE, le avec, vil source, origine. commencement. an ruisseau, rivière, flex, flech portion, fragment et courbure, sinuosité.
8. Ru de PRUNAY, ay plusieurs, prun source.
9. ORGERUS, us petite, ger rivière, or origine, commencement;us rivière, ger auprès, or source; us commencement, qer belle, or vallée.
10. MOYENCOURT, cwrt enceinte, en auprès, mwy eau, ruisseau; court auprès, en petit, muy ruisseau.
11. LEUZE, e prés, leuz, lwz ruisseau, rigole; e avec, leuz, lwz vitesse et inondation.
12. TROIS FONTAINES et MONTCHAUVET, vet auprès, milieu, chau creux, vallée, mont source et embouchure de rivière; es auprès, tain habitation, fon sources, trws, très, tros abondantes.
13. Ru de HOUVILLE, LOGNES, LONGNES, nés prés, log, long creux, vallon, bois, landes, HOUVILLE, le auprès, vil bois et côtes, hou eau, eau par ondées, pluies subites.
Toutes ces rivières et leurs affluents sus-mentionnés, versent leurs eaux dans le bassin de la Seine.
Celles ci-après se répandent dans le bassin de l'Eure1 : , il) Le Prunay2 qui a sa source entre Sonchamp et Craches.
2° La Guesle3 qui prend sa source à Poigny.
Cette rivière reçoit : La Drouette4 qui a sa source dans la forêt d'Yvelines , et qui est grossie de l'Orphin5.
La Guéville ou le Gazeran6.
Et le ruisseau Lhermeray7.
3° La Vesgre8 qui sort des marais de la forêt de Saint-Léger, et qui reçoit l'Obton ou Opton9 dont la source est à Saint-Projet (Eure-et-Loir), et la petite rivière de Saulx10 qui prend sa source à Richebourg.
4° Et le Radon ou Borfon11, dont la source est près de Neauphlette.
CANAUX
Le canal de r0urcqi2t dérivation de la rivière de ce nom, passe sur le territoire de Seine-et-Oise, et l'Ourcq prend sa source au-dessus de la Fère-en-Tardenois13-14.
1. EURE : regrande, forte, eu rivière, re en grand nombre, eu sources et ruisseaux.
2. PRUNAY, ay plusieurs, petites, prun sources.
3. GUESLE, le dans, gwes bois et pâturages, le petits, gwes bords et rivages, le lieu, gwes agreste, sauvage.
4. DROUETTE, e dans, ett épais, drw bois, forêt, e en, ett quantité, drw obstacles, empêchements et sinuosités.
5. ORPHIN, phin clair, limpide, or source, ruisseau, fin agréable, or contrée.
6. La GUEVILLE ou le GAZERAN, an eau, ruisseau, er le long, gaz prairies, pâturages, le avec, wil ruisseau, gwe deux.
7. LHERMERAY, ce ruisseau prend sa source dans les bois de Biennouvienne, e dans, enn long, grand, wi bois, w cause, origine, commencement, bienn lit de ruisseau, canal, étang; ay source, mer rivière, her, thier rapide, impétueuse.
8. VESGRE, dans les anc. mon. vegeria, ia eau et jonc, er le long, veg terre, champ.
prairie, pâturage, a avec, ri ruisseau, e dans, veg champ, pâturage, re rivière, veg petite, re contre, veg plaine, terre et pâturage, gre beaucoup, ves contours, circuit, gre marécageux, tourbeux, ves pâturages.
9. OBTON, OPTON, ton rivière et vallée, ob, op source, origine.
10. SAULX, SAWLCH, sources.
Il, RADON, RODON, on rivière, rad, rod petite, on eau, rivière, rod, rad courant et rapide, rado en theuton, vite, prompt.
12. OURCQ: wrch rivière, bassin, canal, furieux et contenu, arrêté et renfermé.
13 FÈRE, fer château, forteresse, e prés, fer confluent, étang, marais.
14. TARDENOIS, ois, wis pâturages, den forêts, tar chênes.
ÉTANGS ET MARAIS
Parmi les étangs on remarque ceux de Saint-Quentin1, de Saint-Gratien2, de Saint-Cucufat3, de Saint-Hubert4, des Bré- viaires5, de Saclay6, de Villedavray7 et de Toussus8.
Et parmi les marais : ceux de Saint-Vrain9, de la vallée de là Juine et de la vallée d'Essonne, des environs de Mennecy, des cantons de la Ferté-Alais et de Milly, au-dessus de Sucy; et les marécages de Porche-Fontaine, de Glatigny et de Choisyaux-Bœufs, près de Versailles.
SOURCES D'EAUX MINÉRALES
On cite les sources d'eaux minérales de St-Remy-l'Honoré , de Bierville, d'Enghien, de Saint-Germain-en-Laye, de PorcheFontaine, de Montlignon et d'Abbecourt.
1. SAINT-QUENTIN, ou étang consacré, tin retenue, arrêtée, ken eau; in dans, kent circuit, Saint consacré; Quentin nom d'homme dont les latins ont fait quintinus en y ajoutant le us superlatif vient des deux mots gaulois, tin puissant, kin, ken chef; comme nom de lieu, il a entr'autres significations, celle de marais, étang, etc., aussi est-il très-commun dans notre pays; Saint-Quentin-les-Marais (Marne), Saint-Quentin-des-Iles (Eure), Saint-Quentin-des-Prés (Oise), etc.
2, SAINT-GRATIEN, signifie grand lac consacré: tien, cien grand, beau, gra lac, marais. Saint consacré; Gratien nom d'homme veut dire: dont la grâce est admirable; tien, cien éclatante, parfaite; gra grâce, bonté, amitié, etc.
3. SAINT-CUCUFAT, CUCUFAT ou CUCUPHAT est aussi synonyme d'étang, at auprès, cuph, cufbassin, canal, tout ce qui contient quelque chose,cw eau, cupha dans les anc.
mon. est un gobelet, une tasse. Kuffa en polonais, kuffe en allemand, une cuve; cucufa dans les anc. gloss: est un chapeau. un bonnet, et cucufatus celui qui est couvert d'une cucufa; cupha vase, cucufa chapeau, c'est au résumé un creux, un objet qui peut contenir quelque chose et c'est le sens figuré de creux. bassin, canal, étang etc., Saint consacré.
4. SAINT-HUBERT, synonyme d'étang, ou amas d'eau, bert quantité, amas, hu eau; bert arrêtée, enfermée, hu eau, saint consacré; Hubert nom d'homme, signifie: qui a des possessions étendues, bert possessions, richesses, hu beaucoup, grandes, étendues.
5. Les BREVIAIRES, es contrée, air auprès, wi eau, bre enfermée, enclose, retenue.
6. SACLAY, lay beaucoup, sac eau dormante, marais, lac, étang, clay retenue, enfermée, sa eau.
7. VILLEDAVRAY, ray amas, abondance, dav eau le dans, près, wil bois.
8. TOUSSUS, amas d'eau, sus eau, tws amas.
9. SAINT-VRAIN, vrain source, étang, lac, marais, Saint consacré.
BOIS ET FORÊTS
Les principales forêts sont celles de : Coye, Carnelle, IsleAdam, Montmorency, Bondy, Saint-Germain-en-Laye, Marly, Senart, Rougeau, Séguigny, Linas, Yvelines, Dourdan, l'Ouye, Alluets , Quatre-Pilliers, Rambouillet.
Et les bois principaux: ceux de Bonnet-Saint-Denis, traversés par le canal de l'Ourcq, Notre-Dame près Sucy-en-Brie, GrosBois, Verrières, Meudon, Fausses-Reposes, Vésinet, Maubuisson près Bessancourt , Cassan , Ronquerolles , des Fontaines près Nainville, Guigneville, des Montis près Auvernaux, de Misery et Beaumont, des Carres et des Charmeaux, d'Auvers SaintGeorges, la Charmoise, Biennouvienne, Gazeran, la Pommeraye, Vilpau, la Forêt-Verte , la Celle , Sonchamp, Rochefort, des Maréchaux , de Batonceau , de Sainte-Menre, de Breau, du Plessis, Freneuse, Rosny, de Vaux, d'Hazeville et Lainville, Verneuil, Breval, Civry, des Longues-Mares, de la Marreronde, de la Serqueuse , de Trappes , Sainte-Appoline, des Clayes , d'Arcy, de Beynes et de Satory.
Autrefois sur les montagnes entre Sannois et Argenteuil, s'étendant vers Cormeilles, il existait une forêt appelée Cormoletus1, mentionnée dans un diplôme de Childebert III, de l'an 697 ; la forêt de Cruye2 se réunissait anciennement à celle des Yvelines3, au point où est situé Mon treuil près Versailles ; dans la forêt de Marly, il existe encore un champtier qui porte le nom de bois du vallon de Cruye ; cette antique forêt des Yvelines se prolongeait jusqu'à la Seine, et les villages épars dans ses profondeurs étaient presque sans communication entr'eux.
1. CORMOLETUS, us contrée, pays, région, et avec, mol beaucoup, mola en basque, multitude, cor bois, cor dans les anc. mon., chêne, kora forêt en turc.
2. CRUYE, e dans, cruy boue, marais, amas de pierres; e avec, cruy huttes, chaumières, cabanes.
3. YVELINES, es qui est, lin lieu sacré, lieu consacré, e dans, yw la contrée; es lieux,.
habitations et pâturages, temple, in dans, yvel forêt. -
SOMMETS PRINCIPAUX
Les principaux sommets sont: les Alluets, Millemont, Montlhery, le hameau de Malvoisine, le Pic-d'Ory, Saint-Martin-duTertre, le Tertre-Saint-Denis, Houdan, le moulin de Saint-Blaise, Torfou, Mespuy, le Calvaire, Montmartre et la butte St-Chaumont.
VINS
Xes vins les plus estimés sont ceux de : Taverny, Triel, Limay, Follainville , Poissy , Andresy , Chanteloup , Septeuil, Rosay, Dammartin , Marly, Sèvres, Garancières , Argenteuil, Sartrouville, la Ferté-Aleps, Deuil, Montmorency, et les vins.
blancs d'Auteuil, Orvilliers et Prunay-le-Temple.
VOIES DITES ROMAINES
Parmi les voies romaines étaient celles de : Paris à Orléans par Saclas.
Paris à Beauvais par Arthieul et Pontoise.
Paris à Évreux par la Garenne, Mantes, Rosny et la Villeneuve-en-Chevrie.
DÉPARTEMENT DE LA SEINE
PARIS
CHAPITRE PREMIER
PARIS SOUS LA DOMINATION ROMAINE
Ce qu'était Paris aux temps de la Gaule indépendante, nul ne le sait, aucun document n'est venu jusqu'à ce jour éclairer l'histoire complètement muette à cet égard; mais le Robinson, qui, le premier, vint aborder dans cette Ile, eût une heureuse idée; derrière lui sur la rive gauche du Fleuve qui, de toutes parts protégeait son humble retraite , il touchait au MontCetard, garni du gwyd1, la plante inspiratrice, dont la liqueur, awen2, était synonyme de génie poétique, et que, CERNVNNOS répartit dans la Gaule en même temps que les autres dons de sa création. Devant lui, sur la rive droite, le Bièvre3 et l'Urus4 étaient abrités par des forêts et des marais, s'étendant jusqu'aux montagnes d'où lui apparaissait le Dieu Heola, aux brillants Rayons qui ressemblaient à la teinte enflammée de son épaisse chevelure.
Cette chaine de montagnes depuis les hauteurs de Bercy jusqu'à celles de Chaillot, présentait une forme circulaire qui
1. GWYD, plants et ceps de vigne.
2. AWEN, vin, jus, liqueur.
3. BIÈVRE, re dans, contre, ev eau, marais, rivière, bi nourriture et habitation.
4. URUS, us très, ur fort; us grosse, ur tête.
5. HEOL, tirAWL, HOEL, soleil, l'âme universelle.
s'harmonisait avec les pieux sentiments des Gaulois , dont le Cercle était le Symbole si essentiellement Religieux.
Au dessus de l'ile, se jetaient dans la Seine, la rivière de Bièvre et le ruisseau qui, venant des coteaux de Bagnolet et de Montreuil, creusa ce qu'on appelle la vallée de Fécamp ; au-dessous allait aussi se joindre à ce fleuve, au bas de la hauteur de Chaillot, un autre ruisseau qui descendait de Menilmontant.
Sans doute la Cité1, comme tout ce qui commence , n'eût qu'une importance très-secondaire, mais la beauté des sites qui l'environnaient, et sa position favorable à la défense et à la navigation, attirèrent de nouveaux et nombreux habitants ; Jules César, dont elle avait déjà fixé l'attention, y convoqua une assemblée générale des nations gauloises , et parvint à y réunir les principaux de la Gaule. L'an d'ensuite, les Gaulois, sous la conduite du vieux Camulogène2, levèrent l'étendard de l'insurrection, mais malheureusement ce chef et une grande partie de ses troupes périrent dans le combat qui se livra près de Lutèce, contre les légions de Labienus3.
Lutèce et le territoire qui l'environnait, fournirent aussi leur contingent au siège d'Alise, et quand ce dernier boulevard de la nationalité gauloise eût disparu , l'histoire se tût pendant plusieurs siècles sur les Parisiens et leur Lutèce.
César, et avant lui, nul écrivain n'en avait parlé, La mentionne comme une place forte des Parisiens , mais alors Vauban était inconnu, et les Gaulois appelaient Forteresse tout emplacement défendu seulement par la nature, ou qui, avec l'aide de la main de l'homme, pouvait offrir la moindre résistance ; Elle n'était pas même du temps de Julien protégée par un mur d'enceinte, car cet empereur, dans son Misopogon4, après avoir nommé sa chère Lutèce, ajoute : « elle est entièrement entourée « par les eaux de la rivière, et située dans une île peu étendue, « où l'on aborde de deux côtés par des ponts de bois. »
1. CITÉ, té maison, habitation, ci ensemble, réunion.
2. CAMULOGÈNE, c'est-à-dire de très-illustre naissance, e de, gen naissance, o très, camul, illustre, ul haut, cam, degré.
3. LABIENUS. c'est-à-dire très-humain dans le combat; us très, en, humain, généreux, i dans, lab combat.
4. MISOPOGON, on grande, pog, élévation, noblesse, o dans, mis pensées, réflexions.
Lutèce, lutetia., lenketia et loutouhezi, noms qui nous sont révélés par l'histoire de cette cité, indiquent une situation dans une contrée agréable; lutece : ece contrée, lut agréable, belle, remarquable, de là notre mot luth instrument à sons harmonieux ; leuketia : a dans , ti contrée, leuk-e qui est agréable, loutouhezi: i dans, liez région, w très, hvt remarquable; lutetia: a dans, ti contrée , lut-e qui est agréable, de là luthar beau en irlandais ; lut dont les latins ont fait lutum, signifie aussi : boue en gaulois, mais il exprime par cela même, de la terre, du limon, et indique alors la matière dont était formée l'ile de Lutèce, c'est-à-dire exempte de rochers comme le sont du reste presque toutes les iles de la Seine ; lut dans sa signification de boue, n'eût pas suffi pour une dénomination locale, c'était une circonstance trop accidentelle et qui nécessairement disparaissait lors des temps de sécheresse.
Lutèce marque encore une Peuplade campée au bord d'une rivière, e auprès, ec eau, rivière, lut tribu, peuple, et camp, enceinte.
Et lutetia un Lieu protégé; a auprès, ti emplacement, lut-e qui est protégé, défendu.
On communiquait à l'ile de la Cité, par deux ponts en bois, établis sur l'une et sur l'autre rive de la Seine ; Dulaure pense que le petit pont où aboutissait la voie dite romaine venant d'Issy, était à la place de celui que de son temps, on nommait Pont Saint-Michel ; que cette voie romaine passait dessus, et qu'elle traversait sans détour l'ile de Lutèce jusqu'au grand pont ; le grand pont occupait à peu près l'emplacement du Pont-au-Change.
Pour arriver du petit pont au grand pont, la route suivait la ligne du Marché-Palu, se détournait à gauche et se continuait dans la direction de la rue de la Calandre , qui aboutissait à la Place du Commerce.
Marché - Palu indique un petit enclos au bord de l'eau ; u rivière, pal au bord, lu enceinte, pa petite, u lieu, pal clôture en pieux, en troncs d'arbres; de là le vieux mot français palis, enclos de pieux, le moderne palissade et le vieux français paleter qui signifiait : combattre aux palissades ou pieux dont une ville était entourée.
Dulaure dit qu'il est présumable qu'il existait du temps de la domination romaine, au bord de la Seine, sur l'emplacement du Quai aux Fleurs, une Prison dont parle Grégoire de Tours, nommée par l'auteur des gestes de Dagobert, carcer Glaucini, prison de Glaucin, et qu'une Tour voisine de cette prison ou qui en faisait partie se nomma d'abord tour de Marquefas, puis tour Roland.
Glaucin indique en effet une prison , et marque en même temps sa situation auprès de l'eau ; cin qui cache, qui renferme , glaw mal, souffrance, peine de corps, peine d'esprit, détresse, affliction ; cin attache, lien, glaw menottes ; cin touchant, joignant, glaw eau, rivière.
Tour Roland signifie: haut édifice avec Horloge, and édifice, rol haut, élevé, and avec, rol horloge, de là rolaich en breton, horloge de sable, de rol rouleau, ordre de choses qui se suivent, and couler, marcher avec, rol ordre, suite.
Et Marquefas exprime une Forteresse au bord de la rivière avec indication du temps qui s'écoule, autrement dit avec horloge ; fas demeure, forteresse, e eau, rivière, mark au bord; fas durée , temps, espace , transition , son, bruit, mark-e en indice, marque, signe, évidence.
Le 16 mars 1711, en creusant sous le chœur de l'église cathédrale de Notre-Dame, on découvrit neuf grosses pierres cubiques, offrant sur leurs diverses faces des bas-reliefs et des inscriptions.
La plus grande de ces pierres avait un peu plus de trois pieds de hauteur, et la plus petite un pied et demi environ ; une d'elles, dont trois faces étaient chargées de reliefs, offrait sur la quatrième, une inscription dédicatoire en latin se traduisant par : « sous Tibère César Auguste, les bateliers a parisiens ont publiquement élevé cet autel à JUPITER1, très« grand, très-bon. »
Les trois autres faces de la même pierre portaient chacune un bas-relief; le premier avait pour sujet deux figures d'hommes à mi-corps armés de piques et de boucliers de forme elliptique, ayant l'attitude d'hommes en marche.
1. JUPITER, er de, pit la vie, l'existence, le monde, le genre humain, la nature, l'abondance etc., ju le dieu, le maître, le souverain, l'ordonnateur, le dispen- sateur etc.
Sur une autre face, un second bas-relief, mieux conserve, présentait trois soldats barbus , armés de piques et de boucliers en forme de losanges, à pans coupés ; l'un d'eux se faisait remarquer par un grand cerceau qu'il portait sous le bras droit ; au dessus du bas-relief était ce mot : Evrises.
Le troisième bas-relief offrait pareillement trois figures à micorps ; deux se présentaient de face, une troisième de profil regardant les premières et semblant leur adresser la parole ; audessus on lisait : Senani v ilum.
Une deuxième pierre avait sur ses deux faces, deux figures à mi-corps qui se ressemblaient ; toutes deux avaient la main.
gauche armée d'une haste; chacune avait le bras droit élevé sur la tête d'un cheval ; au-dessus d'une de ces figures on lisait : CASTOR. Au-dessus de l'autre, la fracture de la pierre n'avait laissé aucune trace d'inscription, mais d'après la parité de ces deux figures le nom de l'autre devait être POLLUX.
Une autre face de la même pierre présentait le buste d'une divinité, le front chauve, armé de deux cornes élargies et fendues à leur extrémité comme celles d'un cerf.; de chaque corne pendait un anneau, un autre petit anneau était passé dans l'un deux. Le menton de cette figure était barbu, au- dessus on lisait: CERNVNNOS.
Le bas-relief de la quatrième face de cette pierre a pour sujet, un homme à mi-corps, tenant en main un instrument dont il menace un serpent qui s'élance sur lui ; au-dessus était cette inscription : Sivier.
Une troisième pierre plus forte en dimension, offre sur une de ses faces, un taureau couvert de l'étole sacrée, trois grues sont placées, l'une sur sa tête, les deux autres sur son dos ; l'inscription de ce bas-relief est : tarvos trigaranvs.
Sur une autre face de la même pierre était une figure en pied, tenant de la main droite un marteau et de la gauche des tenailles ; l'inscription portait : VOLCANVS.
Sur la troisième face est une figure d'homme barbu, il s'appuie d'une main sur une haste, à ses pieds est une aigle éployée; l'inscription portait: Jovis.
La quatrième face de la même pierre offrait un homme barbu, levant de la main droite un instrument tranchant au-
près d'un arbre dont il semble abattre les branches ; on lisait au-dessus : Esvs.
Les pierres de ce monument doivent être placées au Palais des Thermes, et ces bas-reliefs se trouvent gravés dans les Mémoires de l'Académie celtique, nO 2.
De l'agencement des mots dans le langage de nos ancêtres, il résultait ainsi que nous l'avons déjà dit, des significations multiples qui, toutes, s'appliquaient néanmoins aux objets qu'ils voulaient désigner. Par suite d'une combinaison remarquable, ces diverses inscriptions attestent d'abord l'existence du monument , son utilité et sa situation ; c'est ainsi que leur traduc- tion est d'abord.
Evrises: es temple, édifice, ris au bord, ev île, eau, rivière.
Senani v ilum; um grand, il temple, v dans, ani île, sen agréable, belle, sainte , vénérée, consacrée.
Castor ; tor divin, cas lieu, enceinte; tor rivière, cas auprès.
Pollux ; lui brillant, pol temple , édifice ; lux rivière , pol au bord.
Cernvnnos; os, vs qui est, nvnn sacré, consacré, de là nonnus dans la basse latinité, saint, et comme les religieux et religieuses font profession d'une vie plus sainte, on se servit de ce terme pour les désigner ; on appela un religieux nonnus et une religieuse nonna, d'où sont venus les anciens termes français : nonne, none, nonnain ; cer demeure , enceinte , temple ; vs, os demeure , de là osb en gallois et en breton, hôte, celui qu'on loge dans sa maison, nwrm le soir, la nuit, de là le patois de franche-comté, nonner, faire le repas du soir, cer brillant, étincelant, éclairé.
Sivier; er demeure, enceinte, i près, siv eau, rivière; er demeure, i de, siv Dieu, Seigneur, de là en Cornouailles, siva père.
Tarvos; vos temple, tar grand, éminent.
Trigaranvs ; vs édifice, an auprès, trigar bras de rivière, (ar rivière, trig bras); anws affection, mouvement de l'âme, obéissance, ar dans, trig demeure, édifice, temple, de là le gallois trigo, demeurer, habiter.
Jovis ; is édifice, temple , jow grand , éminent ; wis eau , rivière, jo auprès ; is pour, à cause de, jow Dieu, Jupiter.
Volcanvs ; us demeure, édifice , can le courant d'une rivière, vol au bord ; us habitude, de là notre expression us et coutume , can chant, cantique, vol louange, éloge, panégyrique.
Esus ; vs grand, éminent, es temple, édifice: vs près, es eau, rivière.
Puis, après avoir constaté l'existence de l'édifice, sa situation et sa destination , ces mêmes inscriptions nous démontrent l'objet du Culte et le Ministère1 des Dieux. On voit que sous Tibère les Gaulois étaient déjà loin du culte primitif; Menhir, Dolmen, Cromlech, étaient déjà délaissés ; ils ne pratiquaient plus, comme aux temps de l'indépendance, ces règles divines et fondamentales communes aux premiers peuples. « Si tu m'é« lèves un Autel de Pierres, tu ne le feras point avec des « roches taillées ; tu élèveras un autel au Seigneur ton Dieu « avec des roches informes et non polies; tu ne feras ni sculp« tures ni images des choses qui sont dans le ciel ou sur la « terre, ou dans les eaux , ou sous la terre ; tu ne les ado« reras pas et ne leur rendras aucun culte. » Le druidisme s'était laissé envahir par l'art, la forme et l'imagination de l'idolâtrie latine.
Suivant les Triades : « il y a trois unités primitives et de « chacune il ne saurait y avoir qu'une seule, un DIEU, une « VÉRITÉ, et un point de LIBERTÉ, c'est-à-dire le point où se « trouve l'Équilibre de toute opposition ; trois choses procèdent « des trois unités primitives, toute VIE , tout BIEN , toute « PUISSANCE.
La pensée Druidique nous est actuellement connue; c'est sur le système de la Triplicité que sont basées les institutions de la famille gauloise, et comme le fait remarquer M. Henry Martin, le nombre TROIS2 domine tout chez les Gaulois, les trois ordres de la hiérarchie druidique, les trois Classes de la nation, les Triades où tous les enseignements sont distribués trois par trois, les tercets des chants bardiques, les trois Rangs de la chevalerie ; on retrouve ce Nombre sacré dans les traditions parti-
1. MINISTÈRE, dans ce sens vient de min-is ter e; ter-e qui est grave, sérieux, réfléchi, rigide, austère, is dans, min idée, résolution.
2. TROIS, TRES, TROS, TRAWS, signifie aussi: beaucoup, totalité, réunion et division.
culières des diverses branches gaëliques et kymriques, comme dans les traditions générales de la Race.
Il y avait trois CERCLES de l'existence: le cercle de l'INFINI, où, excepté Dieu , il n'y avait rien de vivant ni de mort ; le cercle de la VIE et le cercle de la MORT. Ces deux derniers procédaient l'un de l'autre, en procédant tous deux du cercle de l'infini, symbole de l'Éternité et de l'Égalité.
DIEU1 dans notre ancien langage signifie : FEU et EAU, CIEL et TERRE, c'est le cercle de l'INFINI, l'être existant par soi-même, le cercle de la CRÉATION ; avec la Création arrive l'Homme, il vit, il meurt, mais la mort n'était pour les Gaulois qu'un accident, un milieu dans une longue vie, et le dogme de l'Immortalité fait que les deux autres cercles n'en font qu'un, et ne font qu'un avec le cercle de l'infini qui est Dieu, et ces trois Cercles ne sont pas trois Dieux; Ce mystère druidique fût transmis au Christianisme qui nous l'a religieusement conservé sous le nom de mystère de la Sainte-Trinité, et Trinité signifie: trois dans un cercle, e dans, nyth ciel et cercle, tri trois.
La Vie et la Mort, deux cercles procédant ensemble du premier, c'est la Vérité, l'Affirmation de ce qui Est, c'est le BIEN et le MAL s'offrant d'abord à l'Homme qui peut suffisamment juger et choisir, et s'attacher suivant sa volonté à l'une ou à l'autre alternative, grâce à Dieu qui est — LA PIERRE DE L'ÉQUILIBRE, — symbole du Dieu Liberté , et ces mots : Pierre de l'équilibre sont la traduction de AtENHIR, hir équilibre, men pierre qui fit place à CALVAIRE ayant la même signification, e de, wair l'équilibre, cal pierre.
Ces Trois Cercles qui n'en font qu'Un et dont l'Arc-en-ciel nous offre l'image, sont l'explication du mot CERNVNNOS inscrit sur une face d'une des pierres trouvées dans la Cité ; cernvnnos signifie : qui est le seul, le vrai cercle, l'Infini; os qui est , vnn l'unique, le seul, le vrai, de là nos mots un , unique, cern cercle, l'infini, de là dans les anciens glossaires cernuus grand, élevé, infini ; et c'est aussi avec le menton barbu et avec le cercle au-dessus de la tête que nous est représentée la Première Personne de la Sainte-Trinité.
2. DIEU, en gallois, ce qui est certain.
1. os, à Tréguier est encore la 3e personne du verbe être.
Cernvnnos.
Les deux cercles de la vie et de la mort, procédant l'un de l'autre, sont l'expression de la Renaissance périodique de tous les êtres, et le Christianisme a placé comme le Druidisme dans la nuit du Premier Novembre, nuit pleine de mystères, l'ancienne Commémoration des Morts. Suivant les traditions bardiques, c'était dans cette nuit du premier novembre que les Druides se réunissaient autour du PÈRE-FEU, feu perpétuel, qui brûlait dans leurs Milieux sacrés, et qui était gardé par un PontifeForgeron ; ils l'éteignaient et à ce signal, dit Henry Martin, de proche en proche, s'éteignaient tous les autres feux ; partout alors régnait un silence de mort et la nature entière semblait replongée dans une nuit primitive; tout-à-coup le Feu jaillissait de nouveau sur la Montagne Sainte, et des cris d'allégresse éclataient de toutes parts ; la Flamme empruntée au père-feu, courait de foyer en foyer, et ranimait partout la vie.
Esvs dont le nom est inscrit sur l'une des pierres de cet autel, est la personnification, du Père-Feu et l'expression des deux principes de la Vie et de la Mort ; us père, es feu, de là es en hébreu,
esa en chaldéen, esta en syriaque, feu, estia en grec, foyer, endroit où l'on fait le feu, essa en theuton, esse en allemand, fourneau.
Dans une ouverture circulaire de cette pierre, se trouvaient encore des charbons et de l'encens ; us signifie aussi encens et es charbon, de là eysa, charbons allumés en islandais.
Esvs est l'expression des deux principes de vie et de mort; vs commencement, principe, es vie, existence, et mort, destruction; Tel est le Feu lui-même; et d'esus, principe de destruction est venu le breton esus, eusus qui signifie : le terrible, l'effroyable.
Esus ou Hesus est donc le feu, le soleil, le génie, la liberté.
C'est la vie, le jour, le bien, la force, le courage, la vérité.
C'est la mort, la nuit, le mal, la peur, le joug.
D'esus, père-feu; et principe de vie et de mort, du bien et du mal, procédant de Dieu, l'infini; procéderont à leur tour, les autres Dieux de la mythologie gauloise, et chacun d'eux aura son temple et ses Prêtres.
Puis, et comme procédant également des trois cercles de
1. GÉNIE, ie vrai, véritable, gen science; tout ce qui est beau, tout ce qui brille, tout ce qui a de l'éclat.
Père-feu.
Esus.
l'existence, le VIN, cette liqueur divinisée, principe de la force et cause de la faiblesse, qui fait le génie1 et la stupidité, l'inspiration et l'abrutissement, le bien et le mal, la vie et la mort, prendra aussi le nom d'esus, us liqueur, es bonne et qui cause le mal ; il aura aussi ses Prêtres et ses Temples, et quand le paganisme disparaîtra, la Divination du vin continuera de subsister, le christianisme l'admettra dans ses églises où ses Adorateurs par excès de dévotion feront toutes sortes de libations et de bacchanales ; il l'admettra sous la sainte qualification de Sang de Dieu, c'est-à-dire de liqueur la plus pure venant de Dieu, dans la célébration de ses Mystères de la sainte Messe, comme il y admettra le Feu qui fera brûler son encens, comme il y a admis la représentation de Dieu, du Cercle de l'Infini dans la sainte Hostie qui en est l'Image, tant il est vrai que sous quelle que forme que ce soit le Monde tourne toujours dans le même Cercle.
Le SERPENT que la nature a si bien disposé pour figurer le Cercle, et son nom l'indique : pent cercle , ser parfait, était considéré, la Genèse le dit et son nom l'exprime, pent mauvais, ser guide, comme le génie du Mal et le christianisme en fit aussi l'expression du Péché originel, pent tache, ser première, originelle. Si nous reprenons le langage des druides dont-il était un des emblêmes mystiques, nous verrons que c'est encore un Symbole des trois Cercles de l'existence, œuf de serpent signifiera: Premier principe de la vie, pent premier, ser principe, de de, wf la vie; Premier gardien du feu, pent principal, ser directeur, gardien, de du, wf feu; par cela même qu'il était le symbole de l'immortalité , il procédait du cercle du bien et du mal; aussi dans ce langage signifie-t-il encore: mauvais début dans la vie; pent mauvais, ser commencement, de de, wf l'existence ; mauvaise étoile, pent mauvais, ser guide et étoile, de là notre façon de parler: être né sous une bonne, sous une mauvaise étoile ; et chute première de l'orgueil, pent chute, ser première, de de, wf l'orgueil; enfin nous y retrouvons aussi les menaces faites à la Femme dans la Genèse, pent naissance et enfantement, ser race, lignée, de avec, wf pointe de douleur, douleur vive.
Sur une des pierres de l'autel à Jupiter, un Serpent semble
Sivier.
s'élancer contre un Être à figure barbue qui s'apprête à le frapper, et ce bas-relief a pour inscription: SIVIER; sivier signifie d'abord : er combat, i contre, siv la divinité, et il indique ensuite que le Génie du Mal va rentrer dans le Néant, er serpent, génie du mal, i dans, siw ténèbres, obscurité.
Dragon et Griffon étaient synonymes de serpent, et nous rapporterons au chapitre: Paris moyen âge, quelques Rites et coutumes qui furent amenés par le triomphe du principe du bien, sur le principe du mal La FORCE, celle qui protège et celle qui assujétit, a son emblême sur l'une des pierres de l'autel à Jupiter sous les traits du Taureau et des trois Grues ; Tarvos: os qui est, tarw le taureau, Est la bravoure dans le combat, os courage, de là os en vieux français, hardiesse, tari) combat, et Tarvos avec l'étole c'est la Force qui se range tantôt du côté des plus faibles en les protégeant, tantôt du côté des vainqueurs ; car l'Etole qui figurait dans l'accomplissement des' mystères du Paganisme , comme elle figure maintenant dans ceux du Christianisme, signifie tout à la fois : Protection générale, e de, ol tous, et défense, protection, secours, assistance; et Joug universel, e qui est, ol universel, et joug, asservissement, et tarvos outre qu'il signifie taureau et courage, exprime encore: os qui est tarw la force, la terreur , l'épouvante, la foudre , le tonnerre, de là tarwu en gallois, effrayer, épouvanter, mettre en fuite, abattre, renverser; de sorte que Taureau de Bel équivaut à dire : foudre de guerre, la foudre du Seigneur, bel maître, seigneur, bel fer, guerre, combat, de là bellum latin, tarw tonnerre et foudre ; aussi le Taureau était-il l'emblême solaire et l'emblême guerrier; aussi le chant des séries (Barzaz Breis, tome 1er page 9), parle-t-il du bel-tan, feu de Bel, feu du Combat allumé au mois de mai sur la Montagne de la Guerre; quant à Belenus nom d'Appollon chez les Gaulois au rapport d'Ausone, il vient de belen qui signifie beau et blond, C'était son épithète ordinaire comme les poètes disent encore le Blond Phœbus, us lumière, faeb belle, splendide, de là feabhus en irlandais beauté, splendeur.
Trigaranos : garan grues , tri trois ; os qui est, an l'oiseau , gar prudent et protecteur, tri au plus haut degré; et us œil, vigilance , an habitude , gar défense , prudence, protection,
Tarvos.
Trigaranos.
de là en gallois gwarant libérateur, sauveur , protecteur , tri au suprême degré ; aussi la Grue était-elle chez les Anciens l'un des symboles de la prudence et de la vigilance. De la réunion de ces deux qualités résulte la facilité de la défense; la Force unie à la Prudence, le courage qui veille, c'est la meilleure des Protections ; c'est pourquoi dans le bas-relief le taureau est accompagné des trois grues, et cette association du taureau et de la grue était commune au culte d'Appollon et au culte de Bel ; elle se retrouve sur des médailles gauloises et sur des monuments grecs.
Les autres Dieux figurant dans les bas-reliefs sont: Jovis, Volcanvs, Castor et Pollux. Ils font partie de la Mythologiel latine, mais leurs noms sont composés de mots Gaulois ; rien de plus naturel ; les aventuriers qui fondaient Rome s'installaient dans un pays dont les habitants descendaient de la famille gaëlique, ils devaient en prendre la langue, puisque, jeu de mots à part, ils en prenaient les femmes.
Jovis était dans Rome le Cernvnnos des Gaulois ; l'alliance forcée ou agréée des deux Peuples devait amener la réunion de leurs dieux dans le temple de Lutèce. Jowis, signifie comme cernvnnos, qui est le Ciel et la Terre, qui est le Feu et l'Eau; qui est Dieu, qui est l'INFINI, is, qui est, jow, ciel, terre, eau et feu; il est toujours Jeune, toujours vigoureux, vis, toujours, jo, jeune, fort, vigoureux, aussi renouvelle-t-il sans cesse le Monde ; dans les triades et dans les chants des Bardes, le feu et l'eau servent à ce Renouvellement, eau et feu se retrouvent dans jovis, comme dans esus.
Jovis qui est dieu comme Esus est comme lui le Principe du bien et du mal avec Dieu pour Équilibre, et ces idées disparâtes, opposées, que nos Pères se faisaient de Dieu, nous les avons toujours conservées ; c'est Dieu qui nous récompense et c'est Dieu qui nous punit, l'air qui vivifie et la foudre qui tue, nous le reportons à Dieu. Jo, io, iw était synonyme de vach signifiant plein et vide, abondance et stérilité, conséquence de la réunion du bon et du mauvais principe ; ceci nous explique comment la mythologie païenne a pu dire que io, l'amante de Jupiter, fut
1. MYTHOLOGIE, ie la véritable, log science, connaissance, o de, myth le feu. le soleil, la nature, le cercle, le ciel, etc.
Jouis.
changée en Vache, et nous ramène au songe des sept Vaches grasses et des sept vaches maigres du Pharaon expliqué par Joseph; et io surnom de Bacchus, veut dire: le Puissant, le Dieu-Bacchus, dont le culte comme symbole de la vie et de la destruction, était déjà très-ancien chez les Étrusques..
Le chef de l'Église catholique a pour titre : Souverain PONTIFE, mot dont l'une des significations est: Gardien du Feu, e du, tif feu, lumière, intelligence divine, pon directeur, intendant, gardien; un Pontife-forgeron chez les druides était le gardien du Père-Feu, et le paganisme avait admis aussi un Dieu-forgeron; comme tous les autres dieux il procédait de l'infini, et ses occupations se trouvaient partagées entre le bien et le mal ; il forgeait les instruments de l'Agriculture, comme les armes de Guerre et le nom de VOLCANVS nous l'indique; vs herse et instruments d'agriculture, dard, trait, flèche et armes de guerre, an habitude, vole couper, tailler, courber, frapper, forger, souffler.
Et VULCAIN signifie: courbé et boiteux, cain boiteux, vul courbé, c'est ainsi qu'on représente ce dieu ; mais ce nom indique aussi ce à quoi il passait son temps : cain toute pointe de fer, vul faire cuire, faire chauffer, et le v se changeant en f les latins en ont fait leur fulmen foudre et fulgur feu.
CASTOR, dont le nom est inscrit sur la deuxième pierre, est le Dieu qui avait mission d'Agiter les Cercles de l'univers; le globe ayant deux hémisphères, on dût soit pour diminuer sa tâche, soit pour mieux répandre ou doubler l'Agitation, lui adjoindre un dieu qui lui ressemblat, ce fut POLLUX dont l'image était sur la même pierre; tous deux sont de courageux et d'habiles guerriers, ils suivent les combats avec le cheval c'est-à-dire avec la force et l'intelligence, al haute, grande, chev force, intelligence.
Les noms de Castor et de Pollux indiquent les qualités et les fonctions de ces Dieux : Castor; tor cercle, cas action d'agiter, de faire du mouvement; tor marcher, suivre et diriger, cas guerre, combat, cluw en persan guerre, combat, querelle, casan en chaldéen corriger, et de là cassine, castine en vieux français, et castille en franche-comté; Tor Dieu, de là tor, thor dieu en islandais, en suédois, en danois et en anglais, cas jeune, fort, vigoureux, courageux.
Pollux: lux, lwch guerrier, pol Habile, et c'est encore le nom
Volcanvs.
Castor et Pollux.
qu'on donne au Diable en Basse-Bretagne, pol impétueux, remarquable, de là polosus illustre dans les anc. mon., lux intelligence, pol prudence.
Evrises se trouve sur un bas-relief où figure un cerceau c'est-àdire le Cercle, il indique la promptitude et la générosité dans le combat, c'est-à-dire la colère et le calme, l'offense et le pardon, le bien et le mal, es dans, ris combat, guerre, de là dans les anc.
mon. Riscus danger, et rhyswr en gallois et en cornouailles, héros, champion, soldat, ev prompt et généreux.
Sur la première pierre de l'autel est cette inscription : senani v ilum: ainsi que nous l'avons déjà vu, cette phrase signifie: grand temple dans une île sacrée; c'est la situation de l'édifice; Austérité dans les paroles, rigidité dans les serments, c'est ce qu'on remarque dans cet édifice, ilum hylwm, sévère, austère, rigide, v parole, discours, jurement, serment; i dans, sen-an édifice consacré, Et à qui en appartient la direction? aux Druides c'est-àdire aux plus vénérables, aux hommes Saints par excellence; ilum grand temple, v pour à cause de, senani les plus vénérés, les plus saints; on donnait aux druides les noms de Senan et de Senot, ot et an sont des marques de superlatif et sen signifie saint, vénérable; senan, senot très-saint, très-vénérable ; Sena en basque, symbole et circonspection.
Selon Pomponius Mêla, livre III chap. 6, les Gaulois appelaient leurs Prêtresses senœ, senes c'est-à-dire Saintes, et le plus fameux de tous les colléges de druidesses était celui de l'île de Sena ou des Saintes; comme elles, les Vestales de Rome étaient vouées à une virginité perpétuelle ; et la Vierge dans le langage mystique est celle qui place son bonheur et son amour dans le ciel et dans la prière, e dans, erg, le ciel, la prière, wi femme, joie, bonheur, félicité et amour; c'est de cet Amour idéal que devait naître plus tard un des Dogmes 1 les plus fameux du christianisme et qui tend de jour en jour à la suprématie sur tous les autres.
En août 1784, lorsqu'on construisait les bâtiments du Palais de Justice, situés rue de la Barillerie, en face de la SainteChapelle, on découvrit, en fouillant profondément le sol, parmi plusieurs pierres qui paraissaient appartenir à un édifice très-
1. DOGME, me la voix, l'idée, la notion, dog puissante, pure, certaine, infaillible, sans mélange. -
Evrises.
Senani v Ilum.
ancien, un Cippe quadrangulaire en pierres de la nature de celles qui furent trouvées en 1711 dans l'église Notre-Dame ; chacune de ses faces présentait en grand relief une figure en pied; ce cippe fût déposé en 1784 au cabinet d'antiquités de la bibliothèque royale.
Dulaure dit que sur une de ses faces était MERCURE avec tous ses Attributs, que sur une seconde face on voyait une femme que l'on a pensé être la Mère de Mercure, MAÏA dont le culte était répandu dans les Gaules; une troisième face offrait la figure d'un jeune homme qui, aux attributs d'Appollon, l'Arc et le carquois, réunissait ceux d'un Dieu présidant à la navigation des fleuves, et que l'explication de la quatrième figure a paru difficile à M. Grivaud qui avait décrit et fait graver ce monument, mais que Suidas avait expliqué une pareille figure en l'attribuant au Dieu Soleil HORUS ou à PRIAPE.
L'ancienne mythologie comptait jusqu'à quatre et même cinq Mercure, mais généralement on les réduit à deux; le Mercure theut, thot, thaut, d'Egypte et le Mercure fils de Maïa, celui qui lors de la mort de son père eût pour partage l'Italie, la Gaule, l'Espagne, c'est-à-dire toutes les Gaules, où il était spécialement honoré. Il semble même ne faire qu'un avec le Mercure du Nil ; c'est celui de tous les dieux de l'Olympe gallique dont les qualités étaient les plus accentuées et dont les fonctions et les occupations étaient le plus chargées.
C'est ainsi qu'il était Interprète des autres Dieux, avait Soin de leurs affaires concernant la paix, la guerre et même l'intérieur de l'Olympe.
Il était chargé de Présider aux jeux et aux assemblées, d'écouter les harangues et d'y répondre.
Il Conduisait aux Enfers les Ames des morts et les ramenait.
Possédant toutes les grâces du discours, il était le Dieu de l'Éloquence et de l'art de bien parler :
Il était le dieu des Voyageurs et du Commerce.
Il avait Enseigné aux Egyptiens la manière de mesurer leurs terres dont les Limites étaient souvent dérangées par les accroissements du Nil.
Il forma le premier une Langue exacte et régulière des dialectes incertains et grossiers alors en usage; Inventa les premiers Caractères; règla jusqu'à l'Harmonie des phrases et donne
Mercure.
aux hommes les premiers principes de l'Astronomie, leur apprit la Lutte et la Danse.
Il excella dans la Théologie et surtout dans les Augures et la Magie.
Il était fin, artificieux, dissimulé.
Il était éloquent, adroit dans les négociations et brave dans les combats.
Et au retour d'un long et pénible voyage, les voyageurs lui dressaient des Ex-Voto.
Dans la distribution qui fût faite des Éléments à plusieurs divinités, il fût chargé de prendre soin de l'Eau.
Il était habile Navigateur.
On le représentait tenant une bourse à la main gauche, à l'autre un Rameau d'Olivier1 et une Massue, symboles, l'un de la paix utile au commerce, l'autre de la force et de la vertu nécessaires; quelquefois il porte une lance, une perche armée de crocs et un Trident, attributs avec lesquels il protégeait le commerce maritime, et comme les bergers le prenaient pour leur patron, on le voit aussi avec un Bélier.
Le nom de Mercure résume toutes ces qualités: Sûr messager, fidèle interprète; e dans, eûr ambassade, députation, mer constitué en dignité ; e qui est, wr sûr, assuré, fidèle, infaillible, merc envoyé, messager, ambassadeur, interprète.
Vénéré dans la contrée; e dans, ur pays, contrée, merc vénéré, respecté.
Voyageur sur terre et sur l'eau ; e sur, wr terre et eau, merc voyager , marcher ; e de, cûr course, chemin, voyage, mer la charge , l'emploi, les honneurs.
Eminent dans les sciences; e de, cûr lumière, science, mer grande, éminente.
Distinction de la Parole, remarquable éloquence; e en, cur génie , voix , parole, éloquence, mer excellence , distinction, abondance et élégance.
D'une excessive Adresse et d'une grande dissimulation; e de, wr grande, excessive, merc finesse, ruse, adresse, dissimulation.
1. OLlVIER,er devise, wi gloire, éclat, ol-i en général, er baie, fruit, i pour, à cause, oliw l'huile, en gallois, olew huile.
Grande bravoure: e de, cur bravoure, courage, mer grand, brillant.
Excessivement poli et élégant, e de, ur excessive, merc élégance, politesse.
Protecteur des voyageurs; e dans, cwr voyage, course, marche, mer soutien, protecteur.
Premier Pasteur et Pontife; e de, cur pasteur et pontife, mer le plus élevé.
Chargé du soin des fleuves; e de, ur eau, rivière, merc charge, emploi; e en, cur commission, surveillance, mer la mer, l'eau, les rivières, de là mera mer en basque, et meren marais en finlandais.
Chargé des danses, des fêtes et des luttes; e en, wr charge, emploi, commission, merc les danses, les fêtes, les plaisirs, les exercices du corps.
Protecteur du commerce, e en, wr sollicitude, soin, protection merc le commerce, le négoce, les marchandises, de là le breton mercer négociant, marchand, commerçant.
Chargé de protéger les limites, c'est-à-dire, la Famille stable et la Propriété; e en, wr protection, soin, soucis, sollicitude; merc les limites, les frontières, les bornes, les délimitations.
Chargé du soin des jeunes filles ; e en, wr soin, sollicitude, merc vierge et jeune fille, merg en prussien et en lithuanien, fille, vierge.
Augure infaillible ; e de, wr sûr, infaillible, merc augure, pronostication.
Chargé des âmes; e de, cur âme, mer charge, emploi.
Masse, massue, caducée et branches pour Attributs; e de, wr masse, vierge, massue, caducée, rameaux, merc signe et attribut.
Indice de la paix; e de, wr paix, sécurité, merc marque, indice.
Bourse pour attribut, e sur, wr vêtement, merc peau, cuir, bourse, manteau.
Attribut du trident, e de, wr fer, lance, pique, croc, trident, merc le signe, l'attribut.
Avec un Bélier ; e de, cur bélier, mer représentation.
Quelques-uns trouveront que bien pauvre est la langue dont un même mot exprime autant de choses, d'autres trouveront admirable qu'un seul mot puisse résumer tant de significations; n'est-il pas évident que le langage druidique rayonnait du Milieu
sacré du Cercle de l'Infini, et n'est-il pas avéré que la langue Sanscrite à laquelle il se rattachait « était harmonieuse et grave, « riche en termes, possédant un grand nombre de conjugaisons, « de temps, de cas, de particules, etc., et qu'elle pouvait se « comparer aux Langues les plus parfaites et les plus polies.
Mercure nous conduit à Teutatès, de Teutatès à Gwyon, de Gwyon à Ogmius, puis à Merlin, Merdyn ou Merzin; à côté de Gwyon nous voyons Koridwen, puis Taliesin.
Ogmius, Teutatès et Gwyon sont les différents noms de Mercure, le dieu de l'Éloquence, des Sciences et des Arts, et Merlin, Merdyn ou Merzin est aussi l'un des noms de Gwyon — Teutatès.
La bonne Fée, la fée blanche KORIDWEN, ayant mis dans la chaudière d'airain les Six plantes , le Selage ou herbe d'or , la Jusquiamel, le Samolus, la Verveine, la Primevère2 et le Trèfle3, Gwyon veillait sur le vase et mêlait le breuvage, trois gouttes suffirent pour produire la science universelle, Gwyon se changea en grain de Bled et la Fée Blanche en Poule noire ; (dwen bled, semence et germe, kori jeter du pus, suppurer, être sur les œufs, les couver, et œuf, wf vie, existence). Alors, Koridwen mit au monde un Enfant merveilleux, nommé Taliesin, et, dit Henry Martin, le Druidisme fut fait Homme.
Le nom de TALIESIN est en effet la personnification et en même temps la plus complète définition du Druidisme, il signifie: Lumière, distinction, intelligence chez les plus vénérables ; esin la lumière , la distinction , l'intelligence, i chez, parmi, tal les anciens, les plus élevés, les plus vénérables.
La science, les augures, la divination par les Arbres, les Rameaux et les Plantes; esin la vue, la science, les augures, i dans, tal feuillage, arbres, rameaux et plantes, feuilles d'arbres et d'herbes.
La distinction , l'intelligence dans les manières et dans le regard; esin l'intelligence, la distinction, i dans, tal formes, manières, regard.
L'ordre, l'organisation, la direction sur la Terre; es in l'ordre, la
1. JUSQUIAME, am-e la liqueur, jwscwi trésor de la science, de la divination ; am-e en tous temps, jwscwi dépôt de vérité; am-e partout, jwscwi le guide de la famille.
2. PRIMEVÈRE, wer-e qui est le commencement, e du, prim printemps ; wer-e qui est l'image, e de, prim la rédemption.
3. TRÈFLE, fie utilité, richesses, tre en quantité; fle honneurs, distinction, tre beaucoup.
Koridwen.
Taliesen.
direction, l'organisation, i sur, tal terre, de là tala terre dans les dialectes gallois de l'île de Mona1.
L'ordre, la direction, l'organisation dans le Partage ou Répartition ; esin l'ordre, l'organisation, i dans, tal le partage, la répartition, tribut et impôts.
L'intelligence, la science en Tout; esin la lumière, l'intelligence, la science , i dans, tal tout.
La direction en Toutes Choses ; esin ; la direction, l'ordre et l'organisation, i en, tal toutes choses.
La Bonne Fée est celle qui féconde, qui assure l'existence, qui fait fructifier et procure l'abondance, c'est la déesse NATURE, et Nature veut dire: fertilité, abondance et protection sur la terre, e sur, wr terre, nat fécondité, fertilité, satiété, abondance, secours et protection.
Le nom de Koridwen a les diverses significations ci-après : Bonne Fée; wen bonne, korid fée, naine, de là en breton korridan et korrigan nain, pygmée, mirmidon, de là en grec koré petite fille et koros petit garçon.
Habillée de Blanc; dwen blanc, e en, kor vêtement.
Qui a son origine dans le Ciel ; dwen naissance , origine, i dans, kor le ciel.
Et qui Réside sur la terre, dans les cavernes, dans les rochers, dans les campagnes, parmi les chênes ; dwen demeure, résidence, habitation, i dans, parmi, kor creux, cave, grotte, pierre, rocher, champs, campagnes, terre , forêts, chêne, de là cor dans les anc. mon., chêne, et koru en turc, forêt.
Qui est bien Accueillie dans les habitations; dwen ris, souris, bon accueil, bon visage, i dans, kor demeure, habitation, de là choros en grec, demeure.
Bienfaisante sur la terre; dwen, obligeante, bienfaisante, i sur, kor terre, en grec chore contrée, région.
Ame bienfaisante; dwen bonté, i dans, kor l'âme, le cœur, l'esprit, de là le cor latin.
Qui ensemence et fait fructifier; dwen grain, semence, fructification, i dans, kor terre, champs, campagne, choros en grec, champ, métairie.
1. MONA, mon-a la sainte, la bonne, la fertile, etc., a dans, au-dessus, auprès, mon eau.
Toujours en Mouvement; dwen, toujours, t en, kor course, mouvement, de là coreoa en basque, messager.
Plantes dans la Chaudière; dwen plantes, i dans, kor creux, vase, bassin, chaudière.
Jus, liquide en ébullition; dwen jus, liquide, i en, kor mouvement, ébullition.
Plantes et jus pour Guérisons; dwen plantes et jus, i pour, à cause de, kor cure, remède, guérison, paix, sûreté, tranquillité, tant au propre qu'au figuré, de là cora en irlandais, paix, sécurité.
Plantes et liqueurs pour la Divination; dwen plantes, jus, liqueur, i pour, kor feu, lumière, science, intelligence, divination.
Cause première du vin et de la nourriture en général ; dwen germe, principe, cause première, i de, kor vin, boisson et aliment en général; chora manger en ancien indien.
GWYON-TEUTATÈS, le père des Gaulois, dit Henry Martin, leur guide sur la terre , le génie éducateur, la seconde vue dans le temps et dans l'espace, l'ordonnateur du monde, l'inventeur de la poésie, le conducteur des âmes et le médiateur druidique, est le même que Mercure.
Gwyon signifie: Puissant Génie; on puissant, splendide, gwy génie, intelligence.
La vraie Révélation, la vraie poésie, la science brillante; on vraie, brillante, gwy, science, poésie, révélation.
Conducteur infaillible; on bon, vrai, infaillible, gwy chef, conducteur.
L'Éducation première; on première, gwy éducation.
La Vue perçante; on perçante, brillante, gwy, vue, lumière.
Sentiments nobles et courageux, on sentiment, gwy, noble, courageux.
Le Civilisateur; on la bonté, la douceur, la civilisation, gwy enseignement.
Et de plus, Liqueur excellente; on bon, excellent, agréable, gwy liqueur, jus, suc qu'on exprime.
Le nom de Teutatès a les significations suivantes : Qui est à la droite du Père; tès, qui est à la droite, a du, teut, thot père.
Réformateur des hommes; tes réformation, a des, teut hommes, nations.
Gwyon.
Teutatès.
Messager de tous; les envoyé, messager, ambassadeur, a de, teut tous.
Equitable en toutes choses; tes juste, équitable, a en, teut tout, toutes choses.
Le plus vénéré sur terre; tès le plus vénéré, a sur, teut terre, pays, contrée.
Adroit en Tout; tes fin, rusé, adroit, a en, teut tout.
Science en toutes choses; lès génie, éloquence, science, a en, teut toutes choses.
Agréable pour tous; tès poli, doux, agréable, a pour, teut tous.
Voyageur dans tout l'Univers; tès voyageur, a dans, teut l'univers.
Qui a l'habitude de la Parole; tès coutume, habitude, a de, teut discoureur, parleur.
Infaillible en Pronostications ; tès habile, infaillible, a dans, teut idée, conception, pronostication.
Le premier dans les divertissements; tès le premier, à dans, teut fêtes, fériés, divertissements.
Juste dans ses Faveurs; tès juste, a dans, teut grâces, faveurs.
Le plus doux caractère; tès le plus doux, a en, teut caractère, volonté.
Le plus vénéré dans les Voyages; tès le plus vénéré, a dans, teut courses, chemin, voyages. Aimé dans les familles; tès aimé, chéri, a dans, teut, tribu, famille.
Le Directeur de l'univers ; tès conduite, direction, a de, teut la terre, l'univers.
Qui Condense et Raréfie la sève; tès chaleur, vie, mouvement, et action du liquide qui se condense et qui s'écoule, a dans, teut la pousse des arbres, des plantes, de la vigne etc.
OGMIUS autre nom de Mercure signifie : Dont la Bouche est l'éloquence et la persuasion; us toujours, mi bouche, langue, parole, og éloquence, persuasion.
Qui a l'habitude de Répandre les sciences; us habituellement, mi accroître, multiplier, étendre, répandre, og lumière, science!
Qui est l'intelligence mise à Profit; vs qui est, mi fructueuse, profitable, og science, lumière, intelligence.
Qui est la bonne et l'abondante Liqueur; vs qui est, mi l'abondante, la douce, la bonne, og liqueur.
Ogmins.
Et Ogham veut dire : Multiplicité des sciences; ham, multiplicité, accroissement, og lumière, science.
Le vrai Génie; ham, bon, vrai, og génie, esprit.
La Multiplication du Vin; liqueur pure et sans mélange; ham augmentation, multiplicité, og liqueur, jus, suc qu'on exprime; am liqueur, ogh pure, sans mélange.
Le nom de MERLIN, merzin ou merdyn a les mêmes significations que Mercure ; il est aussi l'un des noms de GwyonTeutatès.
Merlin; Éminent génie; lin supérieur, éminent, mer génie.
Qui a un Emploi supérieur; lin suprême, supérieur, mer, charge, emploi.
D'un Courage remarquable, lin éminent, remarquable, mer courage.
Insinuant, adroit au suprême degré; lin poli, subtil, adroit, insinuant, mer au plus haut degré.
Qui répand l'Instruction etc.; lin, lettres, doctrine, science, instruction, enseignement, discipline, littérature, tracé de caractères, mer porter, répandre.
Qui lève les Obstacles; lin qui détruit, qui brise, mer, doutes, obstacles, difficultés.
Navigateur; lin courses, voyages, mer eau, rivière.
Qui enseigne l'art de Pronostiquer; lin doctrine, qui enseigne, mer les signes, la pronostication.
Qui fait fructifier la Vigne; lin fructueux, mer branches, rameaux, grappes.
Et Vin en abondance; lin, jus, boisson, mer abondance, en quantité.
Merzin et Merdyn : Homme bon, vaillant, constitué en dignité; din, zyn, homme, mer bon, aimable, digne, vaillant et constitué en dignité.
Qui répand les arts et les sciences; din, syn lumières, sciences, arts, connaissances, mer porter, répandre.
Qui a la Conservation des Chênes; din, zyn chênes, bois, forêts, mer garde, conservation.
Qui a la Garde des Rivières; din, syn garde, protection, mer fleuves, rivières.
Ogham.
.1
Merlin.
Maître équitable ; din, syn juste, équitable , mer maître, seigneur.
Qui Pronostique et rend les Augures : din, syn rendre, colorier, répandre, mer signe, pronostication, augure.
Qui lève tous obstacles dans les voyages ; din, syn trancher, couper, mer difficultés , obstacles ; in dans, merz chemin, voyages.
Qui fait Mûrir les Grappes; din, syn mûrir, mer branches, rameaux, grappes.
Et qui Fabrique le Vin; din, syn action de créer et de fabriquer , mer liqueur, boisson.
Martin, nom porté par le grand Évêque de Tours, qui renversa tant de temples, coupa tant de Bois Sacrés et fit toutes sortes de Miracles après sa mort, est synonyme de Merzin synonyme de Mercure ; Saint-Martin fût aussi, comme autrefois Mercure ou Merzin, le Saint invoqué dans les voyages, et peu de temps encore avant 89 dans différentes Églises de France, dans l'église Saint - Martin de Chablis, dans l'église Saint-Martin d'Herblay (Seine-et-Oise), etc., on voyait une grande quantité de fers à cheval qui étaient attachés en manière d'Ex-Voto à Saint-Martin, comme le faisaient jadis les voyageurs, en l'honneur de Mercure.
Martin signifie : Cause de Salut ; in cause, mart salut.
Génie supérieur ; tin génie, mar supérieur.
Courage éminent ; tin courage, mar éminent.
Qui répand les arts et les sciences; Un lumières, arts, sciences, connaissances, mar porter, répandre.
Et qui fait mûrir le Raisin; tin action de mûrir, mar rameaux, branches, grappes.
Le us dont les latins ont augmenté le mot Martin est le us gaulois signifiant: coutume, toujours, habitude, habituellement, etc.
MAÏA était la mère de Mercure, a est l'article le, la, les terminant le mot mai dans les significations suivantes : Maï-a : l'abondance, les richesses, le soin, la sollicitude, le secours, l'assistance, la protection, la nourriture, le bonheur, maya en sanscrit, l'illusion.
Et a à la fin du mot mai exprime l'action de. dans les acceptions ci-après :
Maïa.
lJlaï-a: cultiver, de là dans les anc. mon., maia tas de gerbes, en français : maie ; instruire, accoucher, de là dans les anc.
mon. maia, nourrice, et maia latin, accoucheuse, sage-femme, concevoir, enfanter, engendrer; c'est pourquoi dans les poésies bardiques où il porte aussi le nom de Bouleau, l'Arbre de Mai est l'Emblème des énergies génératrices ; Bouleau signifie du reste: Principe de vie, commencement de la création; aw commencement, Principe, le de, bw Création, vie, existence; on voit encore dans ces mêmes poésies bardiques que le Pommier1 à partir de son introduction en Gaule devient l'Arbre de la Science2, er science, intelligence, i avec, pomm louange et injure, aussi est-il dans la Genèse l'Arbre de la science du Bien et du Mal.
HORUS , chez les Anciens , était le symbole du Soleil, et se trouve souvent nommé comme synonyme d'Appollon; il signifie: Grand Cercle; us grand, hor cercle; Dieu éminent, us principal, éminent, hor dieu.
Qui Marque l'Heure; us marque, hor heure, temps, durée,.
de là le latin hora.
Principe de Vie et de Fertilité ; us principe, hor vie, existence, abondance, fertilité, hor veut dire aussi: Bélier.
PRIAPE était l'emblème de la Fécondité de la Nature, au point de vue Matériel.
Son nom signifie : Qui est la Matière première de l'homme, e de, ap l'homme et la famille, pri la matière première, le limon.
Qui est le premier Père, e qui est, ap le père; ap, ab père en hébreu, en samaritain, en syriaque et en arabe, pri, premier.
En 1829 sur l'emplacement de l'ancienne église de St-Landri et de ses dépendances, dans la Cité, on rencontra encore, en fouillant le sol, divers bas - reliefs avec figures, des vases , lampes , médailles , ossements humains et d'animaux se reportant aux temps de la Domination Romaine.
L'espace encadré par le cours de la Seine et les hauteurs de Chaillot , de Clichy , de Montmartre , de Menilmontant et de Charonne était dans les premiers temps de la période romaine,
1. POMMIER, - er fruit, et tête, sommet, i en, pomm rond et cercle; er emblême, devise, symbole, i du, pomm cercle et ciel.
Horus.
Priape.
composé de forêts et de marécages ; au quatrième siècle, on y construisit quelques édifices; cette partie de Paris était traversée par une voie romaine qui, partant de la Cité et du grand Pont, se dirigeait au nord jusqu'aux environs du marché des Innocents; au nord de ce pont, à droite, était un terrain appelé Tudella, nom désignant une petite fortification et qui veut dire aussi petite élévation; ell-a petite, tud , colline, élévation, pente; tud en persan, petite colline, tertre; puis on arrivait à une bifurcation dont une branche suivait la direction de la rue Montmartre, passait à Clichy. de là au bourg de l'Estrée près Saint-Denis, puis à Pierrelaye et à Pontoise : quelques parties de cette voie romaine subsistent encore entre ces deux dernières positions où elle porte dans les bois de Beauchamp le nom de chaussée de Jules César ; l'autre branche se dirigeait vers le lieu nommé depuis Saint-Denis, vers Pierrefitte, etc.
Il existait encore d'autres routes notamment une qui suivait la direction de la rue Saint-Antoine.
Un acquéduc souterrain prenait son commencement sur les hauteurs de Chaillot, à la source des eaux minérales, traversait les emplacements des Champs-Elysées et d'une partie du jardin des Tuileries, pour aller aboutir vers le milieu du sol, occupé par le jardin du Palais-Royal où l'on découvrit en 1781 , un réservoir de construction romaine et un autre bassin encore plus vaste, en même temps que des médailles de divers empereurs de cette nation.
Non loin de ces bassins , en 1628 et en 1751, on avait rencontré sous terre dans la rue Vivienne , diverses autres antiquités et divers monuments sépulcraux ; l'emplacement où le tout fût trouvé était traversé par la voie romaine qui allait à Clichy et à Pontoise.
En 1657 dans les fondements d'une ancienne tour, dépendant de la muraille de Paris, située au bout de la rue Coquillière et vis-à-vis de l'église Saint-Eustache, on rencontra une Tète de Cybèle. Dulaure pense que là se trouvait un Autel consacré à cette Déesse; toujours, dit-il, à l'endroit destiné au culte d'une divinité païenne, les Chrétiens plaçaient le culte d'un Saint ; c'est ainsi qu'à la place des autels de Jupiter, dans la Cité, ils substituèrent l'église dite de Notre-Dame ; qu'à la place d'un
Autel à Bacchus on trouve plus tard le culte d'un St-Bacchus; que le Cippe antique offrant l'image de Mercure, était près du lieu où fût depuis construite la Sainte-Chapelle etc.; C'est ainsi qu'à Rome l'église Saint-Pierre et le palais pontifical sont sur l'emplacement de l'antique Térébinthe sacré qui rendait des oracles ; dont la terre qu'il couvrait de son ombre était sacrée et qui était le Temple des Prêtres qui prenaient soin de sa conservation, et déjà Constantin, au rapport d'Eusèbe, avait fait bâtir une église sur l'emplacement des Chênes sacrés et des Pierres dressées qui formaient le Sanctuaire primitif de Sichem.
CYBÈLE était la fille du Ciel et de la Terre; on la nommait la bonne déesse, la Mère des dieux ; c'était la déesse de la fertilité ; elle fût, dit-on, inconnue en Italie jusqu'au temps d'Annibal1 et apportée à Rome par le jeune P. Scipion2 ; on la représentait comme une femme robuste et puissante. Ses prêtres étaient notamment les Cabires3 et les Galles4 ; le Buis lui était consacré; on lui offrait une Truie5 à cause de sa fertilité, un taureau ou une chèvre, et ses prêtres sacrifiaient ces victimes, assis, touchant la terre avec la main ; la clef qu'elle tient désigne les trésors que le sein de la terre renferme en hiver et qu'il donne en été; le char qui la porte désigne la terre balancée dans les airs par son propre poids, et ce char est soutenu par des roues parce que la terre est emportée par un mouvement circulaire.
Le nom de Cybèle a ces significations multiples : Compagne du feu; e du, bel feu, soleil, cy compagnie, union, société.
Mouvement circulaire ; el-e qui est le mouvement, cyb circulaire.
Sein de l'abondance et des richesses ; e de, bel l'abondance, les richesses, cy sein, réceptable.
1. ANNIBAL, bal le suprême degré, ann-i en supériorité, en élévation.
2. SCIPION, on le premier, le commandant, i du. scip, schip navire, vaisseau, etc. de là scyp en anc. sax.. schip en flamand, skip en goth. et en islandais, ship en anglais, navire.
3. CABIRE, e sur, ir tête, cab mitre; e de, ir la justice, la vérité, la science, le génie, la divination, et le feu, cab l'expression, le témoignage; cabir c'est à-dire sacrificateur, bir écoulement de sang, ca couper, tuer, sacrifier.
4. GALLE, gall sang, verser, répandre, fêtes, réjouissances.
5. TRUIE, ie vraiment, triT fécond, de là, tru en breton, abondant.
Cybèle.
Cause de la fertilité; e de, bel la fertilité, la fécondité, cy cause, motif, raison.
Protectrice de tous ; el-e de tout, la généralité, cyb protectrice.
Milieu du cercle ; et du, bel cercle, cy le milieu.
Cercle dès l'origine ; e dans, bel l'origine, cy rond.
La raison, le motif, l'intelligence du Cercle et ce qui le maintient; e du, bel cercle, cy le sens, le motif, la valeur, la force, la puissance, ce qui maintient.
La cause de la nourriture ; el-e de la nourriture, aliment en général, la force, la vigueur, cyb la cause.
La cause de l'Existence ; e de, bel la vie, l'existence, cy la cause.
Le char sur ses roues ; el-e sur roues, cyb char, carrosse.
La Protectrice du Temple; el-e du temple, cyb la protection, et temple indique un lieu protégé ; ple lieu, tem fortifié, défendu, protégé.
L'église Saint-Eustache1 située près du lieu où l'on trouva la tète de Cybèle, lieu que Dulaure pense avoir été l'emplacement d'un temple consacré à cette Déesse de la Fertilité, portait anciennement le nom de Sainte-Agnès, qui, comme nom de lieu, indique le voisinage d'un endroit consacré; nés voisinage, proximité, annexe, ag demeure, édifice, e qui est, saint sacré, consacré.
Saint-Eustache a pour signification : temple consacré ; enclave de peu d'étendue, et affirmation de la fertilité qui vient de Dieu; e dans, tach pièce de terre enclavée et enfermée entre d'autres, petit terrain borné et de peu d'étendue; de là, dans les anciens mon. tacha bornes, champs; de là tache en vieux français, lieu, endroit ; on dit encore taiche en franche-comté dans ce sens ; tachat lieu en hébreu ; eus, ivs temple, saint consacré ; ach-e ce qui assure, ce qui affirme, ce qui garantit, eust la fécondité, h fertilité, de là eust, eaust, awst fécondité, moisson et notre mot aoust mois de la moisson, saint venant de Dieu; Eustache alors a la même signification que Cybèle.
EUSTACHE. nom de famille signifie: qui a beaucoup d'enfants; e de, ach famille, fils, enfants, postérité eust, beaucoup, abondance; ach signifie aussi épis, nourriture, et eust récolte, moisson.
Dans cette partie de la Rive Droite était un faubourg dont parle Ammien Marcellin, et pendant la période romaine, il y existait, outre le lieu de sépulture de la rue Vivienne, un autre cimetière destiné aux morts de la ville et de ce faubourg ; il
occupait notamment l'espace compris entre la rue de la Verrerie, la rue du Mouton, la place de Grève, le marché SaintJean et l'emplacement de l'église Saint-Gervais ; la place du marché Saint-Jean était nommée au XIIIe siècle la place du vieux cimetière, et en 1818 on trouva près de l'église SaintGervais, un grand nombre de tombeaux attestant l'antiquité de ce cimetière; dans l'un d'eux était une médaille avec l'exergue: Antoninus Pius Augustus, et cet empereur règna depuis l'an 138 jusqu'en 161.
La rive gauche, sous la période romaine, était plus riche en monuments et en institutions religieuses, civiles et militaires.
Alors et longtemps encore après, elle était qualifiée de faubourg, et nommée Lucotitius ou Locotitie; dans le diplôme de fondation de l'église de Saint-Vincent, on lit que le roi Childebert fonda cette église in loco qui appellatur locotitie ; — la vie de Saint-Doctrovée1 porte que Childebert vint à Paris et fonda une église en l'honneur de Saint-Vincent, dans un faubourg de cette ville et dans un lieu nommé Lucotitius.
Lucotitius indique un enclos au bord de l'eau et près d'un plant d'arbres ; tius clos, enclos, oti sur le bord, luc rivière, bois et plant d'arbres, de là lucus latin, luco italien, bois, forêt, et luquet en vieux français, petite forêt.
Et locotitie a la même signification ; lie maison , habitation , enclos, de là tiec père de famille, et tiac métayer, oti sur le bord, loc bois et marais, lock lac chez les anglais du nord, locu boue en finlandais, loge en ancien saxon eau, loge en grec, jonc, loquet en vieux français, petit bois.
Plusieurs voies dont deux seules sont connues, traversaient ce faubourg; la principale partant du petit pont et suivant la direction de la rue Saint-Jacques, longeait à droite l'enceinte du palais des Thermes ; ensuite s'élevant comme le coteau dont la pente était plus rapide qu'aujourd'hui, laissait à gauche des
1. DOCTROVÉE, c'est-à-dire dont la puissance est invisible; e de, rove force, puissance, docht cachée, invisible.
vignobles et à droite un lieu que Dulaure pense avoir été consacré à Bacchus, puis les places et avenues de ce palais ; parvenue à la hauteur du plateau, cette voie, après avoir traversé les emplacements de la Sorbonne et des Jacobins, dans la direction d'une rue qui a existé entre l'emplacement de la Sorbonne et l'église Saint-Benoit, se prolongeait entre un camp romain et un vaste champ de sépultures à travers l'ancien emplacement des Chartreux et allait aboutir à Issy et de là à Orléans.
La seconde voie naissait de la précédente, à peu près à l'endroit où la rue Galande débouche dans celle de Saint-Jacques, et, suivant la direction de cette première rue et de celle de la Montagne-Sainte-Geneviève, s'élevait au milieu des vignobles jusqu'au plateau ; arrivée à ce point, elle avait à gauche un lieu appelé les Arènes, destiné aux spectacles publics; à droite et sur l'emplacement même du Panthéon étaient des exploitations de terres propres à la poterie et une fabrique de vases romains; cette voie suivait ensuite la direction de la rue Mouf- fetard , traversant les champs de sépultures dont nous allons parler, aboutissait à un lieu appelé mons cetardus, mont cetard qui reçut dans la suite le nom de Saint-Marcel.
Mons cetardus indique une contrée où l'on récolte beaucoup de vin ; aussi il y avait un pressoir au palais des Thermes ; us en quantité, ard vin, de là en basque arda vin, cet doux, bon, agréable; us auprès, cetard vignes, (ard récoltes, cet racines, ceps et plants); mons colline et habitation, de là monzia dans les anc. mon. métairie; cetard vignoble, mont colline, montagne.
Mouffetard n'est point une contraction de mont cetard, mais il en a la signification comme Récolte abondante en bon Vin ; ard récolte, abondance et qualité; ffet bon, doux, de là en gallois ffaethu mûrir, devenir doux, mw jus, liqueur, suc qu'on exprime.
Des restes de l'antique édifice du palais des Thermes se voient encore en ce moment à gauche, en montant, du boulevard Sébastopol.
A Rome on donnait le nom de Thermes à de vastes édifices accompagnés de grands jardins et destinés à des bains chauds ; le mot Thermes indique une habitation, un enclos et des jardins entourés et fortifiés ; mes habitation, enceinte , prés , champs , les dehors d'une ville, ther défendus , fortifiés.
Il indique encore : Des bassins ou emplacements de bains d'eau chaude, en exprimant la division, la séparation de ces bassins; mes eau, bassin, ther, chaud, bouillant; mes bassins, ther divisés, séparés.
Et l'action de mouiller, d'humecter le corps ; mes action de mouiller, d'humecter, ter le ventre.
Le palais de Julien renfermant un Pressoir que nécessitaient les vignes de cette contrée, le mot thermes recevait encore cette application ; mes macération, action de faire tremper, d'imprégner d'un suc, ther en grande abondance.
Ammien Marcellin nous apprend que cet édifice contenait des appartements souterrains où Julien alla même se renfermer pour se dérober aux poursuites des troupes auxiliaires qui l'avaient malgré lui proclamé Auguste. Ces souterrains sont à deux étages, on n'en connait pas entièrement l'étendue.
Au septième siècle, Fortunat indique ce palais et le qualifie de vaste édifice ou de citadelle distinguée par son élévation, et Philippe-Auguste en l'an 1218 en fit don à son chambellan : « nous donnons à perpétuité par cet acte de donation le palais « des thermes avec le pressoir situé dans ce même palais. »
Les bâtiments du palais devaient s'étendre jusqu'à la rive de la Seine, et la salle dite aujourd'hui des Thermes, n'en serait qu'une dépendance ; Jean de Hauteville qui écrivait avant Philippe-Auguste en parle comme si le principal bâtiment de ce palais fût situé sur la partie la plus élevée de la montagne.
Suivant la commune opinion, le César Julien l'aurait fait construire durant son séjour dans les Gaules, c'est-à-dire depuis les derniers mois de l'an 355 jusqu'au printemps de 361, cependant tout porte à croire qu'il était déjà construit avant son arrivée à Paris et qu'il est plutôt dû à Constance Chlore qui séjourna quatorze années dans ces contrées, qui y régna en souverain et dont le règne fût extrèmement paisible. Dioclétien son collègue à Rome fit élever dans cette dernière ville, un magnifique palais des Thermes, Constance Chlore eût le temps et de plus le besoin d'en construire un à Paris, et le genre de l'architecture et de la maçonnerie des thermes de Dioclétien à Rome a des conformités frappantes avec celui de l'architecture et de la maçonnerie des Thermes de Paris.
Au-delà et du même côté devait être aussi la place d'armes ou Campus désigné par Ammien Marcellin; c'est sur cette place que le César Julien fût proclamé Auguste et qu'il harangua les troupes. A cet endroit, qui devait occuper les emplacements de l'ancien couvent des Jacobins, de la place Saint-Michel, etc.
aboutissait la voie romaine passant à Issy.
L'Enclos du jardin des Thermes, soit qu'il ait changé de nom ou de maître, soit qu'il ait cessé d'être jardin pour recevoir une autre destination, s'est longtemps maintenu dans son intégrité primitive; sous la première race, Fortunat le désigne par ces mots: le Jardin de la reine Ultrogothe1; sous la troisième et dans des titres des XIIe et XIIIe siècles, il est fréquemment mentionné sous le nom de Clos de lias ou de laas ; ce jardin détérioré, au XIIe siècle, appartenait aux Abbés de Saint-Germaindes-Prés, divers titres prouvent que la rue de la Huchette, la rue Poupée, la rue de l'Hirondelle et celle de Saint-André des ars ont été ouvertes sur le Clos de Laas ou Lias ; la rue Saint-André-des-Arts et l'église de ce nom étaient dans leur origine nommées de Las ou Lias; l'église, le monastère, les cours et jardins des Grands-Augustins dont l'ensemble s'étendait depuis la rue de ce nom jusqu'à celle de Guenégaud étaient, ainsi que ces rues, établis sur le Clos de Lias; à l'ouest cet enclos était borné par un canal qui communiquait à la Seine et se remplissait de ses eaux ; dans des titres des XIIe et XIIIe siècles, ce canal est mentionné sous le nom de fossé et de PetiteSeine. On a la preuve que des terres, des vignes occupaient les autres parties de ce clos ; les limites du clos de lias sont les mêmes que celles assignées au jardin du palais des Thermes; le Jardin de ce palais avait donc changé de Nom sans changer de Limites.
Lias signifie: Parvis, grande salle, demeure, enceinte, enclos, et indique aussi une Situation près d'une rivière, as auprès, li eau, rivière.
Et comme Laas il marque qu'en cet endroit il se récoltait du Vin en abondance ; as boisson , jus, liqueur , la, li, en
1. ULTROGOTHE, e de, goth distinction, ul-tro très-grande; he des, got bois, arbres, plantes, tro cours, version, traduction, cercle décrit en tournant, science, divination, ul universel.
abondance, en grande quantité, liac en basque lie du vin , déport d'une liqueur.
Ars veut dire : enclos, fortification.
Lias signifie aussi : Mort, cri lugubre , et ars Prière , bière et cercueil.
Ars indique de plus un Fossé, un Canal et l'on sait que c'était un fossé dit petite-seine qui, à l'ouest servait de limite au Clos de Lias.
C'est l'Aquéduc romain d'Arcueil, au dessus du Vallon formé par le cours de la Bièvre, qui amenait les eaux au palais des thermes. Une partie de cet aquéduc antique existe encore à côté du moderne; dans une grande partie de son cours ce n'était qu'un petit canal découvert ; des ponts étaient jetés de distance en distance sur cette rigole ; il passait près de MontSouris , traversait l'ancienne route d'Orléans, puis la rue des Catacombes.
Arcueil signifie notamment : Canal à rebords, renfermant un cours d'eau ; ueil, wil bords, rebords, arc canal, aquéduc, arg en turc, aquéduc dans lequel l'eau est renfermée; ueil, wil, ruisseau, arc contenant, renfermant.
Montsouris exprime un lieu avec rigole et aquéduc; is avec, auprès, sour eau, rigole, canal et aquéduc, mont colline et habitation.
Toujours des camps étaient placés près des palais des Césars et des Augustes; Ammien Marcellin et Zozime, en racontant comment Julien fût, par des troupes auxiliaires, élevé à la dignité d'Auguste, parlent plusieurs fois du Camp situé près de Paris; d'après le récit d'Ammien Marcellin, on voit que les communications du camp au palais des thernes s'exécutaient avec promptitude, et Zozime atteste positivement que le lieu où campaient les troupes était voisin du palais.
D'après Dulaure, l'emplacement de ce camp serait occupé par quelques maisons des rues de Vaugirard et d'Enfer et par la partie orientale du jardin du Luxembourg; des fouilles faites en 1801, de grands mouvements dans le sol exécutés en 1810 et 1811 mirent à découvert quantité d'objets relatifs au ménage, à la cuisine, aux vêtements et aux usages des militaires, et il
pense que l'absence de constructious solides, la nature des antiquités découvertes et le voisinage du palais des Césars comme de la voie romaine, ne peuvent faire douter que cet emplacement fût celui du Camp romain.
Camp dans l'ancien langage signifiait non-seulement : camparmée, mais aussi : lieu des exercices publics.
Dans le vaste espace compris depuis les hauteurs de la rue et du faubourg Saint-Jacques, et depuis la rue d'Enfer jusqu'au bas du revers du plateau de Sainte-Geneviève, il fût déterré à diverses époques un si grand nombre de tombeaux romains qu'on ne peut contester à cet immense emplacement le titre de champ de Sépultures ou de Cimetières.
Corrozet qui écrivait ses Antiquités de Paris vers le milieu du XVIe siècle, dit que de son temps il fût trouvé des sépulcres au long des vignes hors la ville Saint-Marceau ; l'abbé Lebœuf nous apprend qu'en janvier 1656, dans un jardin formé sur l'ancien cimetière de Saint-Marcel, presque derrière l'église de Saint-Martin , un jardinier en remuant la terre, trouva soixante-quatre Cercueils de pierres qui paraissaient appartenir à des personnes des premiers temps du christianisme ; près de là était un territoire qui, dans un titre de l'an 1245 est appelé : terra de loco cinerum ; il s'étendait le long de la rivière de Bièvre et fût traversé par une longue rue portant le nom de Lourcine, L'enclos des ci-devant carmélites autrefois nommé de NotreDame des Champs, situé à l'est de la rue d'Enfer, parait avoir été le point le plus vénéré de ce vaste cimetière et le véritable Sanctuaire sépulcral.
Dans cet enclos, lorsqu'en 1650 on travaillait à construire la fontaine du couvent des carmélites, on déterra quelques restes d'un cercueil et un bas-relief de deux pieds de haut , où l'on voyait, dit Sauval, un Sacrificateur debout et à ses pieds un Taureau prêt à être immolé.
Aucun de ceux, ajoute Dulaure, qui ont écrit sur Paris, n'a fait attention à ce passage remarquable ; Sauvai lui-même ne se doutait pas qu'il décrivait un Monument curieux et rare en France, un monument du Culte de MITHRA, Dieu-Soleil des anciens Perses. Les Romains, vers la fin de leur république, admirent
le culte de ce dieu et le représentèrent ordinairement sous l'em- blème d'un Jeune homme coiffé du bonnet phrygien, armé d'un poignard et prêt à l'enfoncer ou l'enfonçant dans la gorge d'un Taureau couché à ses pieds ; ce Culte vint avec quelques autres, à l'époque des Antonins, de l'Italie dans la Gaule.
La Figure que Sauvai nomme un Sacrificateur est celle de Mithra lui-même qui triomphe du Taureau Équinoxial; elle est un des emblèmes du Jour , qui, au Printemps sort victorieux des Ténèbres de l'hiver , et ce culte avait de grands rapports avec le Christianisme, comme l'avoue Tertullien. Ce bas-relief situé parmi les Tombeaux, ne leur était pas plus étranger que ne le sont les signes et objets du culte placés autrefois, et qu'on place encore aujourd'hui sur les Monuments Sépulcraux.
L'abbé Lebœuf pense que non-seulement le champ de sépulture prenait tout le plateau de la montagne Sainte-Geneviève et une partie de son revers oriental , mais qu'il s'étendait au midi jusqu'à Montsouris où se trouve la maison dite la Tombe Isoire, et pour prouver que tout cet emplacement était consacré aux Morts, il cite aussi outre la Tombe Isoire, le fief des Tombes situé dans le même emplacement, ainsi que les contes populaires sur le Diable de Vauvert, les Esprits, les Revenants qui apparaissaient en ces lieux contigus à la rue d'Enfer.
Cette dernière opinion de l'abbé Lebœuf parait ne s'étayer que sur la sonorité de ces mots : Tombe Isoire, fief des Tombes, Vauvert et Enfer.
Ces Noms, malgré le sens que semble y attacher l'abbé Lebœuf, n'ont aucun rapport avec les Sépultures des temps de la domination romaine.
Nous verrons plus loin la signification d'Enfer ou Denfer ; Vauvert indique un grand Chàteau , vert château, forteresse, vau grand ; et des Souterrains remarquables, vert remarquables, vau creux, souterrains, Tombe signifie: lieu obscur, be obscur, tom lieu, et beaucoup de Carrières ; be ouvertures , carrières , tom en quantité; et Isoire un lieu d'où l'on extrait des Pierres, oire, oyre enlever en haut, tirer dehors, dresser, transporter, is, iss pierres.
Quant au mot Lourcine qui donna le nom à la rue, il est composé du gaulois lwr - cyne bien plus significatif que loco cinerum.
Lourcine est le Tumulus de la famille; e de, cin, cyn la famille, lour, lwr tumulus, élévation.
La Cendre, le Résidu du bûcher; e de, cyn feu, bûcher, de là cinis latin, lour cendre , sédiment, résidu.
Et Indice de la Mort, c'est également le signe de l'Immortalité, principal dogme de la religion druidique; e de, cyn vie, existence, lour la cachette, le dépôt.
Lurcyn en gallois veut dire : cadavre, et le mot lourcine indique aussi une Léproserie; cine ensemble, de là en irlandais, cine famille, lour ladre, lépreux, de là en breton, loureh ladrerie, lèpre.
MITHRA divinité persane, Médiateur entre Dieu et l'Homme, Ange envoyé pour secourir ceux qui l'invoquent, défendre le pauvre et l'opprimé, Représentant de la lumière et de la vérité, Destructeur des Démons, ayant deux Natures; l'une physique et l'autre morale; Témoin de nos pensées, de nos paroles et de nos actions; Symbole du Soleil, et qui, suivant Hérodote, serait aussi l'AMOUR , principe des générations et de la Fécondité, qui perpétue et rajeunit le Monde, fût adopté par les Romains comme ils avaient adopté les Dieux de toutes les autres Nations ; son culte avant de venir à Rome avait passé des Perses en Cappadoce où Strabon dit avoir vu un grand nombre de ses Prêtres ; ce Culte, au dire de Plutarque, fût porté en Italie du temps de la guerre des Pirates, l'an de Rome 687, et y devint très-célèbre surtout dans les derniers siècles de l'Empire, on en trouve encore des traces dans le IVe siècle de l'Eglise. Un calendrier romain plaçait la Naissance de Mithra au 25 Décembre, jour auquel, outre les Mystères qu'on célébrait avec la plus grande solemnité, on donnait aussi les jeux du cirque consacrés à Mithra; un voulait marquer par là que le Soleil, après s'être éloigné de notre hémisphère depuis l'Equinoxe d'automne , allait se rapprocher après le Solstice d'hiver et porter en tous lieux la Chaleur et la fécondité. Le souverain Prêtre de Mithra jouissait d'une grande considération.
La Mitre, coiffure que portent les Évèques, les Archevêques et les Cardinaux quand ils officient en habits pontificaux, vient originairement des Perses comme le culte de Mithra.
La principale des fètes de Mithra, le Vrai Soleil, qui, comme
Mithra.
la Lumière dont nous parle l'Évangéliste saint Jean, se confond avec Dieu même, et n'a rien de périssable ni de passager, était Celle de sa Naissance le 25 décembre ; pour le Christianisme cette date est le Saint jour de Noël, et Noël signifie : fécond, généreux, divin, qui aime à donner, noëel feu, soleil, de là en breton noelett ou oelett foyer, Noël, Nwyl, hoël, doël départ, progrès, course, et Noël Soleil Naissant, ël lumière, soleil, no nouveau.
Mitre a entr'autres significations : grande et haute Coiffure ; re grande, haute, mit concavité, coiffure, bonnet; sur cette coiffure était représenté le Disque solaire.
En pointe et fendue ; re en , mit pointe, coupé, fendu.
Grade élevé ; re grade, degré , mit élevé.
Image du Feu , du Soleil ; re idée , signe, image , mil feu , soleil, lumière : Qui exprime les Augures; re qui exprime, qui fait connaître, mit la magie , la prédestinée, les pressentiments , les augures , la pronostication.
Qui enseigne la Loi, la soumission ; re qui enseigne, mit la soumission, le respect, la déférence, la loi.
Qui prépare la Grâce; re qui prépare, mit la grâce, la bénédiction.
Et Mithra, qui, chez les Perses, personnifie la source des plus grands biens, de l'Immortalité, de la Félicité Terrestre, de la Vérité; qui est la Production et l'Image du Dieu unique et éternel, veut dire notamment : Grand Cercle ; ra plein, entier, grand , mith cercle.
Qui est le Feu, le Soleil, la Lumière; ra qui est (ra de même que re forme avec le mot qui y est joint une espèce de conjugaison, marque l'action et veut dire: qui fait, qui est, qui cause, etc.), mith le feu, la lumière, le soleil, la chaleur.
Mouvement perpétuel ; ra mouvement, mith perpétuel ; et toujours en course, ra éternel, mith course, voyage; pour le Genre humain, ra pour, à cause, mith le monde, le genre humain.
Toujours bon, généreux; ra toujours, milh bon, généreux, libéral.
Qui est le Médiateur ; ra qui est, mith milieu , médiateur, de mith milieu est venu notre mot : mitoyen, et le patois : mitan.
Qui cause la fertilité, l'Abondance; ra qui cause, mith l'abondance , la fertilité.
Qui multiplie la vie, l'existence, les Ressources ; ra qui crée, qui fait, qui multiplie, mith la vie, l'existence, les ressources.
Qui développe les Grappes, les fruits, etc.; ra qui favorise, qui prépare, qui développe, mith grappes, toute espèce de fruits.
Et qui remplit les Vases ; ra qui remplit , mith mesure , vase à mettre du vin.
Au milieu des champs de sépulture, les Romains cherchèrent et trouvèrent une terre propre à la poterie, et en 1757, lorsqu'on commença à travailler aux fondations du Panthéon , sur son emplacement même, on découvrit plusieurs puits creusés dans le but d'y trouver des terres propres à la fabrication ; on y trouva des âtres, des fours construits pour la cuisson des ouvrages, des fragments de vases, des vases entiers et imparfaits ; on y employait deux sortes de terre, l'une d'un blanc gris qui était recouverte d'un vernis noir et fort égal, et l'autre rouge, dont le vernis avait un éclat très-brillant ; sur les vases en terre rouge on remarquait des bas-reliefs d'un très-bon goût.
Sur le revers oriental de la montagne Sainte-Geneviève, près de la rue Saint-Victor, était un emplacement auquel un seul titre de l'an 1284, donne le nom de Clos des Arènes; Arenes vient de, es dans, en champ, enceinte, ar combattre et ar harangues , discours.
Dulaure dit que près des Vignobles qui garnissaient, au nord et à l'est, le penchant de la colline de Sainte-Geneviève, à l'endroit où est aujourd'hui l'église Saint-Benoit, on a pendant longtemps rendu un culte à un Saint nommé Saint-Bacch ; le nom du Saint, le même que celui du Dieu Bacchus, son culte établi au centre des Vignes, sa Fête célébrée le 7 Octobre, le jour où dans les environs de Paris on célébrait encore il y a peu de temps les Fêtes païennes des Vendanges et de Bacchus, dont les cérémonies sont décrites par l'abbé Lebœuf, rendent trèscroyable l'existence d'un Autel à Bacchus, dieu auquel aura succédé dans ces Vignes le culte de Saint-Bacch, et Dulaure ajoute qu'il y a d'autres exemples de Métamorphoses de Dieux, opérées par l'ignorance et la force des habitudes.
Au chapitre de Paris sous les Franks, nous parlerons de l'Eglise Saint-Benoit, édifiée au milieu de ces Vignobles, et de l'Analogie qu'on remarque entre Saint-Denis et Bacchus.
Le culte de Bacchus, très-ancien chez les Étrusques, était trèsrépandu en Italie, et il passa en Gaule avec la domination romaine.
Suivant la Mythologie païenne, BACCHUS fût nourri dans les Indes, puis il alla en Egypte où il enseigna l'Agriculture aux mortels; il planta la Vigne et fût adoré comme le Dieu du Vin; une folie dont le frappa Junon1 le fit errer dans une grande partie du Monde; à Cybèle, ville de Phrygie, il fût initié aux Mystères des Dieux, dans la guerre des Géants, les Titans2 le coupèrent par Morceaux; mais Minerve3 prit sa Tête qui respirait encore, et la porta à Jupiter qui recueillit le reste de ses Membres, les Anima de nouveau après que Bacchus eût dormi trois nuits avec Proserpine4; c'est Bacchus qui inventa les représentations théâtrales ; il avait un Temple en Arcadie où l'on déchirait les jeunes filles à coup de fouet ; sa Jeunesse est éternelle comme celle d'Appollon5, il est vêtu d'un manteau de pourpre; on le représentait ordinairement avec des Cornes, symbole de Force et de Puissance; il était toujours couronné de Pampres6 de Lierre7, sous les traits d'un jeune homme riant et sans barbe, soit parce que les personnes ivres tombent dans une espèce d'enfance, soit pour marquer que le Vin conserve à l'homme et rend aux vieillards la vivacité de la jeunesse, tenant d'une main des Grappes de Raisin8 ou une corne, espèce de Vase à boire, et de l'autre un Thyrse9 dont il se sert pour faire sortir des Sources de vin,
1. JUNON, on beaucoup, quantité, jum parures, ornements, richesses, famille, mariage.
2. TITAN, tan feu, soleil, lumière, ti brillant; tan seu, ti hostile, ennemi.
3. MINERVE, e de, erw discorde, guerre, conseil et défense, min l'image, le symbole.
4. PROSERPINE, e qui est, pin l'image, l'emblème, la représentation, ser cause, principe, germe, pro biens, terre, abondance, richesses, etc.
5. APPOLLON, llon image,figure, effigie, o du, ap, app père et fils, maître, seigneur, créateur, etc.
6. PAMPRE, pre rameaux, branches, grappes de raisin, pam jets, pousses, pointes et extrémités.
7. LIERRE, erre qui est courant ça et là, de là le verbe errer, li plante ; e de err treillis, li plante; les latins connaissent le lierre sous le nom d'hedera qui vient de: ra qui court ça et là, qui coule, qui rampe, hed-e en étendue, en longueur, de là en breton, heda étendre en long, et heda en basque longueur, ra tout, hed-e en jets, en touffes et entrelacements.
8. RAISIN, en breton resin; in liqueur, res, rais forte, puissante, de la le Breton raisein bouleverser.
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9. THYRSE, se signe distinctif, thyr aigu, pointu: se qui indique, thyr boisson ei abondance.
Bacchus.
et dont les ornements sont des bandelettes qui figurent des outres longs et étroits ; tantôt il est assis sur un Tonneau, tantôt sur des Chars. Quand il est assis sur un Globe céleste parsemé d'étoiles, il est le même que l'Osiris ou le Soleil; le Bacchus du palais Borghèse a une grappe de raisin à la main sur un Sarcophage antique; il parait comme un jeune homme, vêtu d'une longue robe, tenant un thyrse d'une main et versant de l'autre du vin dans une corne, tandis qu'un de ses pieds pose sur une corbeille Le Lièvre1 était consacré à Bacchus, et parmi les Arbres, la Vigne, le Lierre, le Pampre, les feuilles de Figuier2, le Sapin et le Chêne lui étaient aussi consacrés; c'était le Dieu des Festins, il y distribuait lui-même à Boire aux convives et avait soin que leurs portions fussent égales; il avait non-seulement fait connaitre la vigne, mais on lui attribuait aussi l'invention de la Charrue.
La fête Bacchanale instituée en l'honneur de Bacchus fût en Italie d'abord renouvelée trois fois l'année, et ensuite plus souvent ; dans l'origine les hommes n'étaient point admis à la célébration de ces mystères, mais dans la suite ils furent initiés, et le mélange des deux sexes donna lieu à des désordres et à des Orgies3 que le Sénat supprima par un décret de l'an 568 de Rome. Les Bacchants , hommes admis aux orgies ou bacchanales, avaient les mêmes ornements que Bacchus, et étaient ainsi que lui couronnés de feuilles de lierre mêlées de Corymbes4, petits grains qui naissent en grappes sur cet arbrisseau; lorsqu'ils étaient échauffés par le vin, ils se frappaient avec de gros bâtons, de manière à se blesser grièvement et même à se tuer.
Le nom de Bacchus rend parfaitement cette description mythologique et il exprime notamment : Qui a les connaissances de l'agriculture ; us science, connaissance , bacch charrue, herse, instrument aratoire ; chus ,
1. LIÈVRE, re négation, llew courage; re grand, llew promptitude; re beaucoup, llew manger, dévorer, de là, le gallois llewa manger et boire.
2. FIGUIER, er aliment, fruit, wi doux, agréable, délicat, fig en pointe, en forme de bec.
3. ORGIE, e sans, gi conduite, bon sens, raison, or joie, réjouissance, agrément et boisson.
4. CORYMB, ymb-e rejetons, sions, branches de l'année, baies, cor courts, petits.
kus bœuf, bac attache, lien; us champ, campagne, terre, back labourage, coupure, déchirure.
Qui plante des Rameaux chargés de grappes et qui Presse du jus en abondance; kus qui cache, qui enfouit, qui met dans terre, bac les rameaux, les branches; kus charge, poids, bac grappes ; kus , chus jus , liqueur, boisson , pressis, bac en abondance.
Qui Assure la récolte du vin; kus boisson, jus, liqueur, suc qu'on exprime, de là le succus latin, bac qui assure, qui garantit.
Qui Remplit les caves, les tonneaux ; chus, kus qui remplit et qui conserve, bac cave, cuve, cuvier, tonneau, coupe, vase en général.
Qui réunit tous les Honneurs; chus honneur, vénération, bac réunion, multitude.
Qui a l'habitude des Voyages; us habitude, back courses, voyages.
Qui est Initié aux mystères; chus science, connaissance, initiation , bac pli, repli, mystère.
Coupé par Morceaux ; chus fragment, morceau, bac coupé, mutilé; Fragments réunis et nouvelle Animation après un long sommeil, kus fragments, morceaux, bac union, réunion; kus sommeil, bac grand; chus vie, animation, bac jeune, nouvelle; c'est l'Allusion à la Vigne-dont on Coupe des fragments tous les ans, dont le cep ou Tête conserve néanmoins encore de la vie, et qui, après un Repos de quelques mois, reprend une nouvelle Animation pour reproduire des Grappes sur la jeune pousse.
Créateur des jeux Scèniques; kus masque et mystère, essence des anciens jeux scèniques, bac création et emploi.
Toujours jeune , c'est l'Allusion aux Rameaux de la vigne qui se renouvellent chaque année ; us toujours, back jeune.
Corne dominante, Indice de la Puissance; kus pointe, corne, bac qui domine ; chus supériorité , puissance, bac qui assure, qui affirme, qui indique.
Vieux et vigoureux, c'est ainsi que les Ceps de vigne conservent leur Vigueur malgré leur apparente Décrépitude ; cus vieux , bac vigoureux.
Thyrse et vase à boire; chus corne et vase à boire, bac grappes de raisin; et pointe, javelot, verge, thyrse.
Couvert de Lierre ; chus entourage et vêtement , bac lierre fleuri, entrelacement.
Dieu des Festins ; chus vie, aliment, nourriture, boisson , liqueur, bonne chère, bac génie dominant.
Lièvre, Lierre et Vigne consacrés: us sublimité mystique, bach rameaux, feuillage, grappe, lièvre et lierre.
Bacchus était surnommé Iachus, qui, dans le pays de Galles veut dire: le Mieux portant, de iach Santé, et le Cri des bacchantes de la Thrace était : Iachus, de là dans les occasions de réjouissance , dans toutes les fêtes dont le Vin et la Bonne chère sont l'âme, et même aux Repas ordinaires, cet antique Usage en buvant de dire : A Votre Santé !
Ainsi au quatrième siècle, à la fin de la domination romaine, le palais des Thermes, ses vastes jardins, un vignoble, un camp romain et un champ de sépultures, occupaient la presque totalité méridionale de Paris ou Rive Gauche de la Seine.
Le César Julien affranchissant les Gaulois de charges arbitraires et d'exactions, et substituant à l'Ordre ancien un nouveau Plan d'administration plus populaire, abolit les priviléges en vertu desquels existaient des Villes-Colonies, des Cités alliées, libres, amies, etc.
Il les remplaça par l'uniformité d'administration et l'égalité de droit; ce changement de condition politique amena un changement dans les Noms de Chefs-lieux. Avant 358, le Chef-lieu des Parisiens avait toujours porté le nom de Lutetia , et bien que sous la deuxième race des Rois Franks, on trouve quelques écrivains qui le désignent encore sous le nom de Lutèce , depuis cette même année 358 c'est celui de Paris qui fût adopté.
Un Synode tenu dans les mois de novembre et de décembre * 360 ou 361 Écrit : apud Farisearn civitatem, Dulaure croit que fariseam est une faute de copiste et qu'il faut lire : Pariseam, Dulaure est lui-même dans l'erreur, le f n'étant qu'un p aspiré, f et p se substituaient mutuellement aussi bien en celtique qu'en latin et en grec ; Fariseam est synonyme de Pariseam qui tous deux indiquent comme Lutece un Lieu habité dans une contrée délicieuse et protégée ; am lieu, habitation, e dans, is contrée, par, far et phar délicieuse, agréable et fortifiée; am lieu, e qui est, is au-dessous, par, far et phar colline, montagne.
Paris en terme général signifie : Contrée Agréable et Vignoble; is contrée, par agréable, magnifique, de là notre mot paré, orné, et nos verbes parer, préparer, le latin paro, prœparo, le breton
para parer, orner, embellir, par en hébreu orner, décorer ; is avec, par rameaux et grappes de raisin.
Appliqué spécialement au chef-lieu : Paris indique le Voisinage de Rivières et la Proximité de collines; is rivières et îles, par auprès, entre, para en grec auprès; is au-dessous, au bas, par colline, montagne, para en grec, dessus ; para en indien, trèshaut, pare en albanais, supérieur, par en irlandais, mon,tagne.
Comme Qualification de Peuple ou Tribu, il veut dire : hommes tachetés, peints, tatoués, is hommes, avec, par tache, marque ; se tatouer, se teindre la peau avec le pastel et donner une couleur rouge aux cheveux, c'était un Ornement pour les Gaulois primitifs, de par dans ce sens est venu notre mot parure.
Hommes courageux et adroits à la lance ; is hommes, par courageux, vaillants, adroits, is avec, par flèche, javelot, lance, le dard gaulois ; on a dit spar comme par, le s au commencement du mot étant la syncope de ys article, d'où le terme latin sparus qui signifie le dard gaulois.
Et Marins habiles, is hommes, par illustres, fameux, remarquables, habiles, is avec, par gaffe de navire ou chaloupe et vaisseau ; de là paro qu'on trouve dans Saint-Isidore et les Auteurs du moyen âge pour signifier un Navire, et partaich en breton, patache espèce de vaisseau placé à l'entrée du port, taich fixé, attaché, par vaisseau.
Les Habitants de Paris ne jouirent pas longtemps des bienfaits de Julien, qui mourut sincèrement regretté de la majorité des Gaulois ; à la fin du IVe siècle et au commencement du Ve, une nuée de Peuples Confédérés contre Rome et la Gaule vint fondre sur l'Empire d'Occident dont ils connaissaient la faiblesse et l'opulence, le flot monta jusqu'à Paris, et la Gaule romaine devint la Gaule franke.
CHAPITRE DEUXIÈME
PARIS SOUS LES FRANKS
Deux changements importants, l'un au Spirituel, l'autre au Temporel, s'opèrent durant cette période pour Paris et toute la Gaule; la caducité romaine fait place à la virilité des Franks, et le Druidisme, la religion de la science, est vaincu par le Christianisme, au nom de l'amour et de la charité ; et ici, nous emprunterons à l'Histoire de France de M. Henry Martin , les faits qui se sont succédé jusqu'à la mort de Clodowig , qui fit de Paris la capitale du royaume.
Sous la conduite du chef Hu-Gadarn1, qui, suivant les Triades, les avait amenés du Pays de l'Été , l'avant-garde des Kymris refoulés par les Scythes2 ou Teutons3, chassés eux-mêmes de la Haute-Asie, envahit notre Pays, après avoir traversé la grande forêt Hercynie4, dans laquelle on marchait soixante jours sans en trouver la fin, d'autres, puis d'autres encore arrivèrent, et après maints combats et transactions, la Gaule, environ 600 ans avant notre ère, se trouva partagée entre les Kymris et les Gaëls, premiers occupants, et qui, comme eux avaient quitté l'Asie
1. HU-GADARN, hu puissant, illustre, courageux, qui a de l'ambition, vigoureux, fort, beau, poli, gad-am, ara impétueux, qad chef.
2. SCYTHES, scythœ par les latins, scutai par les grecs; e, es contrée, scyth âpre, farouche, sauvage; e, es qui est. scyth prompt, léger, dispos, habile à, scylh, scut bouclier, écu, javelot, lance, dard, flèche, de làle latin sculum, l'italienscuda, l'espagnol escudo, le croate schit; bouclier, écu; es habitude, scyth mouvement,agitation, action de lancer, de jeter avec force.
3- TEUTON, THEUTON, on grande, principale, teut, theut nation, contrée; ton renommée, theu haute, grande, divine.
4. HERCYNIE, e contrée, in dans, cy forêt, her grande; e en, cyni frayeur, transes, her contrée; e pour,à cause de, cyni usages, coutumes, pratiques,exercices,her terribles, ténébreux.
Hu-Gallarn.
Kymris.
Gaëls.
pour venir en Europe ; la fusion fut rendue facile par l'identité d'origine, et par le rapprochement du génie, des mœurs et des langues ; ce fût la seconde Branche de la Famille Gauloise.
Dans l'année 587, Ambigat1, Tétrarque ou Chef suprême de la confédération des Gaëls, organise deux grandes émigrations; Bellovèse se dirige vers l'Italie où la dernière émigration kymrique venant de Gaule, celle des Senons se fit place sur l'Adriatique2, aux dépens des Ombres, descendants des premiers possesseurs gaulois de l'Italie ; et Sigovèse, franchissant le Haut-Rhin3, entre dans la grande forêt et établit diverses colonies entre le Danube4 et les Alpes Illyriennes5.
Dans le courant du IVe siècle avant notre ère, les Belges ou Wolkes6, puissante confédération de Kymris qui habitait la rive droite du Rhin, franchit ce fleuve et envahit la Gaule jusqu'aux Vosges7, à la Marne et à la Seine, se superposant à la double couche gaëlique et kymrique qui déjà couvrait le pays ; une de ces peuplades Belges, les Tectosages8, pousse plus loin et s'établit à l'ouest dans le bassin de la Haute-Garonne9, avec Toulouse10
1. AMBIGAT, gat illustre, considérable, i parmi, amb les grands, les illustres.
2. ADRIATIQUE, e près, ick eau, al terre, ri contre, ad tête, promontoire; e dans, ick contrée, al auprès, ri eau, ad coupée, entaillée; adria place maritime, a auprès, ri eau, ad promontoire et édifice.
3. RHIN, l'hin rapide, mystérieux, qui se cache, force, puissance, colline, montagne.
4. DANUBE, be source, u dans, dan montagne; lie plusieurs, u source, dan rivière; be embouchure, u dans, dan mer; be partage, u dans, dan vallée et mer; les Scythes l'avaient appelé ister; 1er difficile, is rivière; ter grande, is rivière. Il était aussi nommé: don et dunay, ay rivière, don, dun profonde.
5. ALPES, es élévation, alp blanche; pes montagne, al élevée.
6. VOLKES, VOLCES, es contrée, volk. vole tranchée, canal, fossé, étang; es qui est, Wolk, vole aventureux, hardi, c'est le synonyme de belg.
7. VOSGES, ges rapide, vos élévation; ges sauvage, vos bœuf et sanglier; vogesus dans César et dans Lucain, us qui est. es contrée, vog élévation, bœuf et sanglier, d'après Grégoire de Tours et Fortunat, ces montagnes étaient remplies de bêtes féroces, notamment de bœufs sauvages. Le balon est une montagne au-dessus de laquelle est un lac, on montagne, bal lac; on eau, bal bassin, et le dunon est la plus haute montagne des Vosges, on la plus élevée, don montagne.
8. TECTOSAGES, es avec, sag saie, to rang des choses mises les unes sur les autres en sorte que l'une semble couvrir l'autre, lec ornement, tectosag saie où il y a des ornements rangés avec ordre; les Gaulois portaient des sayes où il y avait des raies de différentes couleurs, où il y avait des raies d'or. On trouve aussi des tectosages le long de la forêt noire, e contrée, tosag commencement, tec forêt, montagne et rivière.
9. GARONNE, GARUNA, dans Ptolémée, garrunna dans les tables de Peutinger, e, (t rivière, un, unn très, gar, garr, rapide. - -
10. TOULOUSE, ou Tolosa, e, a prés, avec, os, ws forteresse et rivière, tol, twi plaine fertile et bien arrosée.
Bellovèse.
Sigovèse.
BelgesVolkes.
Tectosages.
pour chef-lieu ; ce fût sinon la troisième branche de la famille gauloise, du moins une autre fraction du second Rameau gaulois.
Vers l'an 281 , une forte émigration de Tectosages repart de Toulouse, repasse le Haut-Rhin, et rejoint dans la forêt Hercynie d'autres Tectosages, souche de leur peuplade, demeurés sur la rive gauche du Danube et séparés par ce fleuve des grandes tribus gaëliques qui descendaient des compagnons de Sigovèse.
Gaëls et Tectosages s'étant confédérés, le Brenn, ou Général en chef élu, lance une triple expédition contre le royaume de Macédoine1; un premier corps d'armée se jette sur la Thrace2, un second, dirigé par le Brenn , extermine ou subjugue les mon- tagnards Thraces ou Illyriens qui couvraient la Macédoine vers le nord, et le dernier corps commandé par un chef qu'on appelait Belg3, attaque à lui seul l'armée du roi de Macédoine; malgré une éclatante victoire, le plan de conquête échoue en partie ; le Brenn passe l'hiver à préparer le succès d'une seconde campagne , assuré de nombreuses recrues gaëliques , au sud du Danube; il court au nord de ce fleuve chez les Kymris orientaux, surtout chez les Boies4, vaillant peuple dont les rejetons avaient pris racine en Gaule et en Italie, mais dont la souche était restée dans la contrée appelée plus tard la Bohême5; il recruta quelques alliés jusque chez les Theutons, peuples voisins des Kymris, et tout le plat pays fût aux Gaulois jusqu'aux massifs qui séparent la Thessalie6 de la Helladé7 proprement dite.
Après la panique de Delphes8, les Gaulois furent obligés d'opérer
1. MACÉDOINE, e de, dmyn lieux bas, profondeurs, abîmes et gouffres, côtes, collines, tertre,'hauteur, e contrée, mac remplie; e qui est, dwyn remarquable,. abondant, e en, mac champ, campagnes, plaine, terre, prairies et marais.
2. THRACE, e contrée, thrac excellente, fertile; e qui est, thrac victorieux, supérieur en force.
3. BELG, BELCH, audacieux, hardi, aventureux, effronté, fier, fanfaron, orgueilleux.
4. BOIES, es contrée. boi abondante, fertile; es avec, boi bois, buissons, halliers et élévation; es qui est, boi puissant, ardent, belliqueux, terrible.
5. BOUÊME, e contrée, em beaucoup, bah bois. montagne, eau, humidité et bestiaux.
6. THESSALIE, e dans, li contrée, a joignant, thess eau, rivière et montagne; te dans la contrée, al chevaux, thess coutume, habitude, la cavalerie thessalienne était célèbre dans l'antiquité.
7. HELLADE. e en, ad grain, semence, hell abondant; e dans, ad combat, hell généreux, distingué; de remarquable, a dans, hell danger.
8. DELPHES, es feu, vie. existence, lumière, soleil, delph. delf image, figure, effigie, statue, idole; on étendit ensuite ce terme à signifier le temple où était la statue; on s'en servit après pour désigner un temple où il y avait des fontaines, et par imitation, une église où il y avait des fonts baptismaux.
Belg.
Boïes.
Theutons.
leur retraite à travers les populations levées en masse, et l'armée se sépara; une partie resta établie sur le versant nord des Monts Scordus1, et forma la nation des Gaëls Scordiskes ; ils occupèrent la Servie2 et l'Esclavonie5; les Japodes4, nation mêlée de Gaulois et d'Illyriens5 tenaient la Croatie6 ; les Tauriskes7 et d'autres Gaulois s'étendaient dans une partie de la Hongrie8 et de la Transylvanie9; les Bastarnes10, peuple à demi gaulois, dépassaient les Carphates11 vers la Gallicie12 et l'Ukraine13.
Une bande de Tectosages reporta jusque dans Toulouse les dépouilles de la Grèce , le reste des Tectosages se réunirent aux Boies et à d'autres aventuriers pour aller joindre en Thrace un premier corps de Gaulois et de Theutons qui s'était séparé du Brenn au commencement de la campagne. Un corps de Gaulois s'établit à demeure en Thrace, dont il fit une province gauloise. Le gros de l'expédition , y compris quelques milliers
1. SCORDUS. SCORDISKES. us contrée, scord triste, vide; us eau, rivière, scord glace, froid; es qui est, isk contrée, scord froide, glacée; us qui est, scord agile, inconstant; es qui est, isk troupe, scord agile, léger.
2. SERVIE, e dans, wi contrée, ser belle, agréable; e près, wi eau, rivière, ser rapide.
3. ESCLAVONlE, e qui est, oni effectivement. lav abondante, fertile, esc terre, contrée; e contrée, oni outre, par de là, lav plusieurs et confluent, esc rivière.
4 JAPODES, es contrée, pod au bord, extrémité,ja glace et eau, iaa glace en finlandais, ioa glace en lapon; es qui est, pod puissant, illustre, ja véritablement, certainement.
5. ILLYRIEN, en habitant, i dans, yr contrée, ill sauvage, agreste; en habitant, i dans, yr verte, herbue, ill contrée, solitude.
6. CROATIE, e dans, ti contrée, région, croa marais, grève, rivage plat et sablonneux des rivières.
7. TAURISKES, es contrée, isk quantité, abondance, taur. eau et montagne, es auprès. isk eau et montagne, laur demeure et élévation; es avec, isk beaucoup, taur noblesse, élévation, distinction.
8. HONGRIE, e dans, gri, gry combat, hon qui excelle; e en, gri, gre chevaux et troupeaux, hon abondance, multitude.
9. TRANSYLVANIE, e dans, van-i excellente, fertile contrée, syl forêt, tran, bord, frontière, dos, derrière; e dans, van-i excellente contrée, syl auprès, tran courant d'eau.
10. BASTARNES, es dans, arn province, contrée, bast enceinte, fortifiée, défendue, protégée; es à, aux, arn oreilles, bast cercle, lien, bast en theuton lien , de là baste en terme d'horlogerie, cercle qui entoure la montre.
11. CARPATHES, es avec, path cime, sommet, car blanc, élevé, grand; es auprès, path mer, car montagne, rocher.
12. GALLICIE, e prés, ci eau, rivière, forêt, li terre, gal gauloise; c dans, ci contrée, li multitude, grand nombre, gal militaires, guerriers.
13. UKRAINE, e près, rain courant d'eau sinueux, uk contrée, région; e en, rain course, allant vite, uk lance.
Scordiskes.
Japodes.
Tauriskes.
Bastarnes.
de Theutons, passe par l'Hellespont1 et le Bosphore2, en Asie, et se divisant en trois hordes : les Tectosages, les Tolisto-Boies3 et les Trocmes4, se partagent toute la Grèce asiatique et la Phrygie5 (278 avant notre ère). La fortune des conquérants leur attira une multitude de recrues, et leurs forces devinrent telles que le roi de Syrie , Antiochus7, leur paya un moment le tribut ; les Gaulois d'Asie ou Galates, eurent dans tout l'Orient8 le nom d'invincibles.
Douze siècles après le premier établissement des Ombriens et quatre siècles après la venue de Bellovèse, après onze campagnes et onze grandes batailles qu'il fallut à Rome pour triompher d'elle (191 avant notre ère), la Gaule italienne fùt réduite en province romaine sous le titre de Gaule Cisalpine9 ; les restes mutilés des Boies et les débris des Langons10 sortirent de l'Italie pour aller chercher une autre patrie entre le Danube et la Drave11, dans le voisinage des Gaëls Scordiskes et Tauriskes ; au midi du Pô12 la race même de Gaulois avait disparu, du moins en apparence, il n'en restait que des débris sans nom, confondus
1. HELLESPONT, pont fortification, forteresse, lieu fortifié naturellement ou de main d'homme, es à cause, pour, hell danger, combat; pont fortification, les près, hel rocher, montagne; pont au bord, à l'extrémité, es eau, hell lieu et rocher.
2. BOSPHORE, e de, phor, for mer, bos gorge, canal, détroit; e qui est, for avant, bos le fond, l'extrémité.
3. TOLISTO-BOIES, es qui est, boi terrible, courageux, sto inclination, toli ôter, enlever, ravir, piller, de là le tollo latin; to brûler, piller, et paix, tranquillité, is avec, tol impôt, tribut.
4. TROCMES, mes marque le vice, le défaut, le mal, troc, trog mauvais, méchant, féroce; mes mauvais, trog, figure, de là le mot populaire, trogne bonne ou mauvaise.
5. PHRYGIE, e près, gré eau, rivière, phry courbure; e en, gi forêt, phry contrée; e dans, gi contrée, phry argile, terre grasse, terre fertile, montagne, promontoire, rocher.
6. SYRIE, e terre, contrée, i dans, entre, syr montagne, élévation; e contrée, i près, syr mer, rivière; ie la véritable, syr science et lumière.
7 ANTIOCHUS, chus puissance, pouvoir, autorité, 0 dans, parmi, ti plusieurs, multitude, an pays, contrée.
8. ORIENT, ent habitation, demeure, contrée, i entre, parmi, or eau, rivière, élévation, montagne; ent dans, auprès, i contrée, or belle, abondante.
9. CISALPINE, e contrée, in auprès, autour, alp hauteur, montagne, cis au-dessous, en deçà, au bas.
10. LANGON, gon montagnes et vallées, lan, lin plein, rempli; gon abondant, lan, lin lac, marais, bois.
11. DRAVE, e rivière, drav abondant, difficile, agiité, embarassé. troublé.
12. PO, surnommé le fleuve sans fond; po eau, fleuve, profond, le plus grand, trouble, contours, sinuosités; appelé bodenc par les Gaulois, enc sans, bod fond, appelé aussi padus, us rivière, pad grande, profonde, coupée, divisée, us très, pad abondant, us eau, pad trouble et blanchâtre, et nommé éridan, dan part, portion, branches, dan en patois de franche-comté désigne encore un morceau, une tranche, i plusieurs, er rivière.
Tolisto-Boies, Trocmes.
Galates.
Gaule italienne ou cisalpine.
Langons
dans la masse informe de l'esclavage ; au nord du fleuve la population gauloise fût absorbée peu à peu par la civilisation latine.
Au moment même où succombait la Gaule italienne , les Romains attaquaient en Asie la Gaule grecque; la vaste domination fondée en Asie-mineure fut ébréchée d'abord par Antiochus Soter1, roi de Syrie (277 ans avant notre ère), puis, plus profondément par Attale2, roi de Pergame3, parvenu à délivrer de leur joug la région maritime (241). Les Gaulois du levant, les Galates forment toutefois encore une puissance considérable au centre de l'Asie-mincure; de hordes errantes devenues état régulier, population dominante, superposée à des sujets grecs et phrygiens, ils se partagent en trois grandes peuplades subdivisées chacune en quatre cantons ; chacun de ces districts a, comme chez les autres peuples gaulois , un magistrat civil et un chef militaire subordonnés à un Chef Supérieur, comme eux électif et temporaire.
Les Romains entrent en lutte avec les successeurs d'Alexandre4, ils battent le roi de Syrie , Antiochus-le-Grand ; les Galates secourent le Syrien; eux seuls combattent, leurs alliés n'ont su que fuir et les Romains retombent sur la Galatie ; les Roies d'Orient sont accablés comme ceux des bords du Pô par le sort qui poursuit cette généreuse race (189). Pourtant Rome leur accorde la paix sans tribut, sans occupation militaire, sans altération de leurs lois, mais ils se laissent envahir par les mœurs étrangères ; les Cultes grecs et phrygiens s'introduisent chez eux par la désorganisation antérieure du Druidisme, et ils sont enfin sous l'empereur Auguste5 absorbés par Rome, mais les derniers, après le reste de l'Asie.
Trente-six ans après la chute de la Gaule Italienne, les Romains entrent dans la Grande Gaule pour n'en plus sortir ; c'est Massalia6 qui attire en deça des Alpes les armes romaines ; dans les
-t. SOTER, ter puissance et protection, so éminente.
2. ATTALE, e de, lal tribut, prises, possessions, captnre, al quantité, grand nomore; e des, lal princes , al le père , le plus élevé.
3. PERGAME, e près, am beaucoup, multiplicité, perg lieux élevés; e près, am eau, rivière, perg division, séparation.
4. ALEXANDRE, re très, and grand, and en ancien persan, grand, ex parmi, al les grands.
5. AUGUSTE, e parmi, gwst la société, la multitude, aw élevé, éminent; e dans. gwst la douleur, l'affliction, aw généreux, compatissant.
6. MASSALIA, a auprès, li eau, a auprès, mass montagne; lia mer et rocher.
sa autour, mas, ville.
Romains.
AntiochusSoter.
Attale.
Arrtiochus-le- Grand.
Massalie.
guerres Puniques, elle avait donné assistance aux Romains, et la chute de Carthage1 lui avait livré tout le commerce de l'Occident2, l'Orient3 lui fût bientôt acquis par le triomphe de Rome son alliée, sur les successeurs d'Alexandre. Massalie, puissance exclusivement maritime, voulait prendre racine sur la terre ferme, par des conquètes aux dépens des Celto - Ligures4 ; ces tribus ne lui vendirent pas leur indépendance ; deux petites peuplades de la rive droite du Var5 prirent l'offensive et assaillirent les colonies Massaliotes d'Antibes6 et de Nice7 ; Massalie invoqua l'assistance de Rome qui accabla ces deux petits peuples et les fit sujets de Massalie (154). Une trentaine d'années plus tard, ce fût le tour des Salyes8, nation Celte-Ligurienne, établie entre la basse Durance9 et la mer qui avait pour chef-lieu la ville celtique d'Arelate10. Les populations de leurs villes conquises furent vendues à l'encan (i23). Le littoral entier, entre le Var et le Rhône11, fût donné aux Massaliotes ; quant aux terres de l'intérieur, Rome s'en attribua le domaine, et le proconsul C. Sextius fonda chez les Salyes la ville d'Aquæ Sextiœ. Toutes les Peuplades entre la mer et l'Isère12 avaient plié devant les Romains ; des deux
1. CARTHAGE, e près, ag, eau, mer, carlh donjon, rempart, habitation, lieu, promontoire, mont, colline, lieu élevé de difficile accès; lieu destiné à prendre les augures; lieu entouré de collines couvertes de bois dont il est difficile d'approcher, garde, garnison.
2. OCCIDENT, ent chemin, course, marche, yd dans, occ centre, creux, caverne, enfonçure naturelle, courbure et sinuosité, voûte, arcade; ent chemin, passage, route, cyd en même temps que, avec, oc lumière, soleil.
3. ORIENT, ent chemin, passage, voûte, courbure, i pour, à cause de, or cercle et mouvement circulaire, jet de lumière, or en hébreu, feu, lumière.
4. LIGURES, gur bord, rivage, li eau; e près, gwr montagne, rocher, li contrée, terre.
5. VAR, var fleuve, rivière, gué, passage, montagne rapide.
6. ANTIBES, bes autour, i eau, rivière, ant demeure; bes élévation, i auprès, ant habitation; bes coupée, divisée, i eau, rivière, ant réunion.
7. NICE, e près, nie, nik montagne, élévation et courbure, sinuosité.
8. SALYES, es auprès, y eau, sal demeure, habitation ; es feu, ardeur, courage, y dans, sal combat.
9. DURANCE, e qui est, anc étroite, serrée, puis ample. étendue, dur eau. rivière.
10. ARELATE, e près, lat marais et eaux, are plusieurs. ARLES, les au bord, ar eau, rivière.
11. RHONE, e eau, rivière, rhon qui coule rapidement, grande étendue, qui s'étend, qui se réunit et qui se partage; rhodanus, us rivière, dan rapide, rho trèssuperlatif.
12. ISÈRE, elle est fort tortueuse, c'est pourquoi on la désigne àGrenoble, sous le nom d'un serpent, les habitants disent qu'un serpent et un dragon détruiront Grenoble, faisant allusion a l'Isère et au Drac; e qui est, er courbe, tortueuse et rapide, is rivière; drac colère, fureur, impétueux, qui se précipite.
Celto-Ligures
Salyes.
plus puissantes : l'une, les Cavares f s'était soumise sans combat, l'autre, les Voconces2 avait été deux fois vaincue, mais sur l'Isère les avant-postes romains avaient rencontré un vaillant peuple qui n'avait pas hésité à donner asile et secours au chef fugitif des malheureux Salyes; c'étaient les Allobroges, la première entre les nations des Alpes qui s'appuyaient sur l'alliance du peuple Arverne, chef d'une clientèle de cinq ou six peuples et dominateur de toute la grande Confédération gaélique. Les Édues chefs d'une autre clientèle jalousaient la suprématie des Arvernes et se trouvaient en guerre avec les Allobroges; Massalie ménage une étroite alliance entre la république romaine et la république des Édues ; les Edues donnent aux Romains le nom de Frères et en reçoivent ceux d'Amis et d'Alliés; fatale fraternité qui les séparait de leurs véritables frères et qui introduisait l'étranger au cœur de la Gaule ; les Allobroges furent défaits (122), et au printemps suivant, l'armée Arverne fût presque anéantie ; ce fût le plus grand désastre qu'eût encore subi la race gauloise ; Rome se montra modérée envers les Arvernes, comme naguères envers les Galates, ne voulant pas s'exposer à mettre en mouvement la race entière des Gaulois , mais le territoire des Allobroges fût réduit en province romaine sous le nom de Gallia Braccata3.
La nouvelle province déborde bientôt par dessus le Rhône; de l'an 120 à l'année 118, le pays des Helves4, des Volkes-Arecomikesa
1. CAVARES, es près, ar rivière et montagne, cav habitation, demeure, contrée; es de, ar haute, noble, cav origine, naissance, intelligence, autorité.
2. VOCONCES, es contrée, ivnc prés, woe rivière, ileuve, marais; es contrée, wnc dans, woe l'abondance.
3. BRACCATA, a qui est, at avec, bracc, bracca brayes, nom que les Gaulois donnaient à un habillement dont ils se couvraient les cuisses ; Diodore de Sicile, Saint - Jérôme et Saint-Isidore, nous ont conservé ce terme; braci en syriaque, bracki en grec vulgaire, bracc en ancien saxon, bracca en theuton, brayes, haut-de-chausses. Les bragues, haut-de-chausses très-amples ; les bretons appellent encore ces culottes bragues ou bragou; elles étaient en tout semblables à celles des scythes; bmccan étoffe légère et bigarrée dont on fait les haut-dechausses en Irlande.
4. ntLYES, es contrée, helv bonne, abondante; elva troupeaux, bétail; ves pâturages, hel abondants.
5. ARECOMIKES, peuple du Bas - Languedoc ; ai'ecomikes : ceux qui foulent, qui font beaucoup de draps ; dans la plus haute antiquité on voit des manufactures de draps dans le Languedoc, are en abondance, comma, fouler des draps; kes habiles, prompts, i dans, corn l'exécution, l'accomplissement, e de, ar vêtement, habillement; comma en breton, a la signification de fouler les draps
Cavares Voconces.
Allobroges.
Anerne.
Edues.
GalliaBraccata.
Iîelves et Volkes- Arecomikcs
et des Sudest, (Vivarais2, Bas-Languedoc3 et Roussillon4) sont assujettis à leur tour.
Les événements se pressaient avec rapidité, les Nations Teutoniques descendues d'Asie en Europe à une époque inconnue, avaient avancé vers le Nord et l'Occident, laissant les régions autrefois enlevées par les Scythes aux Kymris, aux Sarmates5 au nord, et au sud-est aux Gètes6 ou Daces7, entre lesquels et les Gaulois il y avait une étroite parenté quant aux mœurs et aux croyances religieuses ; les Teutons étaient entremêlés aux Kymris, dans les contrées transrhenancs ; il ne subsistait que quatre grandes peuplades kymriques outre-Rhin : les Kymris proprement dits que les Romains appelaient Cimbres, vers l'embouchure de l'Elbe8, Jutland9, Sleswig10, Holstein11, les Boies sur le plateau des Monts Sudètes12 (la Bohème), frères ainés des anciennes tribus italiques et asiatiques de ce nom, les Gothins13 à l'est des Boies, et les Tectosages dans le sud de la forêt Hercynie.
Vers l'an li3 avant notre ère, un tremblement de terre bouleversa les régions de la Baltique14 ; les Kymris fuyant devant la fureur
1. SUDES, es contrée, sud montagneuse, élevée, de là, sud terme des navigateurs, qui désigne par ce nom le midi, le plus haut où monte le soleil sur notre hémisphère.
2. VIVARAIS. ais contrée, var auprès, touchant, wi eau, rivière; lac et bois.
3. LANGUEDOC, oc contrée, région, gwed fin, limite, lan mer et rivière, doc espace qui contient, qui renferme, de là en breton, docq espace, gwe terre, lan bonne, abondante, fertile.
4. ROUSSILLON, llon vallée, creux, bas, si dans, rws plaine arrosée et environs de montagnes; lon fertile, sil contrée, rws agréable.
5. SARMATES, es contrée, mal quantité, sar eau et montagne; es qui est, mat illustre, sar très, de la l'irlandais sarmaith glorieux en bonne part, illustre.
6. GÈTES, es bonne, gel contrée, province; es contrée, gel abondante, fertile; es qui est, gel vaillant, courageux.
7. DACES, es contrée, dac divisée, dak en hébreu, mettre en petits morceaux, dak en chaldéen, diminuer, dak en arabe être menu; es contrée, dak bonne, la meilleure; es qui est, dac éminent, illustre, le premier, le principal.
-
8. ELBE, e rivière, eU) limpide, claire; albis, is eau, rivière, alb blanche, claire, pure, limpide.
9. JUTLAND, land sol, land en gothique, en anc. saxon, en flamand, en anglais, en theuton, en allemand, en danois, islandais, suédois, runique: terre, sol, pays, jut retranché, tronqué, coupé par le bout, divisé.
10. SLESWIG, tvig rivière, eau, flot, ile, sles qui protège, refuge, rempart, wig goëmon, algue, herbe de la mer, sles action de soigner, d'entretenir.
11. HOLSTEIN, tein pays et rivière, hols, avec coupure, incision, fente, déchirure; tein mer, rivière, 8 contrée, hol auprès; stein pays, hol bas et fertile, plein de pâturages, hot, en allemand bas; tein pays, hols bois et pâturaeres-
12. SUDÈTES, es contrée, et réunion, groupe, lien, chaîne, sud montagne.
13. GOTHIN, in origine, goth élevée, illustre.
14. BALTIQUE, e de, ik terre, contrée, balt fin, bord; e qui est, ik eau et contrée, hait divisée, coupée, de là balta en turc, hache; e de, ik eau, ball, ceinture, frontière.
Sudes.
Sarmates.
Gètes, Daces.
Cimbres.
Gothins.
des éléments abandonnèrent leur presqu'île et s'associèrent à un peuple voisin que les historiens appellent du nom générique de Teutons ; les deux hordes repoussées par les Boies franchissent le Danube, s'approchent de l'Italie et rencontrent pour la première fois les Romains à Norëia1, (Styrie2). Après avoir exterminé toute une armée romaine (114), et avoir saccagé l'Illyrie, elles pénètrent dans la vallée des Helvètes3 ; notamment les Ambrons (canton de Berne4), descendants des anciens Ombriens, s'associent avec eux et se précipitent sur la Belgique ; les Kymris d'outreRhin reconnaissent leurs frères dans les Kymris de la Gaule; on négocie et les Belges cèdent Aduat5 aux envahisseurs. L'orage détourné des terres Belgiques , crève sur la Gaule centrale et méridionale où les campagnes sont pillées, brûlées, dévastées, les Gallo-Theutons ne s'arrêtent qu'au bord du Rhin où ils retrouvent ces Romains déjà battus à Norëia et les battent de nouveau; les Wolkes-Tectosages renoncent à l'alliance du peuple romain pour celle des Gallo-Teutons, mais le consul Cepion6 marche sur Toulouse et la livre au pillage ; les Gallo-Teutons s'apprêtent à venger Toulouse et l'année suivante franchissant les Gevennes7, Cepion et Manlius8 se portent au devant d'eux avec deux armées; les Kymris et les Ambrons attaquent les deux camps près du Rhône et tout ce qui est romain est anéanti ; on n'épargna que dix hommes pour les envoyer porter en Italie la nouvelle de
1. NORËIA, a auprès, ei eau, rivière, nor contrée, habitation.
2. STYRIE, e près, styri bassin, canal, cours d'eau; e près, i eau, rivière, styr abondante et rapide.
3. HELVÈTES, es contrée, pays, vet milieu, hel montagnes élevées; helveti, elveli, elwet est le synonyme de Gesat, helw, solde, salaire; Polybe dit que les Gaulois qui habitaient au-delà des Alpes, au bord du Rhône, eombattaient pour de l'argent et que pour cette raison, ils étaient appelés gésates, c'est-à-dire soudoyés, eliv honoraires, argent, ehvet qui est soudoyé; on voit que les caractères des peuples ne changent guères.
4. BERNE, e près, bern courbure de rivière; cette ville est dans une longue presqu'ile formée par une courbure de l'Aar (a rivière, ar sinueuse) ; e contre, bern, élévation, montagne; e eau, bern beaucoup; ne auprès, ber courant d'eau et montagne.
5. ADUAT, at auprès, adu confluent de rivière.
6. CEPION, on grand, remarquable, distingué, i en, cep autorité, origine, puissance, intelligence.
7. CEVENNES, es contrée, elln longue, grande, cev tête, montagne, keven crête de montagne.
8. MANLIUS, lyws, gouverneur, préposé, man illustre; lytvs conduire, diriger, gouverner, man hommes.
Helvètes.
Ambrons.
la bataille (105). Marius1 reprit sa revanche au bord du Cœnus2 (aujourd'hui l'Arcq3) ; là se rencontrèrent pour s'entregorger des frères d'origine, les Ambrons dans les rangs des Teutons, et des Gallo-Italiens, au service de Rome , issus d'antiques tribus Ombriennes. Tous les Teutons furent exterminés; après cette journée , un Temple fût érigé à la Victoire sur le sommet le plus élevé de la contrée ; les chrétiens en firent une église de Sainte-Victoire et la fète annuelle instituée au mois de mai en l'honneur de Marius devint la fête de la Sainte. Les Kymris pendant ce temps attendaient sur le bord du Pô la venue des Ambro-Teutons, c'est Marius qui vient remplacer ceux-ci au rendez-vous et les Kymris sont détruits comme les Ambro-Teutons; Marius après cette double victoire reçut des honneurs presque divins et fût nommé le troisième Romulus4 et troisième fondateur de Rome. Le premier acte de Rome victorieuse fût de réunir à la province le territoire des Wolkes-Tectosages.
Viennent ensuite la lutte d'extermination entre les factions de Marius et de Svlla5 et les révoltes dans la Narbonnaise6.
Dans l'Hercynie, sur le haut Danube, le long de la rive droite du Rhin, les Restes des tribus gaëliques et kymriques étaient comme submergées par les masses des Teutons; le titre de Germains que prenaient leurs bandes aventurières, devenu synonyme de Teuton, indique qu'ils prétendent être maintenant ce qu'ont été jadis les Gaulois, les guerriers par excellence. Depuis quelque temps déjà ils faisaient leurs efforts pour pénétrer en Gaule ; les divisions des Gaulois leur en fournirent l'occasion. La république éduenne usait sans modération de sa suprématie sur les Gaëls, les nations lésées se coalisèrent et y opposèrent l'alliance des
1. MARIUS, us grand, i parmi, mal' les grands, mar seigneur en hébreu et en chaldéen; us élevé, i parmi, mar la multitude.
2. COENUS, us rivière, cœn encaissée.
3. ARCQ, arcq, arch encaissement et pierre, rochers.
4. ROMULUS, us qui est, ul très, tout à fait, rom grand, fort, puissant, rom en hébreu, élévation, rome en grec, force.
5. SYLLA, c'est à-dire, le voyant, a art. le, la, syll vue, regard, jugement, de là le gallois et le cornouailles, syllu regarder, voir, juger, réfléchir, connaître, penser.
6. NARBONNAISE, aise contrée, tribu, bonn eau, sinuosité, baie, golfe, nar auprès, NARBO, NARBONA à deux lieues de la mer, près d'un grand lac, avait été bâtie, sur l'Aude, on a depuis détourné le cours de cette rivière; narbo. bo baie, golfe, sinuosité, nar auprès; narbona, bona golfe, embouchure, sinuosité de rivière, tourbe, marais, nar auprès.
Marius.
Temple de la Victoire.
Sylla.
Germains.
Germains. Les Sequanes attirèrent de l'Hercynie quinze mille Germains commandés par Ariowist , chef d'un grand renom parmi les Suèves3, alors la plus puissante des nations teutoniques ; les Édues furent vaincus, mais les Sequanes ne tardèrent pas à être cruellement punis de leur appel aux armes étrangères et furent obligés de céder leurs meilleures terres et d'ouvrir leurs places fortes au vainqueur. De l'an 59 à 58 , les Germains sont déjà cent vingt mille guerriers autour d'Ariowist et ils ont comme les Romains leur Province Gauloise.
La Gaule avance de jour en jour vers sa ruine ; l'état intérieur est comme toujours, la vraie cause des revers extérieurs; la Gaule-Gaëlique pure incline vers la civilisation du midi; la Gaule-Armoricaine4, ou Kymro-Gaëlique , se serre contre l'Ile de Bretagne5, foyer du druidisme orthodoxe et de la tradition de Hu-le-Grand; et la Gaule-Belgique ou Kymrique pure méprise la mollesse et l'industrie de ses voisins du sud, et se fait gloire de rester toute barbare et guerrière comme ses ancêtres et ses voisins les Germains.
La Gaule sera-t-elle Romaine ou Germaine ; elle est suspendue entre deux conquêtes étrangères; un Chef helvétien, Orgetorix6, a compris que l'Helvétie tomberait si la Gaule tombait, il aspire à se faire Roi des Helvètes et Chef Suprême de la Gaule et fait entrer dans ses plans secrets le sequanais Castic7 et l'éduen Dumnorix8 ; la guerre civile va commencer quand on apprend
1. SEQUANES. es avec, an habitude, sek chevaux; un des plus puissants et des plus vaillants peuples des Gaules, au rapport de César, et excellents cavaliers; Épona ancienne ville des Sequanais, aujourd'hui Yene en Bugey a pris son nom des chevaux; les habitants de cette contrée, dès qu'ils connurent par les Romains, Castor qui excellait dans l'art de manier les chevaux, lui rendirent un culte particulier à epomanduodurum, épo chevaux, man bien, dueddu dresser.
2. ARIOWIST, wist garant, caution, répondant, io comme, semblablement, ar voisin, prochain.
3. SUÈVES, es près, ev eau, rivière, fleuve, su terre, contrée.
4. ARMORICAINE, e qui est, ain belle, ic contrée, armor près de la mer, mor mer, ar près.
5. BRETAGNE, ne près, tag eau et côtes, bre contrée, pays; ne dans, ag île, bret, grande: gne habitude, a tout à fait, bret tacheté, moucheté, tatoué, peint.
6. ORGETORIX, rix chef, o de, orgel puissance illustre; gel pouvoir, puissance, autorité, or brillante, illustre, éminente, remarquable.
7. CASTIC, tic pure, droite, équitable, juste, cas intelligence, réputation; tic pure, brillante, cas origine, naissance.
8. DUMNORIX, rix chef, chef de nation, o très, dumn eminent; rix haut, grand, no jusqu'à, dum l'orgueil.
Séquanes.
Ariowist.
Suèves.
Ile de Bretagne.
Orgclorix.
Castle.
Dumnorix.
qu'Orgetorix n'est plus (59); avec lui disparût le projet de transformer l'anarchie aristocratique de la Gaule en une Confédération d'États gouvernés par des chefs uniques subordonnés à un chef suprême : Orgetorix , pour arriver à son but, voulait l'émigration en masse des Helvètes qu'il aurait transportés des Alpes sur l'Océan1, en s'établissant dans le bassin de la Charente2. Ce plan d'émigration ne périt pas avec le plan de royauté, et le départ fût fixé au printemps de l'année 58 ; il y avait alors un homme qui ne détachait pas ses regards de la Gaule, c'était Jules3-César; il se fait donner pour cinq ans, à partir de 58, le Proconsulat des deux Gaules, cisalpine et transalpine, et apprenant la nouvelle que les Helvètes brûlent leurs places fortes et leurs villages avec tout ce qu'ils ne peuvent emporter, entraînant avec eux des Gaëls venus de la Souabe4 et d'autres Gaëls établis sur le grand coude du Rhin, il accourt avec quelques régions, et, près de Bibracte5, défait les Helvètes dont la majeure partie meurent ou sont prisonniers. Cette défaite des Helvètes porta la terreur du nom de César aux extrémités de la Gaule.
Ariowist s'était vu comblé de caresses par les Romains tant qu'on avait pu craindre qu'il ne se joignit aux Helvètes, mais César, depuis la victoire de Bibracte, ne juge plus nécessaire de le ménager et entre aussitôt en Sequanie. Son armée qu'il venait de haranguer, se porte droit au camp du chef Suève, et César et Ariowist se rencontrent dans une vaste plaine au pied des Vosges à huit journées de marche au nord de Vesontio6 ; on chargeait si précipitamment des deux parts que l'on combattait corps à corps sans avoir lancé les javelots. La défaite des Germains devient un immense massacre, et Ariowist, perdant à la fois ses deux femmes et ses filles, va mourir en Germanie ; cette double victoire élève César au niveau du grand Marius.
1. OCEAN, ean libre, qui n'est pas serré, oc eau; ean tout, oc eau; an contrée, oce en eau; an jonction, oce d'eau; an nourrice, e des, oc rivières.
2. CHARENTE, e dans, ent cours, char division, coupure, rochers et embouchures de rivières.
3. JULES, es qui est,jul grand, courageux; es lumière, jul science.
4. SOUABE, e dans, ab montagne, sou pays, contrée; e près, ab confluent, sou rivière; e près, ab rivière, sou courbure, sinuosité.
5. BIBRACTE, te auprès, brac vallée, bi petite; le auprès, brac la partie la plus basse, bi élévation; te enceinte, brac pointe, bi élévation.
6. VESONTIO, o autour, ti plusieurs, on rivières, ves coupées, divisées; besontio dans Ammien Marcellin, o près, ti demeure, habitation, on rivière, bes coupée, divisée.
Jules-César.
Pendant ce temps, Divitiac1 Chef ou Roi des Suessons2 et que les Belges - avaient reconnu pour Brenn, avait opéré une descente dans l'Ile de Bretagne; on croit, dit Henry Martin, que Divitiac s'empara de la presqu'île située entre la Tamise5 et la Saverne4, et que c'est à cette époque qu'il faut reporter l'établissement des Tribus Parisiennes dans l'Ile de Bretagne.
Lorsqu'ils virent César si près d'eux, les Belges s'émurent et comprirent un peu tard que leur indépendance était menacée; les nations belgiques se préparent donc à la guerre et élisent pour Généralissime le chef des Suessons, Galba5, successeur du conquérant Divitiac, mais elles sont décimées par César qui bat les héroïques Nerviens6 et s'empare de la forteresse d'Aduat.
La Gaule maritime effrayée de la prompte défaite des Belges se soumet à une seule légion que César avait détachée sur les' pays de l'ouest après la bataille de la Sambre (57). Les succès de César, cependant, avaient été trop rapides pour être décisifs ; l'Armorique se réveille bientôt, les Belges maritimes, demeurés insoumis, s'unissent à la ligue armoricaine, et l'Ile de Bretagne elle-même, la Terre-Sainte de la Race Gauloise, avait envoyé des renforts à ses frères du continent. Le désastre des Venètes7 sur mer, réduit la ligue armoricaine à mettre bas les armes. Presque toute l'Aquitaine8 se soumet ensuite, les aigles romaines sont
1. DIVITIAC, ac enfant, ti illustre, i de, div dieu, de là le latin: divus, divinus.
2. SUESSONS. qui portent avec légèreté leur longue lance (Lucain); son réputation, swes vitesse, légèreté. Ce nom devait être très-honorable chez les anciens quand on se rappelle que la légèreté à la course était une des principales qualités qu'Homère donnait à Achille.
3. TAMISE, fleuve formé de la réunion des deux rivières: tam et is, is serpentant, tortueux, tam part, division.
4. SAVERNE, ne dans, er rivière, courant d'eau, saw sable et hauteur, tas, monceau, sabrina chez les anciens; les gallois appellent aujourd'hui ce fleuve haffren; haffren jaune, sablonneux, sabrin, sabren, haffren sablonneux. Le cours de cette rivière est fort boueux, elle remue le limon et le sable de son lit, les fait monter vers la surface de l'eau et les pousse quelques fois en de certains endroits où elle en fait de gros monceaux; a dans, rin rivière, sab sable, de là le français saburne gros sable, qui sert de leste à un vaisseau.
5. GALBA, galb, force et grosseur, galb en sanscrit, être fort; gal force, puissance, ba ou bah extraordinaire, étonnant, de là notre interjection : bah qui marque l'étonnement et le breton bahein déconcerter.
6. NERVIEN ,en habitant, wi auprès, ner eau, rivière; en qui surpasse, i en, nerv force, courage, de là, notre mot, nerf, nervius dans le gloss. de Saint-Isidore, se prend pour fort, nerw en bohémien, fort.
7. VENÈTES, es qui est, weneth illustre; es demeure, contrée, et auprès, ven embouchure de rivière, eau et montagnes.
8. AQUITAINE, e dans, ain contrée, a-kwyt très-agréable; aine expérience et bravoure, a-kwyt très-éminent.
Divitiac.
Suessons.
Galba.
Nerviens.
Armorique.
Venètes.
Aquitaine.
partout triomphantes ; il ne restait plus dans toute la Gaule que deux peuples en armes contre Rome, les Morins1 et les Menapes2; c'est sur les côtes des Morins, dont une partie firent leur soumission , que César organise son expédition maritime contre la Bretagne. A son retour, la Gaule parait tranquille ; Ambiorix3 pourtant préparait un vaste soulèvement contre Rome, et avec ses Éburons4 il détruit l'armée romaine, commandée par , Sabinus5 et Cottus6 ; mais ensuite ils sont eux-mêmes presque anéantis. Pendant que le silence de l'esclavage semblait s'appesantir sur la Gaule, elle s'apprêtait au plus terrible effort pour reconquérir son indépendance. La coalition secrète, déconcertée par l'explosion prématurée des Éburons, avait resserré les liens, mais chacun, devant l'effroyable exemple des Éburons, hésitait à porter le premier coup. Les Carnutes s'offrent, c'était du Milieu Sacré de la terre gauloise que devait partir le signal de la délivrance ; mais pour être surs que leurs Confédérés les soutiendront jusqu'à la dernière extrémité, ils les obligent d'envoyer mystérieusement tous les étendards nationaux dans un asile reculé de leur Forêt Sainte, et là, sur les étendards réunis en faisceau , ils reçoivent des députés gaulois le plus redouté et le plus inviolable des Serments en présence du Dieu qui réside sous la voûte des Chênes. Vercingetorix, que César avait tâché de séduire, travaille avec ardeur à conjurer la Gaule entière ; aux premières nouvelles de l'insurrection il se met à la tète de ses clients; repoussé par l'aristocratie, il appelle à lui les pauvres gens, les bannis, les rudes populations de la montagne ; Tout se lève, les Dômes7, les Monts Dore8, le Cantal9, descendent
1. MOlliS, in bord, mor mer; in eau, mor auprès; in puissance, mor grande, vaste.
2. MENAPE, e contrée, ap auprès, men eau, rivière et montagne Dion. Cassius dit que ce peuble n'avait point de villes, mais seulement des chaumières pour habitations; e dans, ap petite, men habitation; e qui est, ap très, men grand, illustre.
3. AMBIORIX, rix, le premier, o parmi, ambi les premiers.
4. ÉBURON, on contrée, ébur excellente; on éminent, t'bur le superlatif.
5. SABINUS, us qui est, in naissance, origine, sab élevée, distinguée; us qui est, in dans, sab honneurs, distinctions.
6. COTTUS, us qui est, colt ancien, vénéré, respecté.
7. DOMES, es contrée, dom haute, élevée.
8. MONTDORE, e qui est, dor contrée, pays, mont élevé; e qui est, dor montagne, mont élevée; dvore source, eau, mont abondance.
9. CANTAL, tal montagne, can beaucoup; lui montagne, can blanche; tal élevé, can contrée.
Morins.
Menapes.
Ambiorix.
Eburons.
Sabinus et Cottus.
Carnutes.
Vercingetorix
sur la Limagne1; les Grands sont chassés de l'Arvernie et Vercingetorix est proclamé Chef Suprême. Vingt Nations, parmi lesquelles les Parises acclament à l'instant même au choix des Arvernes, défèrent le commandement en chef à Vercingetorix et lui envoient des otages en garantie de leur foi. Malgré la Sainteté de la cause, malgré l'habileté des chefs, le courage des soldats et malgré le dévouement personnel de Vercingetorix et les derniers efforts de Corrée2, du brave chef des Bellovakes, la Gaule dût se résigner à subir le joug de César ; la Patrie était perdue.
César en faisant de sa conquête une seconde province transalpine sous le nom de Gallia-Comata3, respecta néanmoins son organisation intérieure, ses mœurs, ses habitudes, sa religion ; il espérait se servir bientôt des Gaulois vaincus contre Rome victorieuse ; en effet, des corps considérables de troupes gauloises marchèrent sous ses Aigles à l'assujettissement de ce peuple romain qui ne devenait Maître du monde qu'en perdant de sa propre liberté, la Légion de l'Alouette4 est admise aux droits de de la Cité, et des Transalpins viennent siéger dans le Sénat Romain.
L'œuvre de César fût achevée par son neveu et son héritier, Octavien5 Auguste. L'aristocratie gauloise, dès le règne de
1. LIMAGNE, LIMANE dans Grégoire de Tours, pays extrêmement fertile; e qui est, man bonne, fertile, li terre, contrée, li herbe, foin, prairie; ne dans, mag champ, plaine au pied de montagne, li bon, fertile, abondant.
2. CORREE, e qui est, ré très, cor élevé, distingué; e qui est, ré dans, cor honneur, distinction.
3. COMATA, a avec, at abondants, com poils, cheveux, laine ; de là, le breton co nUit drap de laine.
4. ALOUETTE, le texte porte: alauda, et ce nom gaulois d'atauda avec sa signification d'alouette,, nous a été conservé par Suetone, dans la Vie de César, par Pline, liv. n, chap. 37; par Marcellus Empiricus, dans son ouvrage de la Médecine, chap. 29; et par Saint-Grégoire de Tours, liv. II de son histoire.
Alauda et Alouette s'appliquant à l'oiseau de ce nom, signifient.gris cendré et qui s'élève dans les airs; alwette qui est gris cendré; e vers, wett le ciel, al qui s'élève; a dans, aud le ciel, les airs, al qui s'élève; mais ici il existe un jeu de mots que nous devons signaler : alouette, alwette veut dire: qui est armé, belliqueux, militaire, qui fait profession des armes et qui est dans les honneurs, dans les bonnes grâces; e dans, wett les honneurs, les bonnes grâces, al qui est élevé, qui est placé; et alauda ou alaude est synonyme, a, e, en, awd charge, pouvoir, dignité, puissance et amitié, al qui est élevé, placé, remarqué, de là dans les anc. gloss , alaudius affranchi.
5. OCTAVIEN, en qui excelle, i en, tav divine , brillante, oc lumière, science, connaissance.
Les Parises.
Corrée.
Bellovakes.
GalliaComata.
Légion de l'Alouette.
Octavien Auguste.
Tibère1, empruntait les mœurs et la langue des vainqueurs, mais la vieille nationalité n'était pas toute engloutie sous les flots de la civilisation conquérante, elle se réfugiait au cœur du peuple toujours plus fidèle que les hautes classes aux affections et aux instincts patriotiques, et surtout plus rebelle aux innovations importées par l'étranger ; elle trouvait asile avec la langue et la religion indigènes, parmi les populations des campagnes qui ne parlèrent jamais latin. Les habitudes agricoles et pacifiques, et le désarmement opéré par Auguste dans la plus grande partie du pays, faisaient que pour maintenir l'ordre on ne conserva pas douze cents soldats romains dans l'intérieur de la Gaule.
C'était'à la frontière, sur le Rhin, qu'était le danger, la race teutonique servait d'avant-garde à la barbarie contre Rome.
Les Germains avaient avec les Gaulois de nombreuses ressemblances attestant une lointaine parenté.
Suivant leurs traditions, Mann, fils de Tuisto, fondateur de la race des Germains avait eu trois fils, appelés Herminn, Istev et lnghev, desquels sortirent les trois grands rameaux de la race teutonique. Les fils d'Herminn étaient les plus puissants des Theutons ; parmi eux se trouvaient les Angles2, les Semnons3, les Marckomans4; parmi eux dominait la confédération Suève, les Wandales5 pouvaient en être également ; leur territoire proprement dit était la Germanie centrale et orientale.
Les fils d'Inghev, le moins considérable des trois rameaux, occupaient le littoral de la mer du nord, depuis les Bouches-du-Rhin
1. TIBÈRE, e qui est, ber chef, seigneur, magistrat, li illustre ; bère seul, ti illustre, divin.
2. ANGLES, les limites, bords, ang étendus; le lieu, contrée, ang libre, affranchi.
3. SEMNON, non montagne et rivière, sem coupée, divisée; non doux, sem obligeant.
4. MARCKOMAN, man habitation, demeure, o sur, près, marck limites, frontières; de là le vieux francais markiser être voisin, être frontière, se toucher; de là le breton marc bornes, march en allemand, frontières; man profit, grand rapport, o concernant, mark cheval; man demeure, manos en hébreu refuge, asile, retraite, man en arabe habitation, mana résider, demeurer en breton ; manage en vieux français habitation, man en turc maison ou famille, o rivière, marck coupée, divisée; man éminent, o en, marck honneur, gloire, autorité.
5 WANDALES, es contrée, al montagne, wand rapide; es près, al montagnes, wand commencement; es avec, al courage, wand grand, renommé, brillant; es contrée, dal vallée et montagne, wan naissance, commencement; es avec, dal déliées, légères, wan jambes; es avec, dal action de couper, détruire, de là dala en breton, couper, wan vice, défaut.
Tibère.
Angles.
Semnons.
Markomans.
Vandales.
jusqu'à celles de l'Elbe et à la Chersonèse1 cimbrique, où vivaient près d'eux quelques tribus de Kymris, restes de la formidable nation qui était allée mourir sous le glaive de Marius; les Frisons2 en faisaient partie.
Les fils d'Istev ou Germains occidentaux bordaient tout le cours du Rhin et touchaient à la Gaule par cent lieues de frontières ; les plus proches du Rhin étaient les Sicambres, et au sud les Kattes3, fantassins nombreux et intrépides qui peuplaient les vallées et les collines de l'immense forêt noire, l'Herçynie, et s'étendaient jusqu'au Danube.
Au nord des fils d'Inghev et à l'est des fils d'Herminn habitaient deux groupes de peuples aussi proches parents des Germains que les Kymris des Gaëls; les premiers appelés Suions et Sitons4 étaient les Scandinaves5 ; ils dominaient cette vaste péninsule septentrionale dont les anciens ignoraient la forme et les limites; les autres étaient les Goths6, au midi de la Baltique vers la Vistule; il existait aussi des Goths dans la presqu'île Scandinave où ils ont laissé leur nom : Golhland ; ils y avaient précédé les Suions qui les avaient subalternisés.
Une masse assez considérable de population germanique, ennemie des Germains indépendants , se trouva cantonnée dans les limites de l'Empire par les Romains eux-mêmes qui avaient détaché de la Belgique et divisé en deux provinces, la Germanie supérieure et la Germanie inférieure, la longue lisière du Rhin depuis l'Helvétie jusqu'à la mer du Nord.
1. CHERSONÈSE, e près, es eau, son grand, droit, à plomb, perpendiculaire, cher rocher, promontoire.
2. FRISON, on eau, rivière, fris bord, commencement; on habitation, fris élevée; on éminente, fris force, vigueur, courage.
3. KATTES, es contrée, katt petite, coupée, divisée, es avec, katt bois, forêt; es qui est, katt belliqueux, guerrier; es avec, katt javelot, dard; de là cathon en irlandais, guerrier, et cattus dans les anc. mon. machine de guerre, qu'en vieux français on appelait chat.
4. SUIONS, SITONS, on bon, excellent, sit pays, et syt froment; silos en grec, froment; on montagne, sit escarpée; on montagne et rivière, swi et sit réunion; on bonne, swi contrée.
5. SCANDINAVES, es dans, sur, nav vaisseau, de là navire, di grande, excessive, scan légèreté, agilité; es sur, nav eau, rivière, di nombreux, grande quantité, scan barque, chaloupe, esquif, grand bateau ; es contrée, rivière, av abondant, in, en, scand sardines, harengs, poissons, de là en breton, scant écailles de poissons.
6. GOTH, goth grand, éminent, bon, généreux, vénéré. Goth orgueilleux (Thomas Guillaume)
Frisons.
Kattes.
Suions.
Sitons.
Goths.
Drusus , lieutenant impérial en Gaule, franchit le Rhin et se porta au cœur de la Germanie ; après lui, le général romain Domitius2 franchit même l'Elbe. Tibère marcha sur ses traces, il écrasa les Sicambres , remporta de grands avantages sur les Suèves occidentaux , et transféra de force dans la Gaule, quarante mille Sicambres et Suèves (an 8 avant notre ère).
Varus3 voulut imposer aux Germains les mœurs et les lois romaines, mais il ne passa pas même le Weser4 ; arrivé dans la forêt du fort de Teuto, lieu sacré en Germanie comme la forêt des Carnutes en Gaule, il fût cerné et attaqué par les Istevons, confédérés sous le commandement d'Arminius5, et l'armée romaine fût anéantie ; Germanicus6, fils de Drusus, passa le Rhin et saccagea la contrée entre l'Ems7 et la Lippe8, il profana le sanctuaire de la Déesse des forêts, Tanfana9, et revint sur le Rhin se préparer à une campagne décisive pour l'année suivante (15 ans après notre ère); la gloire de Rome fût alors vengée.
Sous Tibère, deux hommes de courage et d'intelligence, issus d'ancienne et illustre famille gauloise, le trévire Julius Florus10 et l'éduen Julius Sacrovir11, se mettent à la tète d'une conjuration qui n'aspire à rien moins qu'à rétablir l'indépendance de la Gaule ; ils se tuèrent tous deux pour ne pas survivre à leur défaite.
Caligula12, fils du grand Germanicus, né chez les Trévires13, suc-
1. DRUSUS, us qui est, drus vaillant, hardi, impétueux, violent, rude, sévère, etc., drusus dans les anc. mon., sévère, opiniâtre.
2. DOMITIUS, us qui est, ti illustre, brillant, éminent, i en dom autorité, puissance, gloire.
3. VARUS, us qui est, var grand, puissant.
4. WESER, er nombreux, wes pâturages; er grande, wes réputation; er rivière, wes coupée, divisée.
5. ARMINIUS, us habitude, i de, min bienfait, bienfaisance, minna en theuton, amour, charité, ar grande.
6. GERMANICUS, eus combat, i parmi, man hommes, ger vaillants.
"7. EMS, s contrée, em humide et fertile.
8. LIPPE, e contrée, lipp au bord, e rivière, lipp petite.
9. TANFANA, fana la femme, tan rouge; fana la femme, tau chêne. Fana la femme, tan lumière, feu, soleil; tanam en syr. fumer; tanat en éthiop. tison; fana le Seigneur, tan feu.
10. FLORUS, us qui est, flor beau, brillant, généreux, illustre, distingué.
11. SACROVIR, wir homme, de là vir latin, wir en anc. sax. homme, ro très, sac intrépide, hardi.
12. CALIGULA, gula fête, fantaisie, caprice, escapade, i en, cal extravagance, folie; gula la bouche et le cou, i en, cal avant.
13. TRÉYIRES, es qui est, wir homme, tre fort, puissant; trèves, es bonne, grande, remarquable, trev ville et nation.
Drusus.
Domitius.
Varus.
Arminius.
Germanicus.
Déesse Tanfana.
Florus.
Sacrovir.
Caligula.
Trévires.
céda à Tibère ; ce fou furieux quitta Lyon1 pour aller mourir à Rome sous le poignard de Chereas2, et la Gaule ne partagea pas les regrets de la populace de Rome et des soldats de la garde prétorienne.
Claude3, né dans la Gaule, le remplaça ; il ouvrit aux habitants de la Gaule chevelue l'entrée du Sénat et l'accès à toutes les dignités de l'Empire ; de cette époque commencent à dater toutes les familles sénatoriales dont le nom se retrouve si fréquemment dans l'histoire de la Gaule romaine, et qui n'étaient autres que les anciennes familles des Chefs Gaulois revêtus d'une dénomination nouvelle.
Vindex4, sénateur gaulois, appelle la Gaule à l'insurrection contre Néron5, et proclame .Empereur le vieux Galba ; Vindex mis en déroute se poignarde, mais Rome se révolte aussi contre le tyran, et Galba est proclamé par le Sénat et le peuple romain.
Pendant les débats de Vitellius6 et de Vespasien7 (70), les Germains cisrhenans et les Belges septentrionaux s'unissent il Civilis8, et un Boïen nommé Maric9, se donnant pour Héros redescendu du Cercle Céleste, annonce dans les campagnes qu'il vient délivrer la Gaule du joug étranger; les Druides et les Bardes sortent de leur retraite chantant la ruine prochaine de Rome et excitent les Gaulois à s'unir aux Germains pour achever la perte de l'Empire ; le Nord et l'Ouest s'ébranlent à la voix des Prêtres d'Ésus, l'Empire des Gaules est proclamé, mais chaque cité veut être la Capitale de la Gaule, chaque Peuple veut qu'on choississe le Généralissime dans son sein, une réaction s'opère dans les
1. LYON, on rivière, ly plusieurs et confluent; on montagne, ly plusieurs.
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2. CHEREAS ou méchant; cas non, négative, cher bon, agréable.
3. CLAUDE, e qui est, clawd noble, illustre, célèbre.
4. VINDEX, dex le plus, vin illustre; dex courage, vin brillant, généreux.
5. NÉRON, on éminent, ner seigneur ; on éminent, ner force, puissance, de là dans les anc. mon., nero fort, nero en sabin, fort ; néron en éthiopien, fort.
6. VITELLIUS, us toujours, i dans, ell combat, choc, wit feu, courage, llyws surabondance, e en, vit aliments, nourriture, de là dans la Franche-Comté, vitailles pour aliments.
7. VESPASIEN, en homme, si dans, pa pays, contrée, wes grand, puissant ; en dans, si contrée, pas noble, généreux, wes manière, conduite.
8. CIVILIS, is avec, il usage, habitude, civ poli, agréable, de bon goût-, de là le gallois cywilyddio avoir de la pudeur, de la retenue.
9. MARIC, ric qui gouverne, qui possède, ma la contrée, le pays; ma dans les langues de l'extrémité de l'Asie et de l'Europe, terre, pays ; ma. maa terre, pays en fin-landais, ma terre en Lapon.
Claude.
Vindex.
Néron.
Vitellius.
Yespasien.
Civilis.
Marie.
esprits, et la majorité des cités gauloises décide que l'on ne se séparera point de l'Empire romain ; Velleda elle-même conseille la paix aux Germains, et Civilis rentre dans son pays.
Sous l'Empereur Commode1, des soldats déserteurs s'organisent en Bandes et forment une véritable armée sous le commandement de Maternus2, qui pille beaucoup de grandes villes en Gaule, délivre partout les prisonniers et appelle les esclaves à la liberté ; en 187, Maternus et beaucoup des siens sont arrêtés et mis à mort.
Caracalla3 outrant les vices de son père, sans avoir les qualités de Sevère4, frappe les provinces de calamités inouïes même après les Caligula, les Néron et les Commode, et pourtant, c'est à lui qu'on doit l'extension du droit de Cité romaine à tous les alliés et sujets de Rome, acte qui consomma l'Unité de l'Empire (212).
Des bandes d'aventuriers gaulois étaient allés s'établir sous la protection de l'Empire, sur une partie de territoire abandonné entre le Rhin, le Danube et le Necker5; auprès d'eux le reste des Marches qu'avaient évacuées les Marckomans, fût occupé par diverses tribus Suéviques qui formèrent une Confédération nouvelle sous le nom d'Allemans ou Alamans6 ; en 214, Caracalla entra chez les Allemans et offrit à leur jeunesse de la prendre à sa solde, mais lorsqu'ils vinrent au camp romain, l'empereur les fit envelopper et massacrer par ses légions; en mémoire de ces exploits, il quitta sa Caracalle gauloise pour la casaque de fourrures que portaient les chefs Teutons.
Pendant le court règne de Gordien7, Aurelien8, dit Vopiscus9,
1. COMMODE, e de, od éminent, cornm pouvoir, puissance.
2. MATERNUS, nus protection', mater bienveillante; nus qui protège, mater la famille.
3. CARACALLA, la large, ample, cal couverture, habillement, a sur, car tête, visage et épaule, Cara dans les anc. gloss. visage, tête et épaule; espèce de manteau ou de robe longue qui couvrait tout le corps avec un capuce pour couvrir la tête.
4. SEVÈRE, e qui est, er très, sev dur, âpre, sévère.
5. NECKER, er rivière, neck principale, grande ; er source, neck grande, élevée.
6. ALLEMAN, mail homme, e en, ail réunion, confédération : man homme, e qui est, ail ardent, courageux.
1. GORDIEN, ien élevé, gord très-superlatif; dien meurtre, qui tue, qui coupe, qui tranche, gor fréquemment; dien serviteur, gor bon. -
8. AURELIEN, lien, le plus illustre, e dans, aur contrée, pays ; en homme, i dans, el danger, combat, aur grand, distingué.
9. YOPISCUS, eus qui garde, pis scrupuleusement, vo le feu; eus qui protège, pis toujours, vo la lumière, la science.
Velleda.
Commode.
Maternus.
Caracalla.
Sevère.
Alamans.
Gordien.
étant alors tribun de la sixième légion gauloise à Mayencet, défit les Franks qui couraient par toute la Gaule, en tua sept cents et en prit trois cents qu'il vendit comme esclaves, sur quoi les soldats firent cette chanson : « nous avons tué mille Franks « et mille Sarmates, nous cherchons maintenant mille, mille « Perses. » Si c'est la première fois que le nom des Franks retentit dans les fastes de l'Europe (21), la chanson conservée par Vopiscus, atteste que le soldat romain les regardait comme ses ennemis les plus difficiles à vaincre. Les Franks et les légionaires du Rhin se connaissaient effectivement de vieille date, les Franks n'étaient autres que ces Peuples de l'ouest, Kattes, Sicambres, etc.; avec lesquels l'Empire était en contact depuis trois siècles, ce Nom de Franks adopté collectivement, par tant de petits peuples, est quelque chose de menaçant et qui annonce que toutes ces tribus sont réunies dans une Confédération offensive contre Rome et la Gaule ; l'Empereur Maximin2 avait récemment porté le fer et le feu dans toute la Germanie occidentale, brûlant les villages, fouillant les bois et les marais, massacrant les populations ou les emmenant captives; la formation de la Ligue des Franks ne fût probablement que le contre-coup de cette expédition, et les Franks ne cessèrent plus de harceler cette Gaule où les appelait leur destinée.
La Gaule proclama Posthumus3 son Libérateur; à l'intérieur il rétablit l'ordre, la justice, la sécurité, et à l'extérieur repoussa les excursions des Franks, vainquit une partie de leurs tribus, amena les autres à rechercher son alliance et à lui fournir des soldats, mais à la nouvelle de sa mort (269) les Franks courent aux armes et recommencent leurs ravages en Gaule. Probus4 (277), refoula les Franks dans leurs bois et leurs marais, et pénétra jusqu'à l'Elbe en poursuivant les vaincus ; à Probus succéda Carus5, né dans la Gaule, qui périt bientôt en Orient et
1. MAYENCE, au confluent du Rhin et du Mein ; ce auprès, en rivière, may grande, plusieurs, coupée, divisée ; ce enceinte, en auprès, autour, may prés, pâturages.
2. MAXIMIN, min clément, in dans, max combat, bataille.
3. POSTIIUMUS, us qui est, thum auguste, roi, pos petit, le dernier; us plein, rempli, postliwm, abcès.
4. PROBUS, bus courage, feu, ardeur, pro beaucoup, de là dans les anc. mon.
probus preux, homme de guerre, courageux.
5. CARUS, us grand, car chef; us beaucoup, car intelligence, science, savoir; us très, car aimé, chéri.
Maximin.
Posthumus.
Probus.
Carus.
qui fût remplacé par Diocletien1 et c'est sous son règne, qu'à la suite des exactions de Carinus2, eût lieu la révolte des Bagaudes3 qui s'étaient donné un Auguste et un César, appelés Amandus4, et OElianus5, qui firent frapper des médailles portant des emblèmes païens ; OElianus et Amandus, meurent les armes à la main après s'être défendus jusqu'à la dernière extrémité , dans un camp retranché un peu au-dessus du confluent que forme la Marne avec la Seine, au lieu qui conserva pendant plusieurs siècles le nom de camp des Bagaudes ou fossé des Bagaudes, et appelé aujourd'hui Saint-Maur-des-Fossés, près Paris. Les Bagaudes ne tentèrent plus d'insurrection générale, mais la Bagaudie ne fût point anéantie; elle dégénéra en brigandages jusqu'à l'époque où, grandissant de nouveau, elle changea de caractère et tenta de former un état indépendant sous le nom de République armoricaine.
Constantin6, fils ainé de Constance Chlore7, fût proclamé Auguste en 306, et les premières années de son règne furent remplies par des guerres heureuses contre les Franks et les Al- lemans, que nulle défaite ne pouvait abattre, que nul traité ne pouvait lier ; il porta même une guerre d'extermination dans le pays frank et exposa aux bêtes tous les captifs dans l'amphithéâtre de Trêves, mais la rage l'emporta sur la crainte dans le cœur des Franks, et au bout de deux ans ils recommencèrent à remuer; il mourut en 337.
En 340 la préfecture des Gaules passe à Constant8, l'un de ses
1. DlOCLETlEN, tien serviteur, cle partial, o pour à cause, di Dieu, la divinité, feu, soleil, lumière'; tien meurtre, massacre, cle partial, o contre, di Dieu; ien naissance, origine, clet illustre, dio au suprême degré.
2. CARINUS, us élevé, in en, car puissance, autorité.
3. BAGAUDES, es qui est, aud animé, échauffé, ardent, bag troupe, compagnie, réunion, multitude ; de là le breton bagad troupe, et le mot gascon bagans pâtres ou paysans qui gardent des troupeaux dans les landes de Bordeaux. Bagad en hébreu, troupe, gad en hébreu, armée, bag combat, querelle, dispute; en theuton, dispute, procès; de là notre mot bagarre, émotion populaire, querelle avec grand bruit.
4. AMANDUS, us toujours, mand grand, généreux, a très superlatif.
5. OELIANUS, anus profond, de là le latin anus fondement, i en, œl lumière, science, connaissance.
6. CONSTANTIN, lin dans, stanc pays, région, contrée, con chef, principal; lin très, tan hardi, cons dessein, résolution.
1. CONSTANCE CHLORE, e qui est, stanc arrêtée, con opinion; e dans, chlor parole, discours.
8. CONSTANT, tant austère, inflexible, impitoyable, cons opinion, dessein ordre.
Diocletien.
Carinus.
Les Bagaudes Amandus et OEelianus.
Constantin.
Constance Chlore.
Constant.
fils, et c'est alors que les Franks Saliens1, les premiers établis sur la frontière, font une irruption en deçà, et c'est un frank d'origine, Magnentius2, fils d'une Elfe3 ou Prophétesse germanique, qui arrache la couronne et la vie à Constant. Il attire sous ses étendards une multitude pillarde de Franks et de Saxons4, et s'avance jusqu'en Pannonie5 contre Constance. Vaincu à Mursa6 sur la Drave (28 septembre 351), il se replie sur la Gaule et les légions de Constance franchissent les Alpes, secondées par une violente irruption des Allemans qui passèrent le Rhin en corps de nation et inondèrent les provinces de l'est, tandis que les Franks ravageaient les provinces du nord.
Constance mande de Grèce son cousin Julien7 dont il a jadis égorgé toute la famille; Julien envisageant d'un œil ferme la situation, lui fait face. Les Allemans qui avaient évacué la Germanie supérieure et repassé le Rhin, franchissent de nouveau le fleuve en sommant arrogamment Julien de sortir des terres, qu'ils avaient conquises par leur vaillance ; mais par des prodiges de valeur et d'intelligence, Julien les défait, et le Rhin emporte des milliers de cadavres allemans. Depuis que Trèves était sans cesse en butte aux irruptions des Germains, le gouvernement Gallo-Romain s'était replié sur Lutèce dont il appréciait l'admirable position, et c'est là que Julien vient séjourner.
La délivrance de la Gaule n'était pas complète ; la moitié de la seconde Germanie se trouvait encore au pouvoir des Franks; la peuplade des Hamades8 s'était cantonnée à côté des Saliens,
1. SALIEN, en auprès, i eau, rivière, sal habitation, demeure de là sal en theuton, en lombard, en allemand, toute maison de particulier ; sala en theuton, palais, salar habitation en runique; de là sala dans les anc. mon. maison en général, palais; en noble, illustre, i dans, sal combat.
2. MAGNENTIUS , tyws administration, commandement, autorité de commandement, i parmi, magn les grands.
3. ELFE, fée et force, vigueur, puissance, autorité; elf en anglais, lutin, esprit follet.
4. SAXON, on bonne, grande, sax, sach épée; on bon, sax, sach ample vêtement; sach eu theuton et en allemand, seax en anc. saxon, sax en islandais, épée; delà sacher en vieux français, tuer.
5. PANNONIE, e contrée, i dans, vers, pannon bas de rivière, embouchure de rivière, on montagne, pann bas, e dans, i contrée, on abondantes, pann fourrures, métiers de foulon ; de là pannée en vieux français, fourrures.
6. MURSA, sa auprès, mur eau rivière ; sa entre, mur murailles, pierres, rochers, de là murus latin, mur theuton, mur polonais, mure danois, et mur français.
7. JULIEN, en distinction, noblesse, i en, jul science; ien brillante, jul science.
8. HAMADE, e contrée, ad grain, semence, ham en quantité, en abondance; e dans, ad combat, ham brillant, remarquable, illustre, éminent, sublime, distingué.
Magnentius.
Saxons.
Constance.
Julien.
Hamades.
il fondit sur eux comme la foudre; et usant toutefois de clémence envers eux, il permet aux Saliens de vivre selon leur coutume dans le pays qu'ils habitaient depuis déjà une vingtaine d'années, et aux Hamades de regagner leurs anciennes demeures au delà du Rhin. L'année suivante il pénètre chez les Allemans qui, après avoir essuyé à leur tour une partie des maux qu'ils avaient in- fligés à la Gaule, restituent à Julien vingt mille captifs galloromains.
360. Le concert de louanges que la reconnaissance des Gaulois élève de toutes parts vers Julien franchit les Alpes et retentit dans tout l'Empire ; Constance, craignant que Julien n'aspire à devenir son égal, veut dissoudre l'armée qui délivre la Gaule; Julien se résigne à obéir et exhorte ses compagnons d'armes à se soumettre. Les soldats l'écoutent dans un morne silence, mais au commencement de la nuit, de terribles clameurs s'entendent autour du palais des Thermes ; toutes les issues sont cernées par les troupes soulevées, et des milliers de voix proclament Julien Auguste, avec des cris d'amour et de colère ; Julien qui a passé la nuit à se débattre dans d'étranges perplexités et à prier, non le Christ, mais Jupiter, résiste longtemps encore à la fougue des soldats; enfin, cédant aux Auspices envoyés, dit-il, par les Dieux dont il projète de restaurer les autels, il se laisse élever sur un bouclier à la manière des Germains, et couronner avec le collier d'un dragonnaire en guise de diadème; le lendemain ses troupes et le peuple furent convoqués dans le Champ de Mars voisin du palais, et Julien revêtu de la Pourpre Impériale, les harangua du haut d'un tribunal qu'entouraient les Aigles d'or et les Enseignes victorieuses des Légions.
Ce ne fût point la Gaule qui servit de théàtre à la lutte de Julien contre Constance ; il quitta Paris au printemps de 36i ; il avait trouvé, en prenant le gouverncmcnt, la capitation accrue jusqu'à vingt cinq pièces d'or par tète, il la laissa réduite à sept ; ce sont ses adieux à la Gaule. La moitié des Gaules , païenne encore, donna d'amers regrets à son héros tombé sous les flèches persanes dans les plaines du Tigref.
Après Julien, le Monde romain est partagé entre deux frères,
1. TIGRE, re plusieurs, tig sources, fossés, tranchées, digues.
Valentinient et Valens2; Valentinien fixe son séjour dans la Gaule, sans que sa présence effraye les Barbares; trois bandes nombreuses d'Allemans traversent à pied sur le Rhin glacé, et Jovinus3, après avoir surpris deux de leurs hordes, va fondre sur leur principale armée dans les champs catalauniques où dix mille Allemans restent sur la place ; pendant ce temps toutes les côtes de la Gaule étaient horriblement ravagées par les Corsaires franks, saxons et frisons, et les Saliens s'étaient révoltés et associés aux autres barbares.
A Valentinien succéda son fils aîné, Gratien* qu'il avait proclamé Auguste dès l'an 368; à ce moment d'immenses mouvements de Peuples , comparables aux Migrations des premiers âges du monde, ont lieu dans les Steppes de la Scythie.
575. Les Huns5, nation nomade de la race mongole, s'élancent du fond de l'Asie, envahissent et assujettissent les Alains6, tribus de pasteurs qui habitaient entre le Wolga7 et le Don8 ou Tanais9, les entraînent avec eux et se précipitent sur les Goths ; ceux-ci divisés en deux principaux corps des nations, les Ostrogoths10 et les Wisigoths ou Westgoths11 étaient alors au comble de la prospérité; leur Empire s'étendait depuis la mer d'Azow12 jusqu'à la Baltique, et tous les peuples germains, slaves13 ou autres de la
1. VALENTINIEN, ien homme, tin puissant, en dans, val contrée ; ien homme, lin puissant, en en, wal autorité.
2. VALENS, ens la multitude , wal au-dessus ; ens grand , généreux , wal protecteur.
3. JOVINUS, us qui est, in petit, jov Dieu, Jupiter.
4. GRATIEN, tien parfaite, éclatante, gra bonté, grâce, amitié; lien bon, aimable, gra qui est.
5. HUN, hun illustre, remarquable, hardi, généreux, vaillant IIun paresseux, dormeur.
6. ALAIN, ain rivière et montagne, al auprès; ain contrée, demeure, al élevée..
Lain illustre, remarquable, a très.
7. WOLGA, a pluralité, wolg bouches, embouchures; a rivière, wolg courbure, sinuosité, fente, crevasse, coupure.
8. DON, don rivière et profond.
9. TANAÏS, ïs coupure, séparation, a de, tan pays, contrée ;ï.; rivière, tana creuse, profonde, de là tana dans les anc. mon. caverne, et notre mot tanière.
10. OSTROGOTHS. goth grand, illustre; ostro, tro cercle, os supérieur, c'est-à-dire orient.
11. WISIGOTHS ou WESTGOTHS, west ombre, disparution, dispersion; Wisi, i dans, wis l'ombre l'obscurité, le vide, opacité, c'est-à-dire l'occident.
12. AZOW, ow eau, az longueur et étendue; pièce d'eau.
13. SLAVES, es contres, slav montagneuse; es qui est, slav illustre, remarquable.
Slav la parole, l'étude, le travail, l'industrie.
Valentinien et Valens.
Jovinus.
Gratien.
Huns.
Alains.
Ostrogoths.
Wisigoths.
Sarmatie, (Russief, Pologne2), subissaient leur orgueilleuse domination. Toute cette grandeur s'écroula au premier choc des Huns; les Ostrogoths subissent la vassalité des Huns, et les Wisigoths refluent en masse sur la rive septentrionale du Danube ; Valens les accueillit dans l'Empire, où, étant opprimés, ils se soulèvent et battent les armées de Valens en s'emparant de la Mœsie3 et de la plus grande partie de la Thrace.
En 406, deux émigrations s'organisent ; la première dans les Steppes de la Sarmatie ou sur les rives de la Vistule4, la seconde aux bords du Danube ; un demi-million de Sarmates, d'Ostrogoths et de Germains septentrionaux se ruent contre l'Italie, pendant qu'une autre horde, formée d'Alains et de Wandales, se précipite vers la Gaule, entraînant les Suèves sur ses pas; les Franks qui s'opposent à leur passage et battent les Vandales, succombent à leur tour sous le nombre d'Alains , et le torrent d'invasion se répand dans toute la Gaule qu'ils pillent en y exerçant toute sorte de ravages ; une nuée de Saxons, d'Érules5, de Burgondes6, de Sarmates, de Gépides7 étaient entrés en Gaule à la suite de la masse émigrante, et achevaient de dévaster le nord durant les ravages des coalisés dans le midi ; la ruine de la Gaule eût été moins complète si l'Océan tout entier eût débordé sur les champs gaulois. La Bagaudie prend sur ces entrefaites une extension immense, ce sont alors toutes les Classes de la société qui rejettent le pouvoir romain qui ne savait les défendre, et une espèce de République Fédérative, en brisant le joug de Constantin, embrasse toute l'Armorique et diverses provinces gauloises. Constantin était maître du reste de la Gaule, pour ainsi dire de
1. RUSSIE, e dans, si contrée, rus étangs, marais, plaines marécageuses, bruyères et lieux incultes.
2. POLOGNE, ne dans, og pays, contrée, région, pol étangs, marais; ne dans, og creux, trous, eau, marais, pot pays.
3. MOESIE, ie contrée dans, moës pâturages, prés, campagnes.
4. VISTULE, e en, tul courbure, sinuosité, partage, division, séparation, wis rivière
5. ÉRULES, e de, ul grande, haute, er distinction, noblesse ; es qui est, ul tout à fait, er noble, vaillant, courageux.
6. BURGONDES, des près, on montagnes et eau, burg habitation, contrée, forteresse; e dans, gond combat, bataille, bur remarquable, illustre; e en, gond commun, association, bur domicile, aliment et bravoure.
7. GÉPIDES, es dans, pid abondante, fertile, ge terre, contrée; es en, pid multitude, quantité, ge toutes sortes d'ouvrages, tissus. Es pour, à cause de, pid troupeaux, ge toile, couverture; es qui est, id bonne, honnête, gep visage.
Erules.
Burgondes.
Sarmates.
Gépides.
compte à demi avec les Alains, les Wandales et les Suèves, et, le 24 août 410, Alarik1 et ses Goths prennent Rome d'assaut et la livrent au pillage. Après avoir longtemps hésité sur le choix de leur établissement définitif, les Wisigoths se décident pour la Gaule et les hordes des vainqueurs de Rome arrivent aux bords du Rhône dans le courant de l'année 412, et dans l'étendue des terres romaines. Ataulf2, jouant le même rôle qu'autrefois César Auguste, fonde l'empire gothique. Pendant ce temps les Burgondes s'avancent en corps de nation dans la Première Germanie, les Franks signalent leur rupture définitive avec l'Empire par une impétueuse incursion dans la première Belgique et la Seconde Germanie et pillent Trèves de 419 à 420. Les Wisigoths étaient à cette époque les moins barbares entre tous les Barbares; on trouvait les Burgondes assez pacifiques et faciles à vivre; et, bien inférieurs en héroïsme et en intelligence aux Franks, ils n'en avaient ni l'arrogance ni la fureur guerrière.
Aëtius3, nourri sous les tentes des Goths et des Huns, et aussi familier avec chacun des peuples barbares que s'il eût été de leur race à tous, passe sa vie à retarder la chûte de l'empire en opposant les Nations les unes aux autres et la barbarie à la barbarie.
Vers 440, les Franks font une irruption terrible dans tout le nord, prennent, saccagent et brûlent Cologne4, Mayence et Trèves; pourtant ils n'entreprennent point encore cette fois de garder les Cités qu'ils ont conquises.
En 447, les pillards du nord commencent à agir en Conquérants et les nouveaux Saliens finissent par se trouver en masse sur les rives de la Meuse5; tous où presque tous les Chefs non-seulement des tribus Saliennes , mais des autres peuplades Frankes répandues le long du Rhin jusqu'au Mein6 et jusqu'au Necker,
1. ALARIK, rik puissant, a parmi, al les anciens, les vénérés, les puissants.
2. ATAUF, aulf, wlf ardeur, courage, at en abondance, au plus haut degré.
3. AETIUS, us subime, i dans, aët danger, douleur, adversité.
4. COLOGNE, ne auprès, og eau, rivière et île, oge en irlandais et en frison île, col métairie; de là colo et colonus dans les anc. mon. cultivateur, métayer, notre mot colon et colonia qui, dans les anc. mon. signifie l'habitation du métayer ou colon avec la quantité de terres qu'il cultivait.
5. MEUSE, e eau, rivière, tmvs qui se hâte; e dans, meus champ, prés, campagnes; mosa, dans César, roule ses eaux avec vitesse ; a eau, rivière. mos vite, se hâtant, précipitée.
6. MEIN. rivière dont le fond est rempli de cailloux ; mein eau, rivière et pierre petite, mince, fine, déliée.
Alarik.
Ataulf.
Aëtius.
appartenaient à une même Souche, celle des Mérovingiens ou Enfants de Mérowigl, et le respect superstitieux dont on entourait la Race Mérovingienne, le Signe particulier qui distinguait ses membres, semble avoir eu primitivement un caractère religieux au moins autant que politique.
L'une des Tribus Saliennes avait pour roi Chlodio2 (Clogio, Cloio dans les divers historiens) que la chronique des Gestes3 des rois Franks, veut avoir été le fils de Faramond4; après avoir séjourné quelque temps à Cambrai5, où il massacra tous les Gallo-Romains qui s'y trouvaient, il envahit toute la contrée voisine jusqu'à la Somme6.
En 450-451, Attila7 et ses Huns entraînant Sarmates, Ostrogoths, Thuringiens8, Gépides, Rugiens9, Franks et Burgondes d'outre-Rhin, envahissent la Gaule où régnait une terreur universelle, et Aëtius les bat dans les plaines de Châlons10; Théoderick11 roi des Wisigoths, et Merowig, roi de ta principale tribu Salienne, s'étaient joints à Aëtius, et ce furent les Wisigoths qui décidèrent du sort de la journée; Attila vaincu reprit la route de la Germanie avec le reste de ses hordes, et la Gaule et l'occident furent sauvés de la domination Tatare12.
1. MEROWIG, wig soldat, héros, wiga en ancien saxon, soldat, combattant, héros, wiga en gothique, soldat, o très, mer illustre, distingué, mer grand, en suédois; mer dans l'ancien langage des franks signifiait prince; Grégoire de Tours rapporte que Gontran appelle ballomer, c'est-à-dire faux prince, un certain Gondebaud qui se disait faussement fils de Clotaire, et qui en cette qualité voulait se faire reconnaître roi; owiq, très-illustre, mer prince.
2. CHLODIO, CLOGIO, CLOIO, io maître, seigneur, prince, chlod, clog, clo, clot, cloth illustre, noble; i-o dans la contrée, chlod ruiner, conquérir, réduire.
3. GESTES, vieux mot français, signifiant: faits, exploits, actions; gest en breton, fait, action.
4. FARAMOND, mond grand, vaillant, a dans, far combat; mund guerre, fara marteau, fara frapper.
5. CAMBRAI, ville à un partage de l'Escaut, près de source et sur la rive droite de l'Escaut; ay. ai eau, rivière, br source, cam près, avec; ay habitation, br sur, cam élévation; ay eau, br beaucoup, cam creux, canal.
6. SOMME, e eau, rivière, somm action de s'arrêter, de rester, de demeurer.
7. ATTILA, a en, til butin, capture, fief, lignée, race, postérité et intelligence, al grand nombre, beaucoup, sans fin.
8. THURINGE, e contrée, ing dans, près, thur montagne, élévation, crête, lieu plein de bois et rivière; e qui est, ing petite, thur contrée.
9. RUGIEN, le Rugon ou Rubicon, séparait anciennement l'Italie de la Gaule Cisalpine, rivière à fond de sable rouge; on rivière, rug rouge; en autour, gi rivière, ru rouge.
10. CHALONS, wns rivière et élévation, chal auprès, commencement.
11. THÉODERIK, rik le plus puissant, le plus élevé, de entre, theo la multitude.
12. TATARE, e qui est, tar hardi, impétueux, la au suprême degré.
Mérovingiens
Chlodio.
Faramond.
Attila.
Thuringiens.
Rugiens.
Theoderik.
Merowig.
454. A la mort d'Aëtius, les Franks d'outre-Rhin envahissent la première Germanie ; les Allemans pénètrent en Helvétie, les Burgondes débordent de la Savoie1, envahissent des deux cotés de la Saône2 tout le Pays éduen et sequanais, en contraignant les sénateurs Gaulois à partager leurs terres avec eux , et les Saliens de Merowig à qui venait de succéder son fils Hilderik3, s'étendent de nouveau dans la Nervie.
Dans l'hiver de 462 à 463, les Franks d'outre-Rhin et les Ripuaires4 prennent tout-à-coup les armes et assaillissent les Cités de la Gaule septentrionale en se répandant dans tout le pays entre le Rhin, la Meuse et la Moselle5.
En octobre 475, Oreste6, Patrice de l'Empire, élève au trône son propre fils Romulus , que le dédain populaire surnomme Augustulus, mais à peine Augustulus est-il proclamé que les Milices barbares lasses du rôle de mercenaires, et jalouses du sort des Wisigoths et des Burgondes dont la puissance allait toujours croissant, demandèrent à Oreste le tiers des Terres de l'Italie ; ce patrice a le courage de refuser, les milices se soulèvent, tuent Oreste, déposent Augustule et proclament roi Odowaker7, un de leurs Chefs, Érule ou Goth de nation. Odoacre demeuré maître de l'Italie, cède au Roi des Wisigoths tous les droits de l'Empire sur la Gaule ; c'est ainsi que sont brisés après plus de cinq siècles les liens politiques qui avaient uni la Gaule à Rome.
477. Les Wisigoths, séparés des Cités gauloises indépendantes, par la basse et moyenne Loire8, des Burgondes par la haute-
1. SAVOIE, e dans, wi rigole, fente, crevasses, rocher, sav montagne ; sapaudia dans le IVe siècle, ia dans la contrée, paud grande quantité, sa montagnes.
2. SAONE, e rivière, sa-on grands contours, sinuosités ; nommée brigoulos dans le Traité des fleuves d'Eutarque, os qui est, goul dormante, bri rivière, et aroris dans les anc. mon. is eau , rivière , or très, ar lente.
3. HILDERIK rik puissant, de en, hil autorité; rik qui domine, de dans, hil contrée, nation et temple.
4. RIPUAIRES ou RIPEWARES. es qui est, war prompt, ardent, e dans, rip guerre, combat; aire science et subtilité, u dans, rip guerre et combat.
5. MOSELLE, dans Tacite MOSELLA, e a, parmi, ell côtes, coteaux, montagnes. mos qui court, changement, sortie, charroi, transport; e a, en, ell partie, fragment, mos sortie, ouverture.
6. ORESTE, e dans, est la contrée, le pays, or qui brille, qui domine.
1. ODOWAKER-ODOACRE, er dans, wach le mouvement, l'action, le combat, odo trèséminent; re dans, ac acte, action, mouvement, odo très-généreux.
8. LOIRE, e eau, rivière, lwyr abondant, qui se répand; e rivière, loir sinueuse, tortueuse; e qui est, loir jaune; e privatif, sans, lwyr place, emplacement; liger dans César, ger rivière, li grande, belle.
Hilderik.
Ripuaires.
Oreste.
Romulus.
Odowaker.
Loire, le Rhône, la Durance et le Verdon1, se reposaient sur leurs armes victorieuses, leur roi Ewarick2 s'occupait à consolider sa vaste domination qui embrassait l'Espagne3 presque entière et plus du tiers de la Gaule. Les Burgondes avaient reconnu la suprématie du conquérant Goth, et les rois des Franks avaient aussi sollicité la paix d'Ewarick. Hilderik possédait Tournai4, un autre Chef salien Cambrai ; le gallo-romain Syagrius5 dominait sur la contrée voisine de Soissons6, et Arbogast7, frank d'origine, était à Trèves dans le voisinage des tribus Ripuaires. Le reste de la Gaule indépendante se fractionnait en petits gouvernements locaux. Les Burgondes, race sans élan et sans gloire, n'étaient point appelés à régner sur la Gaule, c'était aux Wisigoths que cette haute fortune semblait réservée et la formation d'un grand Empire Goth englobant tout l'Occident, paraissait le dénouement le plus probable du grand drame du cinquième siècle, mais les rois des Burgondes et Ewarick étaient Ariens8 ; les Evêques gaulois étaient par cela même ennemis mortels du gouvernement Wisigoth , et ils avaient un crédit presque illimité sur les populations.
Les Franks, inférieurs d'un degré aux Burgondes et aux Goths sur l'échelle de la Civilisation, en étaient encore à la tribu et à la bande dans l'Ordre politique, au Paganisme dans l'ordre religieux , mais les évêques redoutaient moins cette idolâtrie que l'hérésie des Ariens ; les Franks s'étaient souvent associés aux Romains contre les Goths ; Hilderik avait dix fois parcouru tantôt en ennemi, tantôt en allié le pays entre la Somme et la Loire ; Hilderik, qui-était passé à Paris, montrait suivant la légende
1. VERDON, don coupé, partagé, ver rivière; don profond, ver passage et écoulement d'eau.
2. EWARICK, rick roi, a de, ew mer, océan ; rick roi, puissant, a dans, ew contrée.
3. ESPAGNE, ne dans, pag bonne, fertile, heureuse, es contrée; ne près, pag eau et montagne, es contrée; spaiq chêne vert. Hesperie-esperius fertile.
4. TOURNAI, est à l'embouchure d'une petite rivière dans l'Escaut; ai rivière, twrn embouchure; lornacum, wm habitation, demeure, nac près, tor, tur rivière et embouchure de rivière.
5. SYAGRIUS, us qui est, gri dur, sévère, de là le breton gric espèce d'impératif pour imposer silence, a dans, sy contrée, pays.
6. SOISSONS, wns lieu, swych, swiss fortifié; uns proche, swych, swiss rivière, bois et élévation.
7. ARBOGAST, gast dégât, dévastation, 'de là le vieux français, gast et gastine, dans les anc. mon. bo terreur, qui épouvante, ar champs, campagnes.
8. ARIEN, en éminent, qui excelle, i en, dans, ar discours, parole.
Ewarick.
Syagrius.
Arbogast.
Ariens.
un grand respect à Geneviève, cette Sainte Voyante, espèce de Druidesse chrétienne qui intervenait dans toutes les affaires politiques du temps, et qui, aux yeux d'un Frank devait ressembler singulièrement aux Elfes des Germains , et le Clergé Gaulois tourna les yeux vers les Franks, dans l'espoir de diriger leurs armes contre le royaume Arien.
Ewarick venait de mourir en 483, Hilderik l'avait précédé dans la tombe en 481, mais sa mort fût le signal de la Grandeur des Franks comme celle d'Ewarick le fût de la Décadence des Wisigoths. Hilderik avait eu un fils de Basinel, fille du Roi des Thuringiens , et ce fils fût Chlodowig2 ou Clovis3; il avait quinze ans à la mort de son père, et il lui succéda sans obstacle; sa peuplade occupait presque toute la moderne Flandre4, une seconde tribu dont le chef se nommait Hararik5, possédait à ce qu'on croit le pays maritime ou Morinie entre la Lys6 et le détroit Gallique ; un autre roi Frank Raghenaher7, commandait à Cambrai aux bords de la Sambre8 et du haut Escaut9, et le territoire des Cités de la Somme était probablement entamé ; à l'est des tribus Saliennes, au delà des Ardennes10 et de la Meuse, s'étendaient les puissants Ripuaires dont le Roi résidait aux environs de Cologne ; tous les Franks d'outre-Rhin se rattachaient à l'alliance ripuaire, et la ligue des Franks était ainsi subdivisée en deux grandes associations.
Klodowig, à 20 ans, jette un regard d'aigle sur les Gaules et
1. BASINE, e de, in la force, la puisssance, l'intelligence, bas le serviteur, l'esclave; c de. in foi, sens, intelligence, bas profonde.
2. CHLODOWIG, wig soldat, combattant, héros, o très, chlod illustre, renommé; wig le plus élevé, o parmi, chlod les illustres, les grands.
3. CLOYIS, vis réputation, sentiment, clo fameux, distingué.
4. FLANDRE, dre contrée, pays, flan plain, uni, bas; dre contrée, flan principale, bonne, remarquable.
5. HARARIK, rik puissant, a dans, har, contrée.
G LYS, lys rivière et herbe, prairies, lac, canal, étang.
7. RAGHENAHER, her maître, ena après, ragh le roi; her le premier, ena dans, ragh camp.
- -,
8. SAMBRE, bre grande, belle, vite, sam rivière, courant deau; sabis dans César, is rivière, sab belle, grande, creuse; bis rivière, sa article la.
9. ESCAUT, caut sinueux, es rivière; aut bords, esc nerbes dont les feuilles sont étroites, longues et dentelées comme une scie; esk scie, roseau, jonc. Scaldis, dis rivière, scal abondante.
10. ARDENNES, es contrée, denn forêt, ar grande, profonde, forêt qui était plus grande qu'aucune autre de la Gaule. Strabon ne termine cette forêt qu'à l'Océan et au pays d'Artois.
Chlodowig.
Hararik.
Raghenaher.
comprend sur le champ ses destinées; son premier projet est de dépouiller Syagrius, il entre sur ses terres et le défait à quelques lieues de sa capitale, il reste ainsi maître de Soissons et du royaume de Syagrius qu'Alaric roi des Goths, chez lequel ce dernier s'était réfugié, livre à Clovis qui le fait mourir dans sa prison. Il emploie les quatre années qui suivent la prise de Soissons (487 à 491) à une lutte entremêlée de négociations avec les Cités indépendantes, et les hostilités se concentrent durant plusieurs années autour de Paris. Il avait compris l'importance de la position de cette ville et voulait s'en emparer à tout prix.
Chaque printemps ramenait les Barbares du Soissonnais dans le Parisis, et la belle vallée de la Seine était ravagée sans relâche.
Sainte Geneviève fût admirable dans les périls de la Cité, et conquit glorieusement son titre de patronne de Paris. Les événements de la Germanie interrompirent cette guerre ; les Franks d'outre-Rhin venaient d'être assaillis par les Thuringiens, toutes les tribus frankes courent aux armes, les Ripuaires appellent les Saliens à leur aide ; Chlodowig élu chef de la confédération franke dévaste la Thuringe, et revient victorieux à Soissons.
Les meilleurs soldats entraient dans la truste de Chlodowig ; cependant la Gaule indépendante se défendait toujours ; son mariage lui fût plus profitable que ses victoires ; une nièce des deux rois Burgondes, la jeune Chlotilde1 épargnée autrefois lors du massacre de sa famille, fût par lui demandée en mariage par l'entremise d'Aurelianus à Gondebald2, qui n'osa la refuser.
Chlotilde était catholique , cette union du roi Salien avec une femme catholique, les relations plus étroites de Chlodowig avec Saint Remy et les autres prêtres du nord, la naissance du premier enfant de Chlotilde que le roi permit de consacrer au Christ par le Baptême , produisirent une grande impression sur les Peuples; Paris qui n'avait pu être conquis se donna, et les autres Cités entre la Somme et la basse Seine, Amiens3, Beauvais4,
1. CHLOTHILDE, de de, hil, il famille, naissance, chlot célèbre, illustre; de dans, hil le temple, chiot renommée, célébrité, chant, cantique.
2. GONDEBALD, bald hardi (terme scythe resté dans toute l'Europe), e dans, gond le combat; bald puissant, e en, gond autorité.
3. AMIENS, ens auprès, i rivière, am demeure, habitation.
4 BEAUVAIS, vais prés, pâturages, eau, rivière, bas-fonds, be-au forteresse, château, autour, commencement.
Chlotilde.
Gondebald.
Rouen1, déposèrent pareillement les armes et reconnurent la souveraineté de Chlodowig. Le domaine impérial passe aux mains de Chlodowig et de ses Antrustions.
En 495, les Allemans qui n'avaient plus joué qu'un rôle secondaire depuis l'invasion de 406, se décident aussi à réclamer leur part de cette Gaule tant de fois sillonnée par les pas de leurs ancêtres, et au commencement de 496, le ban de guerre est publié depuis le Mein jusqu'au lac de Constance2. Allemans et Suèves envahissent le territoire des Ripuaires qui se replient sur Cologne, Chlodowig accourt les joindre avec tous les petits rois Saliens et la confédération franke, et présente la bataille aux Allemans près de Tolbiac3, à quatre lieues de Cologne ; les conquérants de la Gaule la défendaient contre une nouvelle conquête, et c'étaient les descendants des vainqueurs de Varus qui défendaient les provinces romaines contre les fils des compagnons d'Ariowist.
La bataille fût longue, opiniâtre et sérieusement disputée, et l'armée franke commençait à plier quand son fidèle Aurelianus conseilla à Chlodowig d'invoquer ce Dieu du ciel que lui avait prêché Chlotilde; Chlotilde avait obtenu de son mari au moment du départ de l'armée, la promesse d'embrasser la religion chrétienne en cas de victoire, et Chlodowig renouvela son vœu au moment du danger. La victoire fût complète et à son retour le nouveau Constantin descendit dans la cuve où les catéchumènes à cette époque, se plongeaient encore presque nus. C'est alors que Saint-Remy4 prononce ces paroles célèbres: « adoucis-toi « Sicambre, et courbe la tête, adore Ce que tu as brûlé, et brûle « Ce que tu as adoré. » Le roi confessa donc le Dieu tout-puissant dans la Trinité et fût baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et oint du Saint-chrême avec le signe de la Croix du Christ. Ce grand évènement arriva le jour de Noël de l'année 496. L'alliance de la race Franke avec la Gaule chrétienne préparait le berceau de cette nationalité Franke à laquelle les Franks devaient avoir l'honneur d'imposer leur nom.
1. ROUEN, en autour, auprès, contour, J'OU rivière. Rotomagos dans Ptolomée, vs, os auprès, mal) ville, to deux, plusieurs, ro, rko rivières.
2 LAC DE CONSTANCE se partage en deux bras vis-à-vis la ville de Constance; e près, stanc étang, lac, con union, jonction.
3. TOLBIAC, ac rivière, bi coupée, divisée, tol auprès ; ac auprès, bi élévation, lot lieu ou terrain bas plein de pâturages.
4" REMY, y naissance, origine, rem illustre, remarquable, élevée.
Saint-Remy.
497. La conversion de Chlodowig porta d'abord quelque atteinte à sa popularité parmi les Franks, et beaucoup de ses compagnons le quittèrent afin d'aller grossir la peuplade de Raghenaher, le roi de Cambrai ; mais le mécontentement ne grandit pas jusqu'à l'hostilité, et dès ce jour, on peut dire que la Gaule est à lui; le clergé catholique jette un long cri de joie et de menace en apprenant que cette formidable épée s'est mise au service de l'orthodoxie, et Chlodowig est proclamé le fils unique de l'Église entre les rois d'Occident.
Aux Kalendes1 de mars 507, Chlodowig avait convoqué à Paris le Mal2 de sa tribu ou plutôt sa Truste devenue son armée. « Je « supporte avec grand chagrin, dit-il aux siens, que ces Goths « ariens possèdent une excellente partie des Gaules, allons, avec « l'aide de Dieu, nous les vaincrons et nous réduirons leur terre « en notre puissance. » L'armée se mit en marche, on en vint aux mains dans la plaine de Voulon3, et Alarik blessé mortellement de la main de Chlodowig, sa capitale ouvrit ses portes aux Franks sous les armes desquels succomba aussi la forte place d'Angoulême4, dernier refuge des Wisigoths dans l'ouest de la Gaule.
A son retour Chlodowig établit à Paris le siège de son royaume et s'occupa de l'Unité de la race Franke; il l'avait commencée par la Gloire, il la finit par le Crime. Il tua ou fit massacrer les Mérovingiens, sa famille; et c'est ainsi qu'en 511, à 45 ans, il meurt Chrétien et Roi de tous les Franks.
FRANK et CHRÉTIEN sont les deux mots les plus saillants de l'histoire du cinquième siècle ; le Christianisme est-il une Création nouvelle ou seulement une Réforme 1 - Et les Franks d'où viennent-ils ?
Cette dernière question semblerait résolue par nos meilleurs historiens qui déclarent que les Franks sont de Race Germaine.
On nous permettra d'être moins affirmatif ; il serait plus juste de dire qu'ils viennent de la Germanie, mais alors les Kymris-
1. KALENDES, es lumière, jour, end espace, durée, course, chemin, parcours, kal commencement.
2. MAL, mal réunion, enceinte, enclos, prince et multitude.
3. VOULON. lon rivière, vou courbure, sinuosité ; lon plein, vou bois.
4. ANGOULÊME, cette ville est située sur le sommet d'une montagne entourée de rochers, la Charente coule au pied du côté du couchant, et reçoit la petite rivière d'Enguienne, au-dessus de cette ville; eme auprès, gwl montagne, gorge de montagne, rochers et cours d'eau, an habitation, pays.
Paris siége du royaume.
Frank.
Belges de la seconde invasion, et plus tard les Cimbres de Marius en sortaient également, et pourtant nul n'hésite à reconnaître que Cimbres et Kymris sont de même Origine, et que cette origine est Gauloise; c'est en leur donnant même le nom de Gaulois qu'Appien1 et Cicéron2 parlent des Cimbres défaits par Marius.
Grégoire3 de Tours4, presque leur contemporain, dit que les Franks venaient de Pannonie ; les Gaulois-Tectosages se fixèrent dans les forêts de cette contrée, en se mêlant aux colonies fondées par les compagnons de Sigovèse; les Boïes autres Gaulois pénétrè- rent dans la suite en Bohème et dans la Bavière5, et au rapport de Tacite6, les Tcctosages de la Pannonie parlaient encore de son temps la langue gauloise.
Saint Remy qui baptise Clovis, l'appelle Sicambre ; une colonie de Cimbres se fixa dans la Westphalie7, on en nommait les habitants Sicambres; Cambres, Cumbres, Cymbres sont absolument identiques et synonymes de Cambriens ; les Cambriens de la Bretagne ci-devant Kymris , sont les Gallois d'aujourd'hui, et le si qui précède le mot CAMBRE n'est que le Signe Fédératif indiquant l'union , la fédération des Cambres ou Kymris.
FRANK dans la langue gauloise signifie : Libre, Affranchi, aussi les Franks se glorifiaient-ils de n'avoir jamais été soumis et de de ne payer aucun tribut aux Romains; Frank, comme le fait observer Freret, eût antérieurement la signification de : FEROX dont nous avons fait féroce ; fer-ox est un composé de deux mots gaulois signifiant: Homme-Sanglier, ox, sanglier, fer, homme ; le Sanglier était le Symbole principal, l'Emblème général des Gaulois se rencontrant sur les monnaies de toutes les époques, l'Insigne national adopté par toute la Famille gauloise, et SANGLIER emblème des forêts sacrées ; er, emblème, gli, forêts, san, vierges
1. APPIEN, en éminent, app-i en distinction (i en, app élévation, distinction).
2. CICÉRON, on élévation, puissance, distinction, sentiment, cer élevé, grand, ci avec.
3. GRÉGOIRE, wir-e qui est homme, greg ancien, vénéré ; gwir-e de puissance, gre élevée.
4. TOURS, s abbréviation, auprès, twr eau, rivière; s abbréviation de es contrée, twr fertile ; twrch lieu entouré.
5. BAVIÈRE, er-e contrée, wi eau, lac, rivière, bois et pâturages, bn abondamment ; er-e contrée, wi multitude, ba troupeaux, bœufs, vaches.
6. TACITE, cit-e en société, ta poli, affable; cite dans le pays, tu dominant, éminent.
7. WESTPHALIE, e dans, li terre, contrée, pha abondance, west forêts et pâturages.
Sicambre.
Ferox.
Sanglier.
et sacrées, signifie aussi : devise des anciens Preux; er, devise, symbole, gly, peuples et braves, san, illustres, anciens, etc.
Ces divers motifs nous font attribuer aux Franks une Origine Gallo-Kymrique.
Du reste la parenté entre les Germains-Teutons et les KymroGallo-Celto-Scythes, ne semble pas faire de doute : les Gallois d'Angleterre se sont toujours regardés comme les descendants des Cymbro-Scythes; Plutarque1 désigne les Cimbres sous le nom de Cymbro-Scythes; Pline2 dit que le nom de Scythes s'étendait aux Sarmates et aux Germains; Aventinus3 remarque que les Huns ne désignaient jamais les Germains que sous le nom de Scythes , et Pausanias4, Dion5, CassiusG, Appien et Suidas7, donnent aux Germains et aux Gaulois le nom commun de Celtes ; il est écrit que le Danube nait et coule au milieu des Celtes, et l'on appelle Celtes les Peuples qui habitent les deux rives du Rhin.
Les traditions patriarcales des Germains constatent comme chez les Gaulois les Cercles de pierres consacrées, les Sanctuaires des forêts, l'absence de Temples construits avec des Pierres taillées, l'absence d'Idoles et la même vénération pour la Nature et pour les purs Éléments de la Lumière et du Feu ; tous ces peuples se donnaient entr'eux le nom de Skololes; skol signifie : pierre, et en syriaque pierre élevée ; de cet Objet principal de leur Culte sont venus le breton scoliet, initié, skolyus, édifiant et skolya, apprendre, enseigner, puis scolaer, écolier et maître d'école.
Des chants antiques, dit Tacite, célèbrent comme étant l'Origine et les Fondateurs de la Race des Germains, le Dieu TUISTO , et son fils MANN lequel eût lui-même trois fils : Herminn , Istew et Inghew.
1. PLUTARQUE, e sans, tarch taches, vices, défauts, plw lumière, science, esprit, etc.
2. PUNE, e qui est, plin le maître, le premier, le principal.
3. AVENTINUS, tin-us très-puissant, av-en en dignités, en élévation, etc.
4. PAUSANIAS, ias lumière, science, an en, paus quantité; ias lumière, an dans, paus le temple.
5. DION, bon, grand, généreux, divin.
6. CASSIUS, us élevé. si en, cas réputation; us toujours, i dans, cass le mouvement, l'agitation.
7. SUIDAS, as courage, swid prompt; de là as dans les anc. gloss. force et fermeté, azaz en arabe, fort.
Skolotes.
» Tuisto signifie : • Qui Dirige la lumière ; to lumière, tuis conduire, diriger ; Qui Gouverne l'ordre des choses ou la Nature ; to, ordre de choses, les hommes de chaque âge, de chaque siècle, tuis, conduire, diriger.
- Et biens, richesses, épis en abondance ; to, abondance, twis, épis , biens , richesses.
MANN c'est : la Lumière, l'esprit, la pensée, la notion, la science.
L'idée de la Trinité va se retrouver développée dans les trois fils de Mann.
HERMINN c'est d'abord le Père-Feu, le Cercle de l'Infini; minn, feu, de là dans un ancien glossaire, minna, feu ; her, père, hair, père en arménieh; minn, cercle, her, grand, infini; puis, pour le rapprocher de l'homme , c'est le Vaillant et l'Effroyable ;- minn, regard, visage , her, terrible, effroyable ; minn, courage , her, impétueux.
INGHEW, le Cercle du Milieu ; ghew, cercle, in, milieu, et aussi le Principe du bien, ghew, bon, bienfaisant, in, principe ; hew. jour, lumière, été, semence, abondance , ing, de toutes parts, de tous côtés ; puis la Puissance, la Force, l'autorité, ghew, puissance, autorité, force, de là le breton ghewa, mettre le joug, in, principe.
Et Istew, c'est l'Esprit Saint; tew, saint, divin, ys, esprit; qui est Dieu, ys, qui est, tew Dieu, mais Dieu inférieur, tew, Dieu, is, moindre, inférieur.
Puis, Inghew étant le principe du bien, istew, devient le Mauvais Génie, le principe du mal ; is, qui est, tew, la nuit, le mal, la disette.
Istew, Dieu, mais Dieu inférieur, c'était déjà une protestation contre l'unité de la Trinité druidique continuée et perfectionnée par le christianisme; c'est aussi le commencement de l'Arianisme.
Nous avons vu précédemment la Chûte de la vaste domination gauloise dans les contrées voisines de la Palestine1 : mais au moment où Croulait leur puissance matérielle, le génie de nos pères Enfantait une force morale qui devait assujétir le Monde entier; le Druidisme se faisant vieux en Europe avait pu se
1. PALESTINE, tin-e lieu étroit, retenu, es eau, pal au bord, extrémité.
Tuisto.
Mann.
Herminn.
Inghew.
Istew.
réchauffer au foyer de ses ancêtres, au Feu de Zoroastré dont une 'étincelle partant de la Galilée, devait embraser l'Univers.
GALILÉEN, c'est l'Homme d'Origine Gauloise, habitant une terre étrangère; en, homme, e, de, il, origine, gal, gauloise ; en, habitant, e , sur , il, contrée , gal, étrangère.
GALATE a la même signification.
ESSENIEN, DRUIDE ET CHRÉTIEN, ont cette Commune et identique signification : le plus Vénéré parmi les hommes.
ESSENIEN ; ien, le plus illustre, le plus ancien, le plus vénéré, en, parmi, ess, la multitude.
Druide ; de, le plus saint, le plus haut degré, i, entre, dru, la multitude.
CHRÉTIEN ; en, parmi, ti, la multitude, chre, le plus élevé, .qui prévaut, qui excelle.
Donc, dans la Galilée entre la Judée1 et la Syrie, étaient des Descendants des Gaulois qui avaient donné leur Nom à cette Contrée comme à la Galatie, comme à la Gallicie2, comme à la Galice3, comme au pays de Galles4, etc., et parmi les Galiléens était une Secte de Philosophes appelés Esseniens qui se fortifiaient mutuellement dans la croyance de la Spiritualité de l'Ame, qui n'amassaient point de richesses et bannissaient l'esclavage, et qui, après avoir vu le Druidisme désorganisé par les cultes de Grèce, de Phrygie et de Rome, après s'être mis plus particulièrement en rapport avec les Mages5 de Zoroastre chez lesquels le principe de l'Amour Divin était plus vivement indiqué que dans les autres religions, et après s'être imbus des Mystères d'Eleusisi, et de la Morale de Platon2 arborèrent le Drapeau de
1. JUDÉE, è-e auprès de l'eau, jud terre, pays, contrée; e contrée, de avec, ju élévation et pâturages.
2. GALLICIE, ci-e dans contrée, gall 4 de bois et montagne; ci-e dans la .contrée, gall-i familles gauloises.
1 3. GALICE, ic-e dans la contrée, gai forêts et pâturages ; ic-e en quantité, gali descendants gaulois.
4. GALLES, es contrée, gall bois, forêts, pâturages; es familles, tribus, peuples, gall gaulois, courageux, etc.
5. MAGE, e qui est, mag précepteur, instructeur, grand, puissant, remarquable, poëte, devin; mag en langue pelvi, signifie: prêtre, en irlandais science, et en arménien sage. Le prophète hébreu, Jonas, fût écouté à. Ninive, et les mages admirent dans leurs rangs l'autre prophète Daniel, aussi l'Évangile, tandis qu'il représente les prêtres de Moïse effrayés à l'apparition du Messie, fait venir les mages pour lui rendre le premier hommage des nations -
Galiléen.
Galate.
Essenien.
Druide.
Chrétien.
La Réforme.
la RÉFORME en inscrivant sur la nouvelle bannière : « Dieu est « Un ; tous les Hommes sont égaux, Aimez-vous les uns les autres ; « Foi, Espérance et Charité; » et cette réforme fût plus tard appelée Christianisme.
Jusqu'alors le Monde était divisé en deux Races : l'une qui commandait et l'autre qui devait obéir ; la réforme efface toute différence d'origine et fait disparaître toute distinction de race ; Elle proclame les hommes Frères et Égaux, non-seulement sur la Terre, mais encore devant Dieu.
A la vengeance succède le pardon , la science n'est plus audessus de la vertu , et le Ciel appartient aux faibles comme aux forts.
La Société d'alors réservait aux Femmes l'esclavage et le mépris, déjà Platon, il est vrai, avait proclamé l'égalité de la femme, mais seulement dans la caste privilégiée, la réforme les appelle toutes à l'Emancipation ; d'héroïques leurs vertus deviendront douces et conformes à leur nature.
En ce temps là, Senèque3 disait aussi : « Tendez la main aux « naufragés , Remettez dans son chemin le voyageur égaré , « Partagez votre pain avec celui qui a faim ; chacun est noble « parce qu'il Descend de Dieu, celui que vous traitez d'esclave « vient de la même Souche que vous, ne prétendez pas vous en faire « redouter, et contentez-vous de ce qui suffit à Dieu : de Respect « et d'Amour. » La réforme inscrivit sur sa bannière ces belles Maximes de Senèque.
Et avec la réforme, les esclaves voient la Liberté, les opprimés, la Justice, les sages, la Raison et l'Espérance, et les pauvres la Charité.
Alors la Foule accourût et la Secte grandit: alors Rome, dont la puissance ne se maintenait que par l'esclavage, et les Princes des prêtres et les Pharisiens4, dont les principes, sévères en apparence, servaient de masque à l'orgueil et à l'hypocrisie, persécutèrent les Galiléens, Et le Chef de la secte, HOMME à la
1. ÉLEUSIS, sis lieu, el-eu auprès de l'eau; sis feu, lumière, el eu en abondance; sis lumière, éleu, éclairs.
2. PLATON, on opinion, idée, plat droite, remarquable.
3. SENÈQUE, e dans, ec/C la contrée, le pays, sen ancien, venere, respecte.
4. PHARISIEN, ien homme et produit, revenu, is avec, phar lumière, science.
Senèque.
Christ.
morale si pure et pénétré de l'ESPRIT DE DIEU , dont on ignore la date précise de la naissance parce qu'il naquit dans l'obscurité et qu'il vécut avec les pauvres , qui n'a rien écrit et dont on ne sait même le véritable nom, Est mis à mort ignominieusement sous celui de CHRIST , c'est-à-dire de SAUVEUR, protecteur, mais en nous restant comme Modèle de toutes les vertus.
Heureusement qu'avec Lui ne s'éteignait pas la race des novateurs, de fervents Disciples lui survivaient, qui avaient écouté les Paroles du Maître ; ils les propagent et elles Arrivent enfin dans l'Occident disposé à les entendre.
Rome qui aurait pu empècher la mort du JUSTE et qui déjà avait persécuté la PHILOSOPHIE1 GAULOISE, le druidisme, déchaina ses fureurs contre la PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE, mais il arriva ce qui est dans la nature des choses, qu'on ne mette aucun obstacle à une croyance elle languira, qu'on la combatte, elle se ravivra ; aussi le nombre des chrétiens augmenta-t-il en proportion des persécutions, et de Croyance intérieure et personnelle, le christianisme devint-il une Institution.
A l'état philosophique l'École Essenienne avait Réformé sinon les mœurs civiles, au moins les dehors de la société, à l'état de Religion , tout en proclamant ce grand principe de l'unité de Dieu, et en faisant du Dieu de la Force une Religion de l'Amour, pouvait-elle réformer les Rites et Symboles religieux, l'expérience indique le contraire et c'est alors que le mot CHRIST2 reçoit son autre signification de : CONSERVATEUR.
Les idées de DIEU et de RELIGION, dit Volney, prirent leur origine dans les objets physiques, et le premier culte pour l'homme fût celui des éléments et des puissances physiques de la NATURE , du SOLEIL qui l'éclairait, qui l'échauffait, du FEU qui le brûlait, du tonnerre qui l'effrayait, de l'eau qui le suffoquait, et du vent qui l'agitait ; réunis en société, et pour vivre s'adonnant à l'agriculture, les hommes eurent besoin de connaître le retour pério-
1. PHILOSOPHE, e dans, soph, sof interprétations, gloses, commentaires, o beaucoup, phil fermeté, sévérité, rigorisme; e qui est, soph prudent, réservé, sage ; de là.
le grec sophia sagesse, o dans, fil paroles, discours ; de la le gallois, filorec discours inutile, filidh poëte. Philosophe était le nom donné aux Druides. Aristote enseignait que la philosophie avait commencé chez les Celtes et que la Gaule avait été l'institutrice de la Grèce.
2. CHRIST, de là le verbe, crystio conserver.
Philosophie.
Cultes.
dique des opérations de la nature, notamment la marche du soleil qui se montrait le principal agent de toute création, de la lune qui réglait et distribuait le temps, des étoiles1, des planètes2, etc., de dresser en un mot un système entier d'astronomie3, et ce fût le Culte de tous les Astres adorés, tantôt sous leur forme propre, tantôt sous des emblèmes et des symboles figurés. Les prêtres astronomes ayant fait de nouveaux progrès dans les sciences et ayant remarqué que toutes les opérations de la nature, dans la période annuelle se résumaient en deux principales : celle de produire et celle de détruire ; que sur la majeure partie du globe, chacune de ces opérations s'accomplissait également de l'un à l'autre équinoxe : c'est-à-dire que pendant les six mois d'été tout se procréait, se multipliait, et que pendannt les six mois d'hiver tout languissait, était presque mort, ils supposèrent dans la nature des puissances contraires en un état continuel de lutte et d'effort, et considérant sous ce rapport la sphère céleste, ils divisèrent les tableaux qu'ils en figuraient, en deux moitiés ou hémisphères* tels que les constellations qui se trouvaient dans le Ciel d'Été, formèrent un Empire direct et supérieur, et celles qui se trouvaient dans le Ciel d'Hiver formèrent un Empire antipode et inférieur; l'hémisphère d'été, Empire de lumière et de constellations fût peuplé de puissances de lumière, de fécondité, de création, par transition du sens physique au moral, de génies, d'anges de science, de bienfaisance , de pureté et de vertu ; l'hémisphère d'hiver fût peuplé des génies des ténèbres et de destruction, de mort, et par transition, des anges d'ignorance, de méchanceté, de péché et de vice; par une telle disposition le ciel se trouva partagé en Deux domaines, en deux factions: l'hémisphère d'Été, empire de lumière, et ses constellations eurent pour Roi un Dieu éclairé et intelligent, créateur et bon, et le ciel d'Hiver, empire souterrain, de ténèbres et de tristesse, et ses
1. ÉTOILE, e dans, oil prononciation de wil ténèbres, obscurité, et bon, secourable; — le avec, oi prononciation de wi lumière, et petit et abondant.
2. PLANETE, et-e qui est auprès, plan le plus haut, le ciel, l'extremité; — e de, et terre, plan lumière; — e de, et l'idée, la création, plan la perfection.
3. ASTRONOMIE, ie en vérité, nom qui indique, qui approfondit, as-tro le cercle, le globe, pli et repli, succession de choses alternatives.
4. HEMISPHÈRE, sfere, ysfere qui est le rond, le cercle, le globe, t en, hem plusieurs parties; sfer-e la division, la coupure et la réunion, i du, hem circuit, voûte, cercle.
astres, peuplés d'anges noirs, géants ou démons, eurent pour Chef un génie malfaisant dont le rôle fût attribué à la constellation la plus remarquée par chaque peuple, et ce fût le Culte des deux principes du BIEN et du MAL, personnifiés chez les Perses , dans Ormuzd1, pure lumière et Ahrimane2, génie du mal; dans l'Un le Dieu bon reçut le culte d'AMOUR et de joie d'où dérivent tous les Actes religieux du genre gai, les danses , les festins, les offrandes de fleurs, de parfums, en un mot de tout ce qui flatte les sens et l'âme ; dans l'Autre, le Dieu mauvais reçut au contraire un culte de CRAINTE et de douleur, d'où dérivent tous les Actes religieux du genre triste , les pleurs , la désolation , le deuil , les privations, les offrandes sanglantes et les sacrifices cruels.
De même que le Système des deux principes ou dieux opposés naquit de celui des Symboles, de même le culte Mystique et moral ou Système de l'autre Monde, naquit des deux Hémisphères, ciel d'été et ciel d'hiver ; l'imagination du peuple composa les Champs-Élysées, lieux de délices, et le Tartare lieu de ténèbres, d'humidité, de fange, de frimas et de peines.
Tandis que les peuples s'égaraient dans le Labyrinthe ténébreux de la Mythologie et des fables , les prêtres physiciens découvrirent la Rondeur de notre Planète et ayant conçu cette idée simple et lumineuse, que le Globe terrestre est un petit Cercle inscrit dans le cercle le plus grand des cieux, la théorie des Cercles concentriques s'offrit d'elle-même à leur hypothèse pour résoudre le cercle inconnu du globe terrestre par des points connus du cercle céleste ; la mesure d'un ou de plusieurs degrés du méridien f donna avec précision la circonférence totale et la masse énorme du Soleil fût placée au centre de l'Univers.
L'action du soleil sur les corps terrestres ayant fait regarder aux physiciens théologues sa substance comme un Feu pur et élémentaire , ils en firent le Foyer et le réservoir d'un océan de fluide igné, lumineux, qui sous le nom d'élher3 remplit l'univers et alimenta les Ètres. Ensuite les analyses d'une physique savante leur ayant fait découvrir ce même feu ou un autre par-
1. ORMUZD, muzd figure, image, or lumière pure.
2. AHRIMANE, man-e qui est le symbole, l'idée, i du, uhr serpent, génie du mal.
Ahriman est appelé dans les livres parsis, la grande couleuvre et le menteur.
3. ETHER, or air et lumière, elh bon, agréable, bienfaisant, en abondance.
faitement semblable dans la composition de tous les corps, et s'étant aperçus qu'il était l'Agent essentiel de ce mouvement spontané, que l'on appelle Vie dans les animaux et Végétation dans les plantes, ils conçurent le jeu et le mécanisme de l'Univers comme celui d'un Tout homogène, d'un Corps identique dont les parties quoique distinctes avaient cependant une liaison intime, et le Monde fût un Être vivant qui eût le soleil pour Cœur ou Foyer; alors, parmi les philosophes théologues, les uns partant de ces principes : que rien ne s'anéantit dans le monde, que les éléments sont indestructibies, qu'ils changent de combinaisons mais non de nature ; que la vie et la mort des êtres ne sont que des Modifications variées des mêmes atômes; que la Matière possède par elle-même des propriétés d'où résultent toutes ses manières d'être, que le monde est Éternel sans bornes d'espace et de durée , dirent que l'UIVERS entier était DIEU, et selon eux, que Dieu fût un Être à la fois Effet et Cause, agent et patient, principe moteur et chose mue, ayant pour lois les propriétés invariables qui constituent la Fatalité, et ce fût le Culte du Monde Animé; mais d'autres, répugnant à cette idée d'un être à la fois effet et cause, agent et patient, distinguèrent le principe moteur de la chose mue, et posant que la matière était Inerte en ellemême, dirent que ses propriétés lui étaient communiquées par un agent distinct dont elle n'était que l'enveloppe et le fourreau.
Cet agent pour les uns, fût le principe Igné, reconnu l'auteur de tout mouvement, pour les autres, ce fût le fluide appelé Ether, cru plus actif et plus subtil ; or, comme ils appelaient dans les animaux le principe vital et moteur: une AME , un esprit, ils donnèrent par comparaison au principe moteur de tout l'Univers le nom d'Ame, d'intelligence, d'Esprit, et Dieu fût l'ESPRIT VITAL, qui, répandu dans tous les Êtres, anima le vaste Corps du monde ; or, par une conséquence de ce système, chaque être contenant en soi une portion du fluide igné ou éthérien, moteur universel et commun, et ce fluide âme du monde, étant la Divinité, il s'en suivit que les âmes de tous les êtres furent une Portion de Dieu même participant à tous ses attributs, c'est-à-dire : une Substance indivisible, simple, Immortelle ; de là le système de I'IMMORTALITÈ DE L'AME qui d'abord fût Éternité et ce fût le Culte de l'Ame du Monde, c'est-à-dire de l'ÉLÉMENT DU FEU PRINCIPE VITAL DE L'UNIVERS.
Le Feu est une émanation du Soleil comme le Génie de l'homme est un Rayon de l'intelligence divine. « Dieu réside spécialement dans le feu de l'autel, et quiconque fait offrande au feu, la fait à Dieu » disaient les livres sacrés des Indiens , et lors de l'apparition de la Secte des Esseniens, partout en Orient existait le CULTE DU FEU1 avec ses Rites et Mystères ; Religions de Moïse2, de Zoroastre3 et de Brahma4, avaient pris les Symboles du FEU ET DU SOLEIL5 ; il en était de même dans l'Occident, avec de sublimes idées de la Divinité, les Druides avaient leur Père-Feu ; Numa Pompilius6, Sabin c'est-à-dire Gaulois d'origine et dont le nom signifie : Conservateur de la lumière dans le temple, avait apporté à Rome le Culte du feu, Herminn l'un des principaux dieux des Germains est synonyme de Père-Feu ; ODIN est le foyer de la lumière, in, lumière, od, sein, source, foyer, de là en Gallois, odyn, fournaise ; en Grèce, le Dieu-Soleil trônait dans le temple de Delphes ; et c'est ainsi que l'on retrouve l'image du Feu Sacré dans les Encensoirs chrétiens comme dans le Buisson de Moïse.
Partout aussi la Magie, les augures ajoutaient au Mysticisme de ces diverses religions qui avaient également toutes leurs légendes et traditions.
Aussi les Sages de l'École Essenienne s'appliquant à la réforme du Fond ne firent-ils rien pour changer la Forme, au contraire ; Le druidisme avait ses Trois Cercles de l'existence, ils adoptent le principe de la Trinité.
Le peuple s'était habitué aux légendes d'Incarnation divine et à la pensée d'un Intermédiaire entre l'homme et la divinité ; déjà et bien avant la venue du Christ, il était de croyance chez les Gaulois que leur Dieu avait sacrifié son Fils pour expier les fautes des hommes ; après l'Infini, la Première personne, l'École Esse-
1. Le feu est le fondement de l'institution domestique; il a toujours servi à exprimer les intentions de Dieu envers l'homme, attendu que l'empire de l'homme sur la nature a commencé par la soumission du feu. (CANTU, Histoire univ.)
2. MOÏSE, e qui est, mwjxs grand, généreux, respecté, la multiplication, l'abondance, la nourriture.
3. ZOROASTRE, Ire grand, as père, o de, zor la lumière, la science; tre sublime, as maître, o du, zor temps, ciel, cercle; de 1 hzoria en basque, saison.
4. BRAHMA, ma bon, bienfaisant, brah le superlatif.
5. Moïse représente Dieu par le feu, et Zoroastre le représente par la lumière.
6. NUMA POMPILIUS, lwys directeur, i du, pomp éclat, jet, projection de lumière, feu; a dans, num le temple, le sanctuaire.
Culte du feu et du soleil.
nienne présente le MÉDIATEUR nécessaire entre Dieu et l'Homme ; rHomme-Dieu, vainqueur du mal.
Du trône de l'Éternel sortit le VERBE1 primitif, HONOVER2, le grand FIAT3 qui produisit toutes les choses bonnes, avaient déjà.
dit les prêtres de Zoroastre; et les disciples prêchent le VERBE, et ce seul mot Verbe est tout un programme dont l'Inde avait déjà fait connaître les significations : Père-Feu; be, feu, wer, père.
• Feu protecteur ; be, feu, wer, sauveur, protecteur.
Cercle infini; be, infini, wer, cercle.
- Monde nouveau ; be, monde, wer, nouveau.
Principe d'amour et de charité; be, principe, wer, amour, amitié, charité.
Principe de foree ; be, principe, wery force.
Image de concorde; be, union, concorde, wer, image.
Principe de droit et d'équité ; be, origine, principe, wer, droit, justice, équité.
Miracles en quantité, be, quantité, wer, miracles.
Vin en abondance; 6e, abondant, wer, jus, boisson, liqueur, suc qu'on exprime. Jesus avait dit : je suis la vigne. et la vigne fût l'un des symboles chrétiens.
Bonne nouvelle ; be, bonne, étendue, wer, nouvelle, action de porter la nouvelle. Le Peuple était accoutumé aux Augures , aux oracles, aux choses surnaturelles , aux Mystères de sa religion ; ses Prêtres étaient magiciens , magnétiseurs, prophètes et devins : c'est l'ESPRIT-SAINT qui forma la Troisième personne de la Trinité de l'École essenienne, et esprit (es article) signifie : pryt, la double vue, la science, la prescience, la lumière, l'augure, la prophétie, saint, venant de Dieu. HESUS était chez les Gaulois le Père-Feu, le principe de Vie, le symbole de l'Abondance, JESUS est synonyme; des Galiléens ne
1. Le VERBE donné par Dieu, parole de vie et d'activité, qui était avant l'eau, le ciel, la terre, les animaux, les plantes; avant le feu, l'homme pur, les clevis; avant tous les biens, tous les germes purs (zend-avesta).
2. HONOVER, ver parole, science, lumière, amour, charité, droit, justice, image, hono sainte, divine, première, etc.
3. PlAT, Dieu, Seigneur,, le monde et nourriture; de là le fiât lux; lux lumineux, fiât monde et Dieu.
Médialèar.
Verbe.
Jésus.
pouvaient donner au Chef de l'École essenienne un Nom plus respectable, plus grand, plus Saint, plus Vénéré, et les Noces de Cana1 ; la Multiplicité des pains et des poissons, la Guérison des aveugles, des boiteux et des paralytiques par l'Imposition des mains et Lazare ressuscité justifient le Nom de Jésus, et attestent combien le Médiateur était Animé de l'Esprit-Saint, et combien il possédait la science et la MAGIE2 venant de Dieu.
Pour parler aux autres hommes, les Dieux avaient des Intermédiaires: la religion nouvelle eût des Apôtres, et apôtre signifie : intermédiaire du Père et du Fils, tre, tiers, intermédiaire, o, du, ap, père et fils.
A l'exemple du Chef de la religion druidique, le Chef de l'École Essenienne n'écrivit rien , mais la religion chrétienne eût aussi des Bardes de la Tradition, et Mathieu3, Luc , Marc3 et Jean6, quatre noms Gaulois, en furent les premiers ; leurs Triades, du nom d'ÉVANGILE qui signifie : proclamation, publication solennelle dans la contrée et dans le temple ; e, dans , gil, temple et contrée, evan, proclamation, action de publier, d'annoncer, contiennent l'histoire DIVINE du GALILÉEN. Le premier de ces évangiles fût écrit par Mathieu ; Jean, philosophe, théologien et poëte ou devin, rédigea le sien dans l'intention surtout de combattre ceux qui niaient déjà la divinité de Jésus ; l'Esprit-Saint commanda ensuite à Marc d'en écrire un troisième , et comme il ne s'était pas assez expliqué sur le point de démontrer cette divinité , le même Esprit-Saint contraignit Luc, le médecin converti 52 ans après notre ère, de rédiger le quatrième évangile.
1. CANA, cana lac, roseaux, joncs; a eau et liqueur, can plénitude, abondance, a dans, can vase et contrée.
2. Selon Platon, Apulée,'Porphyre, Suidas, etc., le mot asiatique marjos ou MAG signifiait proprement: homme consacré, dévoué au culte de Dieu, précisément comme le mot NAZARÉEN; par conséquent le mot MAGIE fût d'abord la science ou la pratique de ce culte.
Odin le Père-Feu des Scandinaves avait enseigné la puissance magique des lettres qui guérissaient les maladies, ranimaient les morts, inspiraient a volonté l'amour et la haine; et par une remarquable coïncidence avec notre mot: nature, au nombre de ces lettres magiques se trouvaient: le n dont le nom est: nath, et le th dont le nom est: thur, nathur.
3. MATHIEU, eu bon, généreux, i pour, math semblable; de là mathaden irlandais, pardon ; eu généreux, i dans, math le combat.
4. LUC, lue la lumière, la science.
5. MARC, marc grand, élevé, illustre, divin.
6. JEAN,jean, hean la lumière, la double vue; jean, jan synonyme dejon, soleil chez les Scandinaves et correspondant à baal chez les Phéniciens, correspondant aussi au Johannes d'Orient qui signifie: la lumière.
Apôtres.
Évangiles.
Le Peuple était tellement habitué au culte du Feu que la nouvelle école dût maintenir la vieille Légende de la VIERGE; aussi Jésus, LUMIÈRE DES LUMIÈRES, fût-il fils de JOSEPH et de la vierge MARIE, et après qu'il se fût éteint, JEAN suivit Marie à Ephèse. Le mot vierge a entr'autres significations celle de : lumière dans le ciel ; e dans, erg le ciel, wi lumière ; Joseph c'est le soleil levant; seph qui se lève, jo soleil; aussi Saint-Joseph est-il fêté le dix-neuf mars, c'est-à-dire à la veille de l'équinoxe du printemps ; Marie exprime la vraie lumière, ie vraie, mar lumière, le feu , le jet, tout ce qui arrive subitement sans que la cause en soit connue , de là en irlandais, marach le jour, et ÉPHÈSE où Jean suit Marie et où se trouvait la Statue de Diane avec la Croix en tête et les Bras soutenus horizontalement par deux barres, c'est le Temple du Soleil, e du, es soleil, eph le temple, le sanctuaire ; du reste, la Vierge joua les rôles les plus variés dans toutes les Mythologies : elle fût l'Isis' des Égyptiens2, la mère du petit Horus, c'est-à-dire du soleil d'hiver, laquelle disait dans une inscription citée par Julien : « le fruit que j'ai enfanté est le soleil. » Elle a été Cerès3 dont les mystères furent les mêmes que ceux d'Isis et de Mithra, elle fût la Diane4 d'Éphèse , la grande Déesse de Syrie, Cybèle traînée par ses lions, Minerve5, mère de Bacchus, la Korydwen des Druides, l'antique Vierge des Carnutes, etc.
Le fils de Joseph, Soleil levant et de Marie la vraie Lumière, devait être un descendant de DAVID et régner sur la maison de JACOB , aussi dans le troisième évangile, l'ange après avoir annoncé à Marie qu'elle mettra au monde un Fils, ajoute : « Dieu « lui donnera le trône de David, son père, et il régnera éternel« lement sur la maison de Jacob. » Or, David signifie: bonne lumière, id bonne, dûv lumière, c'est l'expression employée dans la Genèse : « et Dieu vit que la lumière était bonne, » dav signifie aussi Bœuf et Bélier qui sont les symboles du soleil, de là dav
1. ISIS, is qui est, is la lumière; is douce, abondante, is lumière.
2. ÉGYPTE. te prompt, chaud, brûlant, egyp jet de lumière; te abondant, gyp calcaire, delà notre mot: gyp. gypse plâtre, on dit encore gyp pour plâtre en franchecomté, e contrée.
3. CERÈS. es qui est, cer la lumière, le grain, l'abondance, la richesse, etc.
4. DIANE, an-e qui est la belle, la douce, la vraie, di lumière.
5. MINERVE, erw e sur terre, dans les campagnes, min l'abondance, les richesses, la fertilité, le feu, le courage, la lumière, la science, etc.
Joseph et Marie.
David et Jacob.
eifirlandais; bœuf, bouvillon et davas en cornouailles, Brebis; et Jacob c'est la matière qui produit, l'œuvre de la création , ou autrement le Symbole de la Terre; ob matière, oeuvre, ouvrage, création ; de là ober en breton, agir, créer et oberer, fabricateur ; jac ferme, solide, jak qui a la vertu de produire; de là jaki en esclavon, qui a la force d'agir, et alors le Saint jour de l'Annonciation, au moment de l'équinoxe du printemps, le prêtre dit : « que la terre s'ouvre, qu'elle germe le Seigneur; Seigneur vous « bénirez votre terre, vous délivrerez Jacob de sa captivité. »
ANNE suivant la tradition est la mère de Marie, la vraie lumière, et Anne signifie: le ciel, le lieu le plus élevé, le cercle, aussi la déesse romaine Anna Perenna était-elle le symbole du Temps en général, et c'est dans la chapelle de cette divinité qu'on adore aujourd'hui la Mère de la Sainte-Vierge sous le nom d'Anna Pétronilla, qui signifie : Petronilla: abondants rayons de lumière dans le temple, a dans, ill le temple, ron rayons de lumière et mystères, pet abondants, Anna venant du ciel, a du, ann ciel.
La nouvelle école trouva tout faits les Noms de nos jours de Semaine qui sont des espèces de Litanies du Soleil, elle les conserva et les convertis purent encore répéter quotidiennement comme les Korigans bretons qui les chantaient aux voyageurs : LUNDI : douce lumière; di lumière, lun douce.
MARDI: grande lumière; di lumière, mar grande.
MERCREDI : lumière très-remarquable ; di lumière, re très, merc remarquable.
JEUDI : puissante lumière ; di lumière, jeu puissante.
VENDREDI : lumière très-brillante ; di lumière , dre très , ven brillante.
SAMEDI: lumière accomplie; di lumière, e qui est, sam entière, accomplie.
DIMANCHE : lumière sans tache ; he sans, manc tache, défaut, di lumière.
Le Dimanche étant le jour plus spécialement consacré, il rappelait le Commandement de la religion primitive : « tu ne feras « ni sculpture, ni image des choses qui sont dans le ciel, ou « sur la terre, ou dans les eaux, ou sous la terre, tu ne les ado- « reras et ne leur rendras aucun culte ; » aussi le mot Dimanche
Anne.
Jours de la semaine.
a-t-il également cette signification: he sans, manc idole, image, figure, di Dieu, soleil.
Et si la routine croit en retrouver l'expression dans la mythologie latine, qui d'ailleurs a sa source dans la mythologie indienne, en les nommant : jour de la lune, jour de mars, jour de mercure, etc, nous ferons observer que dimanche, le principal jour , le jour consacré ne s'y rencontrera pas ; que suivant Macrobel tous les Dieux étaient des Symboles du Soleil, et que chez les Indiens dont descendaient nos ancêtres, les Jours de la semaine reçoivent aussi les Noms des Sept flammes ou sept lumières2, présidées par Sourya dieu-soleil, considéré comme réceptacle ou foyer de ces lumières, lequel a de plus Douze épithètes correspondant à chacun des Douze mois qu'on appelle: Indra, Bouddha, Brahma, Siva, Maya, etc.
Les prêtres astrologues avaient placé au 25 décembre la Naissance du Soleil ; la plus grande solemnité des mystères de Mithra se célébrait ce jour là et il en était de même chez les Gaulois : l'École nouvelle commença la célébration de ses mystères dès la nuit du 25 décembre, et fixa la Nativité de Jésus, — lumière des lumières — au jour de Noël, or NOEL veut dire : Soleil naissant, et comme en Orient, le 6 janvier était le jour consacré à Osiris, l'Ecole nouvelle respectant les rites, inscrivit sur son calendrier à cette même date du 6 janvier le mot ÉPIPHANIE exprimant : l'Affirmation de la Lumière dans l'Univers; ie vérité, affirmation, phan, fan lumière; phanai en chaldéen, lanterne, fanus en arabe, phare; de là le vieux français, fanot pour fallot et le moderne fanal ; i dans, ep le cercle, le ciel, l'univers.
L'opération de la CIRCONCISION dans l'acception chirurgicale est sans doute très-honorée chez les Juifs, mais elle n'a pas la même raison d'être fêtée chez les Catholiques et rien n'indique qu'elle fût réellement pratiquée sur le Dieu fait Homme : le peuple avait l'habitude de frter le Renouvellement de chaque année ; alors on entendait de toutes les bouches sortir ce mot :
1. MACROBE, rob-e en biens, en héritages, mac puissant; e du, rob butin fait sur l'ennemi, de là notre mot dérober, mac le gardien, le répondant.
2. Cette expression : Notre-Dame des sept Douleurs, quivaut à Notre-Dame des Flammes, à Notre-Dame des sept Lumières, car dans l'ancien langage bien connu des premiers chrétiens; douleur a aussi cette signification: eur heure, temps, flamme, lumière, dwl marche, forme, effigie, transformation et transfiguration.
Noël.
Epiphanie.
Circoncision.
éguinané qui signifie: actions gracieuses, actes obligeants à l'occasion de la Nouvelle année ; an-é en habitude, eguin action obligeante, gracieuse, agréable; é pour, à cause, an cercle et année, eguin date et parcours, et à cette époque de renouvellement de l'année, les Druides1 dans l'accomplissement de leurs Mystères, après avoir fait le tour du Chêne sur lequel ils trouvaient la Plante Sacrée, cueillaient le GUI avec l'instrument au moyen duquel ils en opéraient l'incision: les Rites de cette Solemnité étaient trop célèbres et avaient un caractère trop Sacré pour que la religion nouvelle n'en conservât pas le souvenir, et la solemnité de l'Incision est devenue la fête de la Circoncision. Ce mot Circoncision a les significations suivantes: Action de trancher la jonction de baies ou bouquets venant aux arbres ; cis-ion action de trancher, de couper, con nœud, jonction, cir baie ou bouquet qui vient aux arbres, de là l'application du mot: cire à cette production du palmier, des chatons et bourgeons du bouleau et autres végétaux; Action de trancher dans l'écorce ou dans la peau; cision action de trancher, con dans, cir tige, racine, écorce, peau , de là notre mot cuir, cwyr, cyr qui se prononçait kir; de là l'irlandais, kir dans la signification d'argent, parce que la première monnaie fût de cuir.
Les Prêtres astrologues, ceux de Moïse comme ceux de Mithra avaient coutume de célébrer leurs mystères à l'ÉQUINOXE DU PRINTEMPS ; c'est le moment où nous passons d'une saison morte dans une saison qui ramène la vie, le moment où le Soleil renaît, où tout pousse, où la Nature entière reprend une Existence nouvelle, c'est le Printemps enfin, et printemps exprime l'action de faire fructifier; cette fête se célébrait le Quatorzième jour de la Lune commençant en mars : la nouvelle religion dont le principal symbole était le Principe Moteur, célébra aussi la Résurrection de Jésus, — principe de vie ; — le Quatorzième jour, c'est-à-dire au plein de la Lune qui est témoin de la Résurrection du Soleil; puis le concile de Nicée remit au Dimanche suivant la célébration
1. un passage de Josephe, liv. 1er, contre Appion, § 22, observe que chez les Indiens les philosophes se nommaient : kalani. Kalani signifie: enfants et habitants des forêts. Kalani est alors tout à la fois synonyme de Druides, de Gaulois et de Celtes, et signifie comme Celtes, Gaulois et Druides: les vaillants, les sages. etc.
2. ÉQCINOXE, ox-e qui est la lumière, in en, ek action mouvement, course, parcours.
Pasques et équinoxe du printemps.
des mystères. Ce jour consacré par le Culte du Soleil, est le Saint jour de PASQUES, et Pasques est synonyme d'ÉQUINOXE ; es terre et lumière, pask passage, action de marcher, transition, en chaldéen pascha passage ; kes obscurité, ténèbres, pas action de traverser, de là notre mot : passer, aller d'un lieu à un autre ; de là passus en latin, passo en italien et en espagnol, marche, action de marcher. Nos anciens poëtes quand ils appelaient le printemps : pascor lui donnaient la signification de Pasques ; or soleil et terre, pasc passage, cours, transition; de là pasca en basque, marche; or cause, origine, pasc nourriture, abondance; es terre et soleil, pask action de nourrir, de donner à manger; de là pasco latin, pascere en italien et en espagnol, paître, et pask breton, nourriture ; et le mot œuf, wf signifiant: lumière, soleil, vie, création, existence, abondance, nourriture, générosité, largesses, voilà pourquoi l'œuF est un Symbole de Vie et pourquoi il en est fait une si grande consommation sous toutes les formes, spécialement aux fêtes de Pasques. Chez les Persans on s'envoyait la veille des œufs peints ou dorés, c'était une huitaine de réjouissances générales, et la fête de l'équinoxe du printemps est aussi appelée la fête des habits neufs.
Les Prêtres de Moïse, voisins des Galiléens, avaient institué une fête cinquante jours après celle de Pasques, en mémoire de ce que Dieu apparu à Moïse dans un buisson de feu, lui avait donné la loi sur le mont Sinaï1 : les Prêtres chrétiens suivirent ce pieux exemple, et en instituèrent une dans l'église catholique en mémoire de la descente de l'Esprit-Saint sur les apôtres , également cinquante jours après la Résurrection de Jésus, c'est-à-dire après Pasques, et elle fût nommée PENTECOSTE. Pentecoste exprime dans le moment de cette fête, cinquante jours après l'Équinoxe du Printemps, toute l'ardeur, la vivacité, le brillant, l'éclat du Soleil à son coucher et à son lever, dans sa Pente et dans son Élévation; te ardent, vif, éclatant, cos feu, soleil, e dans, pent pente , descente et élévation, de là le gallois, pentur pile, élévation, et pentwyno pencher, être prêt à tomber; e qui est, cost brillant, éclatant, de là le gallois, cosius brillant, magnifique,
1. SINAï, aï lieu, sin élevé, remarquable, fermé, enclos; aï lieu, sin temple, sin en turc, tombeau, sépulcre, monument; aï source, jet, sin lumière, lumineux.
OEufs de Pasques.
Pentecoste.
e dans, pent descente et élévation; te dans, cos le cerclé, pent-e le protecteur, l'ordonnateur, le dispensateur.
La troisième des fêtes en l'honneur de la Vierge Cérès appelées Éleusines où les Mystères, était la plus sainte, et se célébrait le 15 août: la fête de la Vierge chrétienne fût maintenue ce même jour de 15 août, et ce fût L'ASSOMPTION qui signifie : brillante lumière dans le ciel; tywn lumière éclatante, omp autour, de tous côtés, ass ciel, cercle et Dieu, et est synonyme d'ASCENSION ; syion lumière, en dans, ase le ciel.
C'est ainsi que l'École Essenienne trouva tout instituées ces quatre grandes fêtes de Noël, Épiphanie, Pasques et Pentecoste, et que, passée à l'état d'institution elle les conserva; puis, quand par la douceur et la beauté de sa Morale, les persécutions et le sang de ses Martyrs, cette Institution devint la plus pure, la plus sublime des Religions, comme les Anciennes avaient leurs -Pontifes, leurs Prêtres et Princes des prêtres, leurs Curètes et leurs Prophètes; la Nouvelle voulut aussi avoir les siens, et elle constitua son CLERGÉ ; alors dans la Gaule, sur la bannière de Jésus, — lumière des lumières, — principe de vie, devenu le Médiateur, l'Homme-type d'Essence Divine, les adorateurs du PèreFeu et du Soleil purent voir inscrits les noms de : souverain pontife, cardinaux , patriarches, primats , évesques et archievesques, prestres et archi-prestres, curés, vicaires, diacres, clercs et acolytes, hostiaires, exorcistes, parabolains, copiâtes, anachorètes, ermites, cénobites, moines et errants.
Cette longue liste d'Appellations diverses, ces dénominations variées indiquaient évidemment des Ministres, des Agents, des Serviteurs d'un Dieu de paix et de bonté, d'espérance, d'amour et de charité ; mais abstraction faite du sens moral avaient-elles une Valeur intrinsèque et mystique différente de celle des Dénominations du clergé druidique et des prêtres de Mithra ; c'est la Langue du pays où ces expressions s'employaient qui doit résoudre cette question.
PO.NTIFE : nous avons déjà vu que ce mot est synonyme de Gardien du Feu; e du, tif feu, pon gardien.
CARDINAL signifie : Vénéré gardien du feu ; al ancien, vénéré, dyn gardien, car feu ; et dont les Prédictions sont véridiques ; al à venir, din augure, prédictions, car juste, vrai, véridique.
Assomption.
Clergé.
ÉVESQUE , ARCHIEVESQUE : qui est auprès du Père-Feu ; e près, esk père, ew feu ; eske qui surveille; qui garde, ew feu. lumière; archi: dans le temple, i dans, arch ciel, voûte, temple.
PRESTRE , ARCHIPRESTRE : qui Surveille le feu pour un Autre ; tre pour un autre, qui surveille habituellement, pres feu, lumière, de là en gallois, pres ardeur ou feu au figuré, arch-i dans le temple.
CURÉ: qui a le feu en Surveillance; è marque la possession, qui a, cur feu, lumière, é en, cur soin, charge, surveillance.
DIACRE : qui a la Conservation du feu ; cre protection, défense, conservation, a du, di feu , lumière.
PATRIARCHE : qui est dans le ciel à Côté du Père : e dans, arch ciel, cercle, ri contre , pat le père, de là le pater des grecs et des latins; e dans, arch demandes, prières, ri beaucoup, pal supériorité.
PRIMAT: glorieux, honoré Devin: mat devin, de là en breton, mat fin, rusé, et notre mot matois; de là sous Charles IX, le terme: les enfants de la Matle pour dire les enfants de la ruse, de la finesse ; façon de parler qui était celle des Hébreux qui appelaient par exemple les captifs, les enfants de la captivité; pri glorieux , honoré , révéré.
VICAIRE : qui a la Science des Cercles etdu Feu ; e du , cair cercle et feu, wi science, connaissance; e qui est, cair l'image, la représentation, la reproduction, wi lumière.
HOSTIAIRE : qui a la science, la connaissance des Sacrifices; aire connaissance, science, i des, host, hwst victimes, douleurs, souffrances, sacrifices ; de là en basque, ostia victime et hostie.
La pratique d'immoler des victimes, même humaines, aux dieux a été en usage chez presque tous les peuples , et les prêtres sacrificateurs prévoyaient l'avenir et tiraient des augures des souffrances, des entrailles et du sang des victimes. Ces sacrifices s'accomplissaient chez les Gaulois sous des Chênes ; les glands, fruits du chêne, se nomment encore messe n gallois, et messa en breton, c'est la glandée, cueillir, ramasser du gland dans les forêts ; aujourd'hui dans le Sacrifice de la MESSE , la victime ou l'Hostie n'est plus que le Corps de Jesus-Christ, renfermé sous les Espèces du Pain et du Vin. Le pain est actuellement confectionné par des séculiers , mais autrefois il était préparé dans la sacristie par des prêtres revêtus de leurs ornements pontificaux.
Les hosties proprement dites, ne furent introduites dans l'église qu'au XIIe siècle.
CLERC : Poëte ou Voyant, sçavant, habile en quelque art que ce soit; de là clerc autrefois pour habile, de cler, clarté, lumière.
CLERGÉ : Réunion de Devins, de Savants ; é réunion , clerg devins, sages, voyants, gens à double vue ; de là en vieux français, clergie, clergise habileté, capacité, doctrine, de cler lumière , science , connaissance.
EXORCISTE: qui a la Science des Bassins, des Vases; e du, des, cist vase, bassin et panier ; dans l'ancienne religion , la ciste mystique était une corbeille qui servait dans les mystères de Bacchus, de Cybèle et de Cerès; ex-or qui possède la lumière, or lumière, science, ex marque la possession et l'action. Nous avons vu précédemment ce qu'était le bassin de Koridwen, nous parlerons plus loin du Saint Graal, autre Vase ou bassin Chrétien.
ACOLYTE : l'acolyte porte les cierges, prépare l'encens, le feu, le vin et l'eau pour le saint sacrifice ; e dans, lyt la solemnité, la célébration, aco très-jeune, très-novice ; e sur, lyt la pierre, l'autel du sacrifice, aco en action, agissant; e qui est, lyt religieux, o pour, à cause, ac la lumière, le feu, eau, liqueur, boisson en général.
PARABOLAIN : on appelait de ce nom dans les premiers temps du christianisme, des gens qui se consacraient au Service des églises et des Hôpitaux ; ils formaient une espèce de Confrérie ; ain bon, habile, bol devin, sorcier, médecin, a dans, par douleur, épilepsie , apoplexie , maladie causée par maléfice et sortilége ; in dans, bola grande douleur, maladie, évènement et suites, para persévérance , continuité , aptitude.
COPIATE : les Copiates étaient ceux qui Creusaient des fosses pour enterrer des Morts , et les prêtres Copiates présidaient au détail des inhumations ; e dans, al terre, i loi, devoir, obligation, cop creuser; e pour, à cause de, at mort, bière et cercueil, copi marché, convention.
ANACHORÈTE: et-e qui est le modèle, l'exemple, or grande, anach tranquillité; et-e qui est l'exemple, achor racheter, délivrer, garantir, conserver sain et sauf, an l'âme; e de, et prière, demande, chor devoir , obligation, ana grande habitude.
CENOBITE : anciens moines qui vivaient en commun ; e en ,
bit commun, communauté, o toujours, cen habitation, nourriture, lamentation, chants , cantiques.
ERMITE: e dans, myt chaumière, cahute, er renfermé; e qui est, myt toujours, er renfermé; e en, myt nourriture, aliment, er eau ; e qui est, mit honoré, vénéré, er homme.
MOINE : e sans, mwyn possessions, biens, richesses; e qui est, mwyn humain, affable.
ERRANT: rant cens, rente, tribut, er vouloir, désirer, demander: err le long, ant chemin.
Et comme les Mots qui signifient feu , cercle , lumière et soleil sont également Significatifs de Dieu, force, morale, àme, science et intelligence, en substituant l'une ou l'autre de ces dernières expressions, on aura le sens Mystique de toutes ces diverses dénominations.
Les anciennes religions avaient leur Élysée et leur Tartare, et la doctrine de l'expiation temporaire outre-tombe était d'essence druidique : les prêtres chrétiens eurent alors leur Purgatoire, le Paradis et l'Enfer.
Et une foule d'autres Rites, Usages et Cérémonies nous viennent encore des Anciennes Religions: De même que les prêtres de Zoroastre, les prêtres chrétiens ont leur Bréviaire à réciter chaque jour.
La Confession était pratiquée dans les Mystères Egyptiens, Grecs, Phrygiens, Persans etc.; Les Esseniens portaient aussi des Robes blanches qui n'appartenaient à personne en propre et que chacun mettait à son tour; ils s'abstenaient aussi du Mariage et s'occupaient de l'Éducation des enfants des autres; La Tonsure1 de nos prêtres est le Disque du Soleil ; leur soutane est l'Habillement des philosophes Esseniens; leur Echarpe en ceinture est celle des Mages indiens ; leur Étole est l'étole de la Déesse de Syrie, de la Diane d'Ephèse et le Bouclier divin que l'on voit au bras de Brahma et de Wichnou, type de la domination universelle, symbole de l'Éternité; leur Calice est le Gobelet d'or Indien; les Chapelets se retrouvent dans toutes les idoles indiennes; la Mitre ou bonnet conique était l'Emblème
1. TONSURE, e de, sur certain, infaillible et supériorité, ton l'accent, le signe, la manifestation.
Autres Rites usages et cérémonies
du Soleil; la Crosse1 pastorale est précisément le Bâton d'Osiris, la Tiare2 aux trois couronnes, l'Ornement de la tête de Wichnou, symbole de la Suzeraineté de la Mer du Ciel et de la Terre et la Tiare de Boudha, bonnet pyramidal symbole du soleil, sont passés sur la tête du Pape catholique, qui, dans les cérémonies porte la Triple couronne ; les Clefs de Saint-Pierre sont les clefs de Mithra servant à ouvrir les portes par lesquelles passaient les âmes des mortels ; le Pot d'eau bénite circulant dans les temples chrétiens est le pot boudhique, le pot à eau rempli des prêtres Siamois; le Dais3 des processions est le palanquin4 boudhiste et les Reposoirs sont les autels de Boudha sur lesquels on dépose des offrandes de fleurs et de fruits; l'Ostensoir chrétien est l'expression du Soleil Naissant, ainsi que l'indique son nom : soir, orient, de là en irlandais, soir, est, orient, ten, traits, rayons, os, lumière, aussi le fameux ostensoir de Daniel Hopfer était-il appelé Soleil d'orfèvrerie ; l'Orgue instrument adopté par l'église est le développement de la Flûte de Pan, et le culte extérieur est célébré chez nous comme autrefois en Egypte et dans l'Inde avec des pélérinages, des pénitences, des baptêmes et des processions.
Les Coquilles de nos pélérins figurent les Coquillages boudhistes qu'on exporte en si grande quantité de Ceylan au Bengale; l'Arche de Noë est le Vaisseau d'or Indien nawa, comme la Grue druidique est le Krut ou Garuda indien ennemi du serpent, l'oiseau favori des Siamois qui joue un si grand rôle dans leurs légendes; les Sorts des Saints remplacèrent les Sorts5 de Preneste6 et de Dodone7.
1. CROSSE, cross courbure, pli, joug et en même temps élévation et supériorité; de là en irlandais, cross croix, emblème de la servitude et de l'élévation.
2. TIARE, ti-ar brillante élévation et multiple autorité; de là tiarna en irlandais, maître, roi, et tiarnas royaume.
3. DAIS, dais, daës pavois, couverture, supériorité et lumière; de là deiz jour en breton.
4. PALANQUIN, kin sommet, toiture, couverture, enveloppe, pat-an qui garantit de l'ardeur du soleil ; an chaleur, ardeur, pal qui garantit; de là palank en hongrois, rempart. Kin signe, manifestation, pal-an grande supériorité.
5. SORT, sort étonnement, extase; de là en basque, sortu je suis étonné, et sortua extasié.
6. PRENESTE, est-e le lieu où croît le bois, lieu âpre, difficile, pren bois, tronc d'arbre; de là dans les anc. glos. prenum bois ou arbre du pressoir, et le breton, pren barre, cheville; e de, est la contrée et la multitude, pren le jet de lumière, de là en breton, prenest fenêtre.
7. DODONE, don-e saint, digne de vénération, de là en basque, donea saint, donesa sainte, et donedea religion; do toit, couvert, sanctuaire et contrée.
Chez les prêtres de Zoroastre chaque Jour de l'année avait son Ange comme dans la religion catholique chaque jour a son Saint; dans les temples nul ne devait prier pour Soi en particulier mais pour tous; il était interdit de souffler sur le feu avec sa bouche, et semblable recommandation est encore faite dans nos campagnes.
Le Rouge était dédié au feu pour sa couleur, le Vert à la terre pour ses fleurs, le Bleu à l'air, le Blanc à l'eau; cette Symbolique des couleurs a une grande part dans les cérémonies chrétiennes, les couleurs des bannières dans nos processions, celles du costume des cardinaux, etc, et même des enfants de chœur sont Symboliques; Marie reine des cieux est revètue du manteau Bleu couleur de l'air, et Jesus-Christ Soleil Naissant, (CANTU, Hist. univ.) est habillé de Rouge.
Il appartenait aux prêtres seuls de Brahma comme aux nôtres de Purifier les souillures, de Célébrer les funérailles, d'imposer un Nom aux nouveaux-nés, de Bénir les maisons, d'Exorciser les esprits malins, d'offrir les Sacrifices, de garder les temples et de consacrer les Mariages; la Pièce d'étoffe, dans cette dernière cérémonie, étendue sur les deux époux est remplacée chez nous par le voile appelé Poële1.
Nous retrouvons chez les chrétiens ce vieil usage du Brahmane, qui, à l'heure de sa mort est étendu sur un lit aspergé de l'Eau Sainte du Gange2, tandis qu'on lui Récite des versets des Vedas.
C'est avec l'Eau consacrée au Dieu Faune que Saint Pierre administra ses premiers sacrements de Baptême, et les Bénitiers à l'entrée de l'église sont empruntés aux Rites anciens; Les testaments que jadis on Déposait dans les mains des vestales fûrent déposés dans les églises.
Le Droit que les Bois sacrés et les anciens Temples avaient de Protéger les délinquants passa aux églises catholiques.
Les cérémonies de Dédicaces des églises catholiques sont la continuation des Rites observés dans l'antiquité pour la Consécration des temples et des autels, et ces églises furent Ointes d'huile Sainte comme les temples de Jehovah, de Jupiter et de Brahma.
Les chrétiens ont l'imposition des Cendres sur la tête des ecclé-
10. POËLE, poël-e constance, retenue, modestie, lien, amitié.
11. GANGE, ge cause et matière, gan pureté, sainteté.
siastiques et sur le front des laïques: les sectateurs de Wichnou se tracent du front au nez deux lignes perpendiculaires avec un Mélange d'argile du Gange et de poudre de bois de sandal.
Les chrétiens représentaient la Sainte-Trinité par un Triangle auquel ils adjoignirent ensuite des lignes figurant diversement une croix: Les anciens comparaient Dieu au Triangle équilatéral et déjà les poësies indiennes avaient dit : « Sur la montagne d'or « habite le Dieu Siva, là est une plaine avec une table carrée « ornée de neuf pierres précieuses et au milieu le lotos qui porte « dans son sein le Triangle, origine et source de toutes choses, « duquel éclôt le Lingam, Dieu éternel qui en fit son éternelle « demeure. »
De même que le Brahamane Orthodoxe ne jure que par les Quatre Védas, de même le prêtre chrétien en faisant le signe de la croix sur le livre, puis sur son front, sa bouche et son cœur, ne jure que par les Quatre Évangiles et si ces quatre évangiles ont des Emblèmes qui sont : l'homme, le lion, l'aigle et le bœuf, les quatre Védas avaient également leurs emblèmes qui étaient le chameau, le cerf, le cheval et le bœuf.
Les Excommunications remplacèrent les Interdictions druidiques ; les Exécutions religieuses des druides firent place à la sainte Inquisition; et ajouterons-nous, de même que les Rois de la Gaule, les Rois de France ne fûrent pendant bien des siècles que les ministres et serviteurs des Commandements de leurs Prêtres.
Les Prêtres des anciennes Religions étaient non seulement Astronomes, Métaphysiciens et Théologiens, mais encore Devins, Médecins , Magnétiseurs et Magiciens : on sait les rôles importants des prophètes et des Augures ; on connait la célébrité des Sybilles1 et Pythonisses2, des prêtresses Druidiques et des Prophétesses Germaines qui Prédisaient l'Avenir au moyen des Cercles et des Murmures de l'eau, aussi, et après avoir fait observer que suivant les Règles indiennes la Femme devait porter un Nom gracieux qui finit par des voyelles longues et
1. SYBILLE, bille avec abondance, avantage, gain, profit et utilité, sy son, bruit, parole, bruit que l'on fait en murmurant, e dans, sybyll antres, cavernes et troncs d'arbres.
2. PYTHONISSE, iss-e sur la multitude, on qui domine, pyth toujours; iss-e parmi la multitude, thon voix, parole, opinion, py obscur, PITHIE, ie ce qui est la vérité, pyth toujours.
Prophétesses.
semblables à des paroles de bénédiction et non celui d'une constellation, d'un arbre, d'un fleuve, d'un serpent, d'un oiseau, d'une montagne ou d'une tribu barbare, ne serons-nous pas surpris de voir apparaitre aux premiers temps du Christianisme les Noms de Blandine, de Radegonde la Diaconesse1, de Chlotilde, de Genovefa ou Geneviève, etc, synonymes de Debora et de Velleda.
BLANDINE signifie : qui Excelle dans l'Art de la Divination ; e dans, dyn augure, prophétie, indication, narration, inspiration, prédiction, blan la perfection et la reproduction ; de là le breton, blaneden la bonne Aventure, la destinée.
RADEGONDE : sublime en Divination ; gond-e éminente, supérieure, sublime, rad-e en prescience, divination, connaissance de ce qui doit arriver, prévoyance, prédiction; en germain, Radegonde exprime une Femme de Conseil.
CHLOTHILDE : Célébrité dans le temple : de dans, hil le temple, le sanctuaire, chlot parole, discours et célébrité.
GENOVEFA : la Double Vue et la Science des Cercles ; a avec, ef ciel, cercle, eau et vase, gen-ov double vue, pacte, lien, contrat et conjoncture, grand secours et protection.
GENEVIÈVE : dont la prescience est extraordinaire ; e dans, ew ciel, cercle, eau et vase, wi science, connaissance, prescience , vue, double vue, prévoyance, gen-e qui est brillante, éclatante, extraordinaire.
DEBORA : a dans, bor les Cercles, l'eau, les vases, les Plantes, de qui excelle, qui surpasse.
VELLEDA : qui a la science des Cercles, de l'eau et des Plantes ; a avec, led cercles, eau, herbes, feuilles, plantes, wel vue, double vue, science , prévoyance , prescience, secours et protection.
C'est une Genovefa comme nous dirions une Velleda ou une Prophétesse, qui devint la Patronne de Paris. Est-ce la même Geneviève qui en 451 et déjà en âge d'être recluse, parvint à détourner de cette ville le Fléau de Dieu, Attila, et qui, quarante ans plus tard, en 491, réussit à préserver Paris des ravages de Clovis, il est permis d'en douter : ces deux actions supposent une Force de caractère qu'on ne retrouve guères chez
1. DIACONESSE, ess-e agissant, con avec, dia la lumière divine.
Blandine.
Radegonde.
Chlothilde.
Genovefa ou Geneviève.
Debora.
Velleda.
une même personne, même chez une Prophétesse, à quarante ans de distance ; les historiens de ces premiers temps savaient mélanger le Merveilleux au Vrai, et les Bénédictins, auteurs de l'histoire littéraire de France, disent que la Légende de Sainte Geneviève composée au sixième siècle, éprouva plusieurs altérations, additions et changements au point que suivant Adrien de Valois, elle ne mérite aucune Créance, de sorte qu'il ne faudrait pas trop prendre au sérieux la lumière subite qui révéla à Saint Germain la mission de Geneviève, sa consécration à Dieu dès l'âge de sept ans, le soufflet que lui donna Gérence, sa mère, et qui fût aussitôt puni par Dieu en privant Gérence de la vue, mais qu'il permit ensuite de guérir en frottant deux ou trois fois ses yeux avec de l'eau que sa fille avait tiré au puits et sur laquelle elle avait fait le Signe de la Croix, et qu'il faudrait aussi douter un peu du miracle de sa Châsse1 qui arrêta en 1129 les ravages de la maladie des Ardents qui avait résisté à tous les remèdes et même aux Prières publiques. Le Champ ou Oratoire, où Geneviève se retirait habituellement, entouré de pierres, lesquelles n'empêchaient point de voir du dehors dans l'intérieur était le Cercle de Pierres Druidiques ou Cromlech, et ce qui semble le plus certain, c'est que cette Voyante ou Sainte femme était attachée au grand Sanctuaire des Parises qui se trouvait au lieu dit Nemetodurum synonyme de Nanterre, et signifiant : temple auprès de l'eau et d'une montagne, um auprès, dur eau et colline, Nemet-o grand sanctuaire.
Ces mêmes Religieux Bénédictins disent encore : les faiseurs de Légendes au sixième siècle ajoutaient des Miracles imaginés aux réels et les ornaient de quelques nouvelles circonstances qui en relevaient le Merveilleux ; la trop grande crédulité et le défaut de lumières firent recevoir sans examen les unes comme les autres et donner même dans des Visions et des Apparitions d'autant plus ridicules qu'elles étaient extraordinaires. Au sep- tième siècle on renchérit sur le sixième ; lorsqu'on manquait de vies originales, on y en substituait d'autres faites après coup ; l'on se défit même de ce scrupule et on alla jusqu'à en supposer d'entièrement fausses.
1. CHASSE, chass toit, couvert, boite, bière, cercueil, chasan en hébreu, cacher.
mettre à couvert, chas cas, estime, et chacz mener, porter.
Légendes
Ce n'est donc qu'avec une Foi bien robuste ou avec de grandes Réserves qu'il faut accueillir la Légende de Saint Marcel, Marcellus ou Marceau, remportant la Victoire sur un Dragon qui désolait Paris et métamorphosant en excellent Vin l'eau puisée dans la Seine. La victoire sur un dragon est une histoire renouvelée non seulement des Grecs mais racontée aussi dans la Mythologie de chacun des autres Peuples, et quant au dernier Miracle du saint , il est en rapport avec la signification étymologique de son nom; llus et aw, jus, liqueur, e qui est, marc pressé, exprimé; cel plants et ceps de vignes, mar en grande quantité; le faubourg Saint Marcel joignait le Mont-Cetard, et celard exprimant comme on sait une contrée Vignoble, cette circonstance nous donne l'explication du Miracle de la Métamorphose en Vin.
C'est avec la même foi ou avec les mêmes réserves que nous accueillerons également l'Histoire de Saint-DYONISIUS ou DENIS, Patron de Paris, envoyé dans .les Gaules pour y, prêcher avec Six autres Evêques et qui aurait été Martyrisé près de Montmartre.
D'après Grégoire de Tours , Dyonisius ou Denis aurait été envoyé sous les Consuls Decius1 et Gratus2, consulat qui répond à l'an 250 de notre Ère, et les Actes de Saint Denis parus au huitième siècle, placent la mission de Saint Denis et des autres Évêques au temps du Pape Clément3 qui a siégé depuis l'an 91 jusqu'en l'an 100, ce qui fait une différence de 150 ans.
Quelques versions de ces actes désignent pour Théâtre des exploits évangéliques de Saint Denis et de son Martyre, Paris et les bords de la Seine; d'autres le placent au-delà du Rhin, aussi l'une des églises de Ratisbonne4 a-t-elle prétendu posséder le Corps de ce Saint qu'elle a vénéré comme Celui de son apôtre.
Hilduin5 abbé de Saint-Denis, chargé par Louis-le-Débonnaire, d'écrire la Vie de ce Saint Patron rejeta comme un Être ima-
l, DECIUS, us grand, généreux, i dans, dec l'action, le combat, de là notre verbe décimer.
2. GRATUS, us manières, habitudes, grat gracieuses, généreuses, de là notre verbe gratifier.
3. CLEMENT, ment grandeur, générosité, clé marque, empreinte et penchant a.
4. RATISBONNE, bonn-e près d'un fond, d'une vallée, is petit, rat métairie et camp fermé de palissades.
5. HILDCIN, win brillant, hild courage et sentiment.
St-Marcel.
St-Denis.
ginaire le Saint Denis mentionné par ces traditions, et le remplaça par un Nouveau Saint portant le nom de Saint Denis l'Aréopagite.
Les Actes de ce Saint Denis l'Aréopagite portent, il est vrai, qu'il reçut le martyre dans la ville d'Athènes1 et que son corps devint la proie des flammes , mais Hilduin soutient qu'il se rendit d'Athènes à Rome, que de là il fût envoyé dans les Gaules par le Pape Clément, qu'à Paris il fût décapité avec ses compagnons Eleuthère et Rustique , et qu'après sa décollation le Saint se releva, prit sa Tête entre ses mains et la transporta conduit par les Anges, du Lieu de son supplice au lieu de sa Sépulture, ce qui alors était assez ordinaire , car Saint Principin2 à Souvigny3 en Bourbonnaise Sainte Valerie5 dans le Limousin6, Saint Nicaise7, premier évêque de Rouen, Saint Luciens apôtre de Beauvais, Saint Lucain9 apôtre de Paris, Saint Nicolas, évèque de Myre11, etc., ont tous été décapités, ont tous ramassé leur tête et voyagé en la portant dans leurs mains.
L'opinion d'Hilduin fût adoptée et se maintint pendant 800 ans, depuis le neuvième siècle jusqu'au dix-septième, époque où des savants s'élevèrent contre l'Aréopagitisme de Saint Denis, en modifiant le témoignage de Grégoire de Tours, et avançant de plusieurs années l'époque de la mission de Saint Denis.
Un autre corps de Saint Denis était conservé dans l'église de Saint-Emmeran12, de Ratisbonne , et en 1048 le Pape Léon13 IX étant dans cette ville, y visita la Châsse et décida qu'elle contenait le Véritable corps de Saint Denis.
1. ATHÈNES, es contrée, en entre, ath montagnes, es auprès, en rivière et montagne, ath habitations.
2. PRINCIPIN, in en, cip rang et honneurs, prin le premier.
3. souVIGNY, nw auprès, vig petite, sou rivière.
- - « 4. BOURBONNAIS, ais contrée, bonn sources, fontaines, bwr remarquables, chaudes, piquantes.
5. VALERIE, e dans, eri la douleur, val généreuse, compatissante.
6. LIMOUSIN, in dans, mws terres marécageuses, grasses et fertiles, li contrée.
7. NICAISE, e dans, ais la contrée, nic élevé, qui domine; e sur, ais tète et dos, me mutilation, action par laquelle on coupe quelque membre, de là nichaine mutilation dans les anc. mon.
8. LUCIEN, en éminent, i en, lue science, lumière, connaissance.
9. LUCAIN, cain belle, pure, lu lumière, science; cain tête, lu raccourcie, diminuée, de la en vieux français, luet rien.
10. NICOLAS, as origine, ol très, nie élevée. remarquable,
11. MYRE, e auprès, myr rivière et élévation.
12. EMMERAN, an âme, mergrande, em tout-à-fait.
13. LÉON, leon bon, grand, remarquable.
En 1215, des Moines de l'Abbaye de Saint Denis envoyés à Rome, reçurent du Pape Innocent1 III, un Nouveau Corps de Saint Denis l'Aréopagite ; ce don fût accompagné d'une Bulle où il est dit : « il n'est pas certain que vous possédiez le corps de Saint Denis l'Aréopagite , recevez toujours Celui-ci, afin qu'ayant des Reliques de l'un et de l'autre, on ne puisse plus douter que Celles de Saint Denis l'Aréopagite ne soient chez vous. »
Ces différents Corps de Saint Denis possédaient probablement leurs Têtes et pourtant dans une Eglise du duché du Luxembourg2 on y vénérait une Tête du même Saint, l'église de Longpont au diocèse de Soissons en possédait une autre, et la chapelle de Notre-Dame de Paris mettait au rang de ses Reliques les plus précieuses.la Tète de Saint Denis l'Aréopagite.
On voit — dit Dulaure — qu'un nuage assez épais nous cache la vérité sur l'origine et sur l'existence du Patron de Paris.
Et pourtant dans un sens, la Lumière est bien près de se faire les Pampres et la Vendange étaient des Symboles Chrétiens ; Paris comme Cetard, signifie: contrée Vignoble, is contrée, par embellie, is avec, par rameaux et grappes de raisin ; BACCHUS était aussi nommé Dyonisius ou Denis, signifiant notamment : liqueur divine et agréable; ius jus, liqueur, ys qui est, dion délicieuse et divine ; ius liqueur, dionis provenant de Dieu, quoi de plus naturel qu'un Pays Vignoble choisit le Dieu du Vin pour son Patron, surtout quand les Attributs du Dieu, sont les Symboles de la Religion qui naît et de la Religion qui s'en va et que son Culte est déjà célébré dans la contrée.
Domitien3 avait fait arracher les Vignes de la Gaule, Probus les fit replanter deux siècles après , en l'an 281 ; cinq ou six années ensuite, c'est-à-dire vers 286 à 287 les vignes purent donner des fruits abondants, et c'est en 287 que le Nain de Tillemont dans son histoire ecclésiastique et dom Rivet dans son histoire littéraire de France, placent le commencement du Culte de Saint-Denis dans la Gaule.
3. INNOCENT, ent contraire, hostile, innoc au mauvais esprit; ent marche, innoc dans les ténèbres et au figuré dans l'ignorance.
4. LUXEMBOURG, bwrg demeure, em contre, lux bois, forêts, pâturages, eau et lacs.
1. DOMITIEN, tien brillant, remarquable, i en, dom force, autorité, puissance.
L'abbé Hilduin en composant la dernière Légende de Saint Denis, associe au nom de DYONISIUS ceux d'ELEUTHÈRE et de RusTIQUE dont il en fait les deux compagnons. Éleuthère signifie: Joies et Libéralités dans la contrée ; e dans, ther contrée, éleu, élew joie , consolation , ivresse, libéralités ; et Rustique : Abondance de Vin dans le pays ; e dans, tik pays, famille, rus flux rouge, liqueur vermeille. L'abbé Hilduin aura pris pour un Monument élevé à Saint Denis, un Monument destiné à conserver la mémoire d'une des Fêtes de Bacchus où figuraient des Vignerons et que l'on célébrait dans les Champs , et Éleuthère était un des surnoms de Bacchus ou Dyonisius.
En qualité d'ancien Dieu-Soleil, et à cause des Sept Planètes ou Sept Lumières, c'est-à-dire des Sept Jours de la Semaine, Bacchus devait être traité comme les Dieux ses pareils , et le Nombre Sept devait être spécialement affecté aux Cérémonies de son Culte. Dans plusieurs bas-reliefs et autres monuments antiques, on voit ce Dieu avec Six Compagnons, et formant le Septième; à Baccharati, sur le bord du Rhin, les Vignerons au temps des Vendanges, nomment entr'eux un comité de Régulateurs de la Fête Bacchique qui est composé de Sept Membres nommés les Sept buveurs ou les Sept bons compagnons ; à Vitry près Paris, on célébrait à la même époque une pareille Fête, un comité aussi composé de Sept Vignerons, nommés les Sept sages, présidait les Cérémonies Bacchiques ; il en est de même des différents Saint Denis qui figurent dans les Légendes , on les voit Tous accompagnés et formant le Septième; Saint Denis d'Ephèse avait six Compagnons Dormans, il faisait le Septième ; Saint Denis de Tivoli2 était l'un des Sept Biothanates3; Saint Denis le Phénicien4, Saint Denis le Pourvoyeur faisaient l'un et l'autre partie d'une société de Sept personnes, et Saint Denis, Patron de Paris, était un des Sept Evèques envoyés avec lui dans la Gaule; ainsi la société du Dieu du Vin, celle des Ministres de
1. BACCHARAT, at sur, ar autel, bacch vase à boire; at auprès, ar rivière, bacch courbure, sinuosité.
2. TIVOLI, i auprès, wol source, eau et élévation, li contrée, habitation.
3. BIOTUANATE, on appelait biothanates, ceux qui mouraient de mort violente, et ceux qui se donnaient la mort eux-mêmes, anale avant le temps, bioth éternité; ate misère, douleur, an dans, biolh le monde; ate tache, souillure, an dans, biolh le monde et l'éternité.
4. PHENICIEN, en habitant, ci contrée; i auprès, phen rivières et montagnes.
Éleuthère.
Rustique.
son Culte et celle des Saints qui ont porté son Nom, Denis , se composaient pareillement de Sept personnages.
Au Temple de Delphes, les principaux Objets du Culte de Dyonisius, le Saint du Mont Nysa Indien, étaient un Tombeau et une Tête, et, dans l'Abbaye de Saint Denis, les principaux objets du Culte de Saint Denis étaient aussi une Tête et un Tombeau ; dans l'un et l'autre lieu le Saint et le Dieu avaient été Martyrisés pour avoir tenté d'établir un Culte Nouveau, le Saint fût décapité par les Païens1 pour avoir essayé d'introduire une Nouvelle Religion dans la Gaule, le Dieu fût décapité par les Titans2 pour avoir tenté d'établir un Nouveau Culte ; la Tête du Saint fût précieusement conservée, et Celle du Dieu fût recueillie par Minerve qui la porta à Jupiter. A Delphes, Bacchus' était représenté par une Tête et on le nommait en conséquence Cephalen3 ; au Trésor de l'Abbaye de Saint Denis, troisième armoire, on voyait la Tête de ce Saint richement enchâssée qu'on nommait le Chef de Saint Denis. Dans ce même Trésor de Saint Denis, quatrième armoire, se trouvait ce précieux Vase d'AgatheOrientale, une des plus rares Antiquités que possède la France, dont les bas-reliefs représentent tous les Objets nécessaires aux Fêtes et aux Mystères de Bacchus ; parmi ces objets Sacrés on voit posée sur un Cippe la Tête de Bacchus-Cephalen, et, entre le Cippe et la Tête, la peau de. Panthère qui caractèrise ce Dieu.
Chez les Anciens, l'époque des Vendanges était annoncée par des Fêtes publiques célébrées avec solemnité. Les Fêtes de Bacchus qui depuis un temps immémorial jusqu'au milieu du XVIIIe siècle se célébraient par les Vignerons des environs de Paris, avaient lieu .les 7 et 9 Octobre ; le 7 de ce Mois des
Vendanges, le Clergé de Paris solemnisait dans l'Eglise de Saint Benoît, autrefois située au milieu d'un vignoble, un Saint appelé Bacch ou Bacchus, et le 9 Octobre était et est encore le Jour consacré à la Solemnité de Notre Saint Dyonisius ou Denis.
Enfin sur notre Calendrier Grégorien ou Chrétien qui est l'ancien Calendrier Julien ou Païen encore actuellement suivi par
4. PAIEN, ien arbres et fontaines, pa interrogeant, de là en gallois pa comment?
qui interrogatif; en habitant, pai villages, campagnes.
5. TITAN, tan feu, lumière, ti seigneur et maître; tan lumière, science, ti vice, défaut; tan arbre, chêne, ti grand, tana en breton, brûler, être ardent.
6. CEPHALEN, len mort violente, a par, ceph, tête.
les Chrétiens de l'église Grecque, la fête de Saint Denis est le 9 Octobre, et Celles de Saint Serge et de Sainte Brigitte, les 7 et 8 du même mois, or: BRIGITTE, signifie: Tète décollée, itt-e qui est dégagée, coupée, détachée, brig tête; de là en gallois, brigio couper la tête des arbres, et briger chevelure.
Et SERGE a la signification de : Cippe, tombeau, bière, cercueil, et généralement tout ce qui renferme, tout ce qui contient.
Tombeau et Tète décollée sont les deux Objets du Culte de Bacchus et de Dyonisius ou Denis; Symboles assez tristes en apparence pour un Culte si bruyant, mais en nous reportant au Mois des Vendanges, ils ont un Sens Mystique que ces mêmes mots de Serge et de Brigitte vont nous dévoiler: Brigitte indique que le moment est arrivé de détacher la Grappe du Tronc de la Vigne, e sur, yU cep, tète, brig rameaux, rejetons, grappes et branches, de là le gallois, brigog touffu; e de, ytt plante, tronc, brig1 action de trancher, de couper.
Serg exprime la Galanterie, la Lasciveté, tout ce qui dispose à l'Amour, et par une coïncidence singulière , le Colimaçon2 se trouvant principalement dans les Vignes, les Anciens avaient fait de cet animal un Symbole de la Lubricité ; serg indiquant généralement tout ce qui contient, a aussi la signification de futaille et tonneau.
Puis Brigitte et Serge se trouvent complétés par Denis; is liqueur, den agréable, délicieuse; de là le gallois, denu réjouir, faire plaisir, et le breton , dena tetter, sucer.
Et c'est à raison de cette Communauté d'Origine des deux Cultes, de cette parfaite Identité entre Dyonisius et Bacchus, que sur le Portail de l'Eglise de Saint Denis nous voyons les sculptures : Des Vierges folles, D'un homme plantant des Ceps de Vignes, De deux hommes occupés à tailler des Arbres, De deux autres hommes dont l'un est à cheval sur une grande
1. De BRIG dans ce sens vient notre mot brigand, and en course, en marche, de là dans nos anc. mon., en espagnol et en italien andare aller, marcher, brig action d'ôter, d'enlever.
2. COLIMAÇON, çon, son vue, yeux, a en, colym petites pointes; çon, son vêtement, de là sona dans les anc. mon. espèce d'habit monastique, et de là sonean en basque vêtir un habit, a en, llym matière luisante et pierreuse, co qui entoure, qui enferme; çon, son enveloppe, a en, colym forme de toiture, de là colium dans les anc. mon.
habitation. Le Limaçon est aussi appelé LIMAS et Limas dans un anc. gloss. de l'abbaye de St-Germain est une manière de vêtement ou d'enveloppe qui est dès le ventre jusqu'aux pieds, comme devantier à cuisinier ou à femme.
Brigitte.
Serge.
Tonne, aidant son compagnon à la remplir avec un Vase à deux anses, ce qui exprime la Vendange.
Et comme Bacchus, synonyme de Dyonisius avait aussi enseigné l'Agriculture aux Mortels, ce qui, dans Strabon lui valut l'épithète de génie de Cerès ; comme enfin le Porc était sacre chez les Anciens, parce qu'ils croyaient que Jupiter avait été allaité par une Truie, et qu'il était immolé dans les petits Mystères de Cerès dont les fêtes qui duraient neuf jours se célébraient également en Octobre, voilà pourquoi sur ce même portail de Saint-Denis nous voyons figurer encore : Un homme occupé à faucher un Pré, Un paysan occupé à faire la Moisson, Un autre homme qui bat en grange, Un paysan qui abat le gland que des pourceaux mangent au pied de l'arbre, Et un Sacrificateur dépeçant des pourceaux.
Saint Lucain fût également un des Apôtres de Paris ; on ignore l'époque de sa mission et de sa mort, il fût comme Saint Denis décapité pour avoir prêché le Christianisme; après son Supplice il se releva, prit sa Tête entre ses mains et parcourut en la portant l'espace d'une demi-lieue. Sa Légende parait être la Copie ou l'Original de Celle que l'abbé Hilduin composa pour Saint Denis l'Aréopagite, et, comme Denis, Lucain signifie: Liqueur Agréable; cain bonne, agréable, lu toute liqueur claire, et de plus : tronc raccourci, cain cep, tronc, lu diminué, raccourci. La Fête de Saint Lucain est aussi dans le Mois des Vendanges.
L'histoire dans les traits de Khlodowig, le fondateur du Royaume des Franks, reconnût un mélange remarquable de grandeur et de férocité, de vues élevées, de politique adroite et de cruauté froidement calculée. Les souvenirs de conquêtes, de triomphe et de gloire rendaient naturelle la volonté de la nation Franke de conserver le commandement aux Enfants de Merowig, d'un autre côté l'indépendance était pour elle le premier des biens et faisait que cette nation était jalouse du droit d'élire ses Chefs, de sorte que chez les Franks la Royauté était en même temps Élective et Héréditaire, aussi chaque Fils de Khlodowig élevé sur le pavois entendit-il la foule guerrière crier autour de lui : nous le voulons, nous l'acceptons pour Roi.
St-Lucain.
ORIGINES DE PARIS
ET DE
TOUTES LES COMMUNES, HAMEAUX, CHATEAUX, ETC.
DES DÉPARTEMENTS DE
SEINE ET SEINE-ET-OISE Par .J,-B. ROBERT
ÉTYMOLOGIES, CULTES ET CÉRÉMONIES RELIGIEUSES, USAGES, SUPERSTITIONS, ETC.
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2° Chez M. ROBERT, Boulevard de Strasbourg, 56. t